Pour conjurer les effets ravageurs de la menace
renouvelée d’une situation sanitaire qui s’enlise dans l’incertitude et l’inquiétude,
il faut aller voir l’exposition consacrée à Raoul Dufy (1877-1953).
Si l’artiste a peint le Havre et les paysages normands,
Nice et Perpignan, la capitale fut aussi source d’inspiration. Il y a passé une
grande partie de sa vie, depuis son inscription à l’Ecole des Beaux Arts en
1900, et plus particulièrement dans le quartier de Montmartre.
Il a même occupé quelques temps l'un des ateliers au 12,
rue Cortot, bâtisse qui abrite aujourd'hui le Musée de Montmartre où se tient
justement l’exposition, avant d’investir un autre atelier dans l’impasse
Guelma, dès 1911.
Au fil des déambulations dans les salles du musée, une production foisonnante et pour le moins éclectique s'offre aux regards.
On y rencontre le peintre s’affranchissant des écoles de
son époque, (impressionnisme, fauvisme, cubisme) et resté sous une influence
cézannienne après la rétrospective de 1907 consacrée au maitre disparu.
Il n’hésite pas à déployer la couleur au delà de la ligne au
trait précis car dans le mouvement, l’œil enregistre la touche colorée avant
le contour.
Franchissant allégrement les barrières de l’art, il est aussi
dessinateur, aquarelliste, graveur, illustrateur de livres, créateur de mode,
de tissus, de tapisseries et de mobilier, décorateur d'intérieur, d'espaces
publics et de théâtres.
De la composition de 600 m² réalisée par Dufy pour
illustrer l’histoire de l’électricité et de ses applications dans le hall du
Palais de la Lumière et de l’Électricité, à l’occasion de l’Exposition
internationale de 1937, nous avons un aperçu en réduction ici avec à portée du
regard les portraits des cent dix savants et inventeurs ayant contribué à son
développement.
L’image récurrente de la Tour Eiffel rayonne comme un
phare dans la tourmente.
"Le Paris de Dufy" dans l’expression d’un enthousiasme
communicatif offre bien quelques
instants d’émerveillement. (Prolongation de l’exposition jusqu’au 2 janvier
2022)