Quand les nuages consentent à laisser un peu de place à
l’azur du ciel, les flâneurs se laissent tenter par les chaises mises à
disposition dans les allées du jardin bordées d’innombrables sculptures rendant hommage aux artistes, musiciens, poètes ou écrivains disparus, ou bien autour
du bassin où les statues des reines de France et femmes illustres forment une
ronde.
Les bigaradiers, les palmiers-dattiers, les lauriers
roses et les grenadiers sont sortis de l’Orangerie du Sénat pour la belle
saison, et ont cédé l’espace aux sculptures aériennes et poétiques de JIVKO
dont les vides permettent à la lumière de traverser le bronze, un peu comme les
visages déstructurés d'Alexandre Monteiro. Ce dernier s’est peut être inspiré de la
technique de cet artiste d’origine bulgare, qui vit, travaille et expose en
France depuis 1991.
Les thèmes sont variés mais tous traités avec force et
élégance. Au spectateur d’entrer dans ce monde qui laisse une belle place à
l’interprétation et la rêverie.
Qu’avez-vous envie de mettre dans ce sac de voyage ?
Que vous inspire cette tête aux contours découpés dans un
livre dont la lecture est pourtant censée nous faire une tête bien
pleine ? Un arbre remplit le vide et cette allégorie me plait bien.
La Fontaine Médicis est en restauration.
Sortons du jardin en direction de
l’Observatoire pour en voir une autre.
Sur la droite, une imposante bâtisse en briques rouges ne passe
pas inaperçue. J'avais visité cette curieuse architecture avec Périne qui fréquentait les lieux en 2013.
Entre style mauresque et médiéval, l’édifice conçu par l’architecte
Paul Bigot et dont la construction s’achève en 1927, est destiné à héberger la
bibliothèque d’un grand collectionneur et mécène : Jacques Doucet.
C’est aujourd’hui le Centre Michelet, Institut d’Art et
d’Archéologie, rattaché aux Universités Paris I Panthéon-Sorbonne et Paris IV
Sorbonne, et classé monument historique depuis septembre 1996.
Au bout de l'allée de l'Observatoire, dans le jardin des
Grands Explorateurs, Marco Polo et Cavelier de la Salle, la fontaine des Quatre
Parties du Monde mérite bien qu’on s’y attarde.
Elle a été réalisée en 1874 par
l'architecte Gabriel Davioud (1824-1881) collaborateur du Baron Haussmann.
Ont été mis à contribution Jean Baptiste Carpeaux
(1827-1875) pour les allégories des quatre parties du monde (Afrique, Amérique,
Asie et Europe) soutenant le globe orné des signes du zodiaque, réalisé par
Eugène Legrain (1837-1915).
Les huit chevaux marins cabrés, les tortues au bord
du bassin et les dauphins au centre, sont l’œuvre d’Emmanuel Frémiet (1824-1910).
L'ensemble est posé sur un socle orné de guirlandes en bronze au milieu d'un
grand bassin de forme arrondie.
Le périple se termine donc par une agréable pause
accompagnée du murmure des jets d'eau.