vendredi 28 juin 2019

Un musée à la campagne : La cité des insectes


A la campagne, il y a des petites bêtes mais si on veut en voir plus et surtout comprendre qu’elles n’existent pas juste parce qu’elles sont jolies ou pour nous faire peur il faut aller faire un tour à la cité des insectes près de Nedde situé dans le Parc Naturel Régional de Millevaches.
Ce fut la destination d’une journée d’avril plutôt clémente, lors d’un court séjour corrézien.
Depuis 25 ans le musée, installé sur deux niveaux dans les bâtiments d’une ancienne ferme, se consacre à mieux faire connaitre cet univers du minuscule.
La visite commence par le cabinet des curiosités, ancêtre des musées avec les premières tentatives d’études de l’environnement naturel. Entre coquillages exotiques et faune empaillée est présenté un curieux costume, caractéristique du 17e siècle, reconnaissable à sa longue tunique, son chapeau à large bord, son bec d'oiseau en cuir, ses gants et son bâton. Il n'était pas destiné aux bals masqués! C'est celui d'un "médecin bec" qui pour approcher les malades atteint de la peste tentait de se protéger de la contagion. Dans le bec étaient insérés des substances aromatiques, ambre gris, menthe etc. La bataille contre les bactéries nocives étaient encore rudimentaire.


Apparus au 14e siècle en Europe les cabinets de curiosités regroupaient dans un même lieu, simple meuble ou quelque salon, des trouvailles stupéfiantes ou insolites afin d’impressionner les visiteurs et leur faire partager des connaissances… La mise en scène est efficace pour démontrer que la curiosité n’est pas un vilain défaut, bien au contraire, même si l’assemblage hétéroclite fidèle à l’époque ne présente aucun insecte.

Nous entrons dans le vif du sujet par un exposé sur l'activité très organisée des abeilles dans la salle qui leur est consacrée. Les plus petits ne sont pas les derniers à répondre aux questions…  
Si la reine fécondée par quelques faux-bourdons a pour unique fonction de pondre des œufs pour entretenir et développer l’effectif de la colonie, les abeilles ouvrières exercent jusqu’à sept fonctions différentes au cours de leur vie: nettoyeuse, nourrice, architecte, manutentionnaire, ventileuse, gardienne et butineuse. La collecte du nectar est de loin la plus pénible et les fait mourir d’épuisement au bout de 3 à 4 jours d’aller-retour entre les plantes mellifères et la ruche.        
Leur production de miel a été convoitée de tous temps par les hommes et probablement dès le néolithique des techniques apicoles ont été élaborées pour remplacer une cueillette sauvage qui détruisait les nids, par une domestication des abeilles en leur offrant un gite : la ruche. Les cadres mobiles qui respectent au mieux l’essaim ne sont apparus qu’au 18e siècle.


Une autre salle présente les importants travaux de naturalistes.
Maria Sybilla Mérian (1647-1717) observa et expliqua par des illustrations, le processus de la métamorphose chez les insectes. Carl von Linné (1707-1778) et Buffon (1707-1788) ont consacré leur vie à l’observation de la nature mais pour que leurs travaux soient compréhensibles et accessibles au plus grand nombre, ils ont entrepris de classifier et de nommer précisément les espèces animales et végétales et les minéraux. Une tâche qui se poursuit encore aujourd’hui pour répertorier de nouvelles observations.
Les entomologistes ont réuni d’impressionnantes collections pour faciliter l’observation et compiler des informations sur le rôle des insectes dans l'environnement, leurs techniques de défense, leurs régimes alimentaires… 




Comme eux, il est possible ici de regarder de très près quelques unes de ces petites bêtes au microscope.

Le spécimen ci-dessous n’est évidemment pas un insecte… mais notre grand observateur d’arachnides en herbe aurait été bien déçu si je ne lui avais pas consacré une photo !


On peut aussi voir deux fourmilières en pleine action derrière un vitrage.
Un criquet géant, don du Palais de la découverte à Paris, a retenu un moment l’attention d’Elvan dans la découverte interactive du fonctionnement interne des insectes !



Et puis quelques vitrines exposent toutes sortes d’ustensiles pour éloigner, écraser, asphyxier les indésirables… La cohabitation avec les humains n’est pas toujours idyllique !



Le vivarium présente des coléoptères, mantes religieuses, blattes, mille-pattes, et 6 espèces de phasmes !






La visite se termine par une dégustation de différents miel et de quelques insectes déshydratés, tels que criquets, grillons et chenilles.
Des expositions temporaires sont aussi au programme dans les dépendances et pour compléter la visite, un parcours en plein air offre un petit moment de détente et l’occasion d’observer quelques espèces dans leur environnement naturel.