Le grand écart entre deux villes, entre deux pays c’est
une gymnastique que je pratique depuis longtemps. L’éloignement géographique
n’est plus un obstacle pour garder le contact et entretenir les liens familiaux
et amicaux… Bien que de temps en temps, le besoin de se voir autrement que par
écran interposé, d’être simplement ensemble, de prendre le temps de participer
à une activité commune quelques instants, quelques heures, devient impérieux.
C’était bien le motif de mon séjour qui devait être court mais intense en
moments privilégiés ! Il ne sera ni l'un ni l'autre!
L’apparition localisée d’un virus qui s’est répandu
en deux mois sur toute la planète a eu pour conséquence la paralysie, tardive
mais drastique, des moyens de transport piégeant les imprudents voyageurs…
Je ne me sens pas incluse dans la catégorie. Piégée
certes mais imprudente pas vraiment. De la famille, des amis, il y en a ici et
là-bas. Même si j’avais eu avant mon départ le 11 mars la certitude que je
serais bloquée plusieurs mois à Paris, la décision d’annuler le voyage aurait
été bien difficile. En Turquie, un premier cas de contamination venait tout
juste d’être confirmé, alors qu’en France le compteur alimentait déjà les inquiétudes…
Et justement pour cette raison, j’ai pensé que ma présence y serait plus utile ! Mais
il me manquait alors un paramètre inenvisageable : la distanciation physique érigée en principe de survie, en seule protection efficace pour
enrayer la progression du covid-19, était en passe de s’étendre bien au delà
des frontières chinoises.
Chaque pays a concocté sa stratégie. En Turquie, les plus
de 65 ans bien portants ou non sont assignés au confinement total. On compte
sur la famille ou des bénévoles pour les ravitailler. A trois jours près je n’aurais
plus eu le choix, les liaisons aériennes étant suspendues pour une durée indéterminée.
Je serais dans ce cas, alors qu’ici la permission de circuler bien que
strictement limitée est encore possible… Nous restent aussi les télé-bavardages
sous formes variées, pour que l'isolement des personnes confinées en solitaire ne fasse pas plus de victimes que le virus! Les téléphones, tablettes et ordinateurs sont mis à rude épreuve pour s'enquérir de l’état de santé physique et psychique de ceux qui sont à quelques centaines de mètres tout autant qu'avec les éloignés de trois mille kilomètres, pour partager les informations (pas trop car on entend tous les mêmes discours), pour échanger des idées d'activités que l'on aura parfois bien du mal à mettre en pratique, pas faute de temps, mais manque de motivation!
En soutien aux malades, à tous ceux qui ont l’obligation,
le devoir de sortir quotidiennement affronter la menace de la contamination
pour que les confinés puissent survivre, adressons leur des messages d’encouragement.
En l’absence d’alternative, suivons les consignes dans la bonne humeur.
Dans l’adversité
efforçons nous de garder le sourire en attendant des jours meilleurs !
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