lundi 21 janvier 2019

Flânerie dominicale sur la rive européenne du Bosphore


De nouveau stambouliote, le Bosphore n’a pas manqué d’exercer son irrésistible attraction en cette journée de répit hivernal.
Même si la foule des promeneurs et des pêcheurs est dense, il y a toujours quelque chose qui attire le regard…

Une touche d’exotisme vers Baltalimanı avec une brève incursion au jardin japonais, créé en 2003 pour concrétiser les échanges culturels entre Istanbul et Shimonoseki, et rénové en 2015.


Lanternes de pierre, cascade, petits ponts en arc, pavillon de bois et maison traditionnelle japonaise. 



Mais en cette saison, il semble bien terne et son manque d’entretien décevant. Peut-être sera-t-il plus pimpant avec les floraisons printanières… Serons-nous tentés de refranchir ce portail?


L’instant nostalgique nous attendait vers Istiniye avec un ancien bateau à vapeur que j’ai peut-être emprunté au tout début de mon arrivée à Istanbul puisqu’il n’a été mis hors service par la compagnie turque des voies maritimes qu’en 1983. Comme tant d'autres après lui. La vapeur a depuis longtemps disparue mais le mot est resté dans le vocabulaire. Vapur (prononcer "vapour") désigne toujours les navettes transportant les passagers d'une rive à l'autre.

Construit à Glasgow en 1914 pour la compagnie maritime ottomane, celui-ci devait s’appeler Reşit Paşa. En cette période troublée, il fut confisqué avant sa livraison par le gouvernement britannique, rebaptisé Water Witch pour naviguer dans ses eaux territoriales et sous son pavillon jusqu’en 1918.
Puis il fut envoyé vers la mer Égée et transporta des soldats grecs pour l’occupation de territoires turcs. Il fut aussi affecté au transport de charbon, de bétail et autres marchandises avant d’être restitué en 1923 aux autorités de la toute nouvelle république turque.
Il put enfin zigzaguer sur les eaux du Bosphore en embarquant et débarquant ses pacifiques passagers depuis Eminönü à destination des villages riverains, (Ortaköy, Çengelköy, Arnavutköy, Bebek, Kanlıca, Emirgan, Beykoz…) usage pour lequel il avait été construit.


Il s’appelait désormais « Halas » et sa cheminée portait le numéro 71. Il était le prince du Bosphore et nourrissait les rêves d’enfants. Monter à bord pour quelques escales était une récompense appréciée des petits élèves studieux.
En 1985, il fut vendu à Haldun Simavi, un homme d’affaire qui le transforma en palace flottant. La machinerie à vapeur fut remplacée par des moteurs diesel mais son aspect extérieur fut préservé. Il a accueilli de nombreuses personnalités étrangères ou locales dans ses cabines de luxe (le Prince Charles, François Mitterrand, Bill et Hillary Clinton, Turgut Ozal, Suleyman Demirel, Abdullah Gül…)
Depuis 2008, le navire appartient à Mustafa et Caroline Koç. Une rénovation complète a permis au centenaire de conserver son allure majestueuse.
Il est à quai en hiver, mais les beaux jours le font voguer en croisière touristique jusqu'à Marmaris ou Bodrum. Il est aussi à louer pour des événements particuliers en utilisation statique. Il peut encore faire rêver…


mercredi 2 janvier 2019

Des lanternes chinoises au Jardin des plantes


A la tombée du jour, le Jardin des plantes ferme habituellement ses grilles aux visiteurs jusqu’au lendemain. Mais en cette fin d’année et début de la nouvelle, le parc et la ménagerie du Muséum d'histoire naturelle jouent les prolongations de 18 à 23 heures avec un spectacle de monumentales et multicolores lanternes chinoises.


Tandis que les animaux de chair et d’os se sont endormis, d’autres faits de tiges métalliques et de tissus peints, s’illuminent pour éveiller les consciences, sensibiliser le public sur la fragilité de la biodiversité. Le parcours commence avec les dinosaures disparus depuis des millions d’années, et d’autres animaux qui ont cohabité un temps avec l’espèce humaine comme les mammouths.





    
On déambule ensuite dans les allées bordées d’un bestiaire coloré et animé, mais déjà en grand danger d’extinction.







La photo ci-dessus est dédiée au futur observateur d'arachnides... Il se reconnaîtra!

On se fait avaler par un requin blanc de 30 mètres de long, passage obligé vers une autre faune dont il faut préserver l’environnement pour qu’elle ne subisse le même sort…      



Même si l’on peut trouver puérile cette approche pour un sujet aussi alarmant, les enfants ne sont pas les seuls à se laisser impressionner par cette mise en scène poétique et féerique.









Je ne résiste pas à la tentation de vous souhaiter avec ces photos une lumineuse année remplie de l’espoir que chacun contribue chaque jour un peu plus à faire retrouver la santé à notre planète, à agir au quotidien en pensant à l’avenir de nos enfants et petits enfants pour qu’ils puissent eux aussi s’émerveiller longtemps des beautés de la nature.


«Espèces en voie d'illumination» est à voir jusqu'au 15 janvier 2019!
Petit conseil : mieux vaut éviter d’arriver pour l’ouverture à 18h. Les files d’attente sont moins longues après 20h.