vendredi 27 mars 2020

Images d’un printemps pas comme les autres

Le ciel parisien reste imperturbablement bleu, même plus zébré par le trafic aérien.  
A certain moment on lui en voudrait presque de nous narguer dans ce printemps escamoté. La sagesse nous incite plutôt à le remercier quand on a encore la chance de pouvoir le regarder, quand on peut encore ouvrir la fenêtre pour respirer un air qui n’a pas été aussi peu pollué, aussi peu troublé de nuisances sonores depuis longtemps ! On s’en réjouirait presque s’il ne devait être filtré par des masques de protection (désespérément absents) et le silence troué par des sirènes d’ambulances.
Les jardins, les parcs sont inaccessibles, mais en sortant faire quelques courses, dans le respect des consignes bien évidemment, un petit détour dans la rue d’à côté peut offrir des images qu’il ne faut pas manquer d’apprécier. 


Derrière les grilles closes, des cerisiers achèvent leur éphémère floraison, la pelouse reverdit. 


Un jardin partagé délaissé s’ébouriffe de quelques tulipes et autres fleurettes en attendant la pluie…


Armé de ses crayons de couleur, Elvan participe activement à maintenir le niveau d’optimisme de son entourage en célébrant l’arrivée d’un printemps incongru dont il ne peut profiter comme beaucoup d’autres enfants.


En adressant des messages de tendresse pour fêter l’anniversaire de Poupy, son arrière grand-mère qui a soufflé ses bougies derrière l’écran d’une tablette.


En créant un plateau personnalisé de jeu de petits chevaux pour reproduire à distance les parties endiablées qu’il fait d’habitude chez elle et avec elle, les mercredis. 


A situation exceptionnelle, convocation exceptionnelle : Babou et Tita, ses deux mamies ont été priées de se joindre à la visio conférence pour participer au tournoi !
Merci Elvan !


dimanche 22 mars 2020

Printemps parisien en confinement

Le ciel est bleu, tout n’est pas joyeux !


Le grand écart entre deux villes, entre deux pays c’est une gymnastique que je pratique depuis longtemps. L’éloignement géographique n’est plus un obstacle pour garder le contact et entretenir les liens familiaux et amicaux… Bien que de temps en temps, le besoin de se voir autrement que par écran interposé, d’être simplement ensemble, de prendre le temps de participer à une activité commune quelques instants, quelques heures, devient impérieux. C’était bien le motif de mon séjour qui devait être court mais intense en moments privilégiés ! Il ne sera ni l'un ni l'autre!
L’apparition localisée d’un virus qui s’est répandu en deux mois sur toute la planète a eu pour conséquence la paralysie, tardive mais drastique, des moyens de transport piégeant les imprudents voyageurs…  
Je ne me sens pas incluse dans la catégorie. Piégée certes mais imprudente pas vraiment. De la famille, des amis, il y en a ici et là-bas. Même si j’avais eu avant mon départ le 11 mars la certitude que je serais bloquée plusieurs mois à Paris, la décision d’annuler le voyage aurait été bien difficile. En Turquie, un premier cas de contamination venait tout juste d’être confirmé, alors qu’en France le compteur alimentait déjà les inquiétudes… Et justement pour cette raison, j’ai pensé que ma présence y serait plus utile ! Mais il me manquait alors un paramètre inenvisageable : la distanciation physique érigée en principe de survie, en seule protection efficace pour enrayer la progression du covid-19, était en passe de s’étendre bien au delà des frontières chinoises.
Chaque pays a concocté sa stratégie. En Turquie, les plus de 65 ans bien portants ou non sont assignés au confinement total. On compte sur la famille ou des bénévoles pour les ravitailler. A trois jours près je n’aurais plus eu le choix, les liaisons aériennes étant suspendues pour une durée indéterminée. Je serais dans ce cas, alors qu’ici la permission de circuler bien que strictement limitée est encore possible… Nous restent aussi les télé-bavardages sous formes variées, pour que l'isolement des personnes confinées en solitaire ne fasse pas plus de victimes que le virus! Les téléphones, tablettes et ordinateurs sont mis à rude épreuve pour s'enquérir de l’état de santé physique et psychique de ceux qui sont à quelques centaines de mètres tout autant qu'avec les éloignés de trois mille kilomètres, pour partager les informations (pas trop car on entend tous les mêmes discours), pour échanger des idées d'activités que l'on aura parfois bien du mal à mettre en pratique, pas faute de temps, mais manque de motivation!   

En soutien aux malades, à tous ceux qui ont l’obligation, le devoir de sortir quotidiennement affronter la menace de la contamination pour que les confinés puissent survivre, adressons leur des messages d’encouragement. En l’absence d’alternative, suivons les consignes dans la bonne humeur. 


Dans l’adversité efforçons nous de garder le sourire en attendant des jours meilleurs !