Le détroit du
Bosphore aimante invariablement les promeneurs du dimanche. Quand un Stambouliote
ne l’a pas vu depuis quelques jours, son attrait semble devenir irrésistible.
Malgré le vent qui soufflait fort sur les hauteurs de Levent, nous sommes
descendus vers la rive. Et là, surprise, pas la moindre rafale, mais une brise
douce et caressante qui décoiffe à peine.
Vers l’embouchure coté Mer Noire,
entre Kireçburnu et Büyükdere, les badauds déambulaient d’un pas nonchalant,
les joggeurs joggaient en petite foulée imperturbable sous un ciel d’azur
presque parfait.
Les flots du
Bosphore semblaient même bien calmes, ne menaçant les passants d’aucune
éclaboussure. Seuls des milliers d’oiseaux blanchissaient la crête d’innocentes
vaguelettes. Pourtant les marins pêcheurs n’avaient pas pris le large, se
méfiant du lodos, vent du sud-ouest qui balaye la mer Egée et la Marmara , capable de
bousculer les courants du Bosphore, jeter et fracasser les imprudents sur les
rives, et provoquer des tempêtes au large des côtes de la mer Noire.
Les chalutiers étaient à quai et les hommes
ravaudaient des montagnes de filets, offrant un spectacle inhabituel tandis que
des colonies de goélands, en fidèles compagnons, restaient à proximité des
bateaux arrimés, flottant sur les eaux bleues ou se disputant à grands cris stridents
quelques déchets comestibles abandonnés sur les quais à leur intention jusqu’au
passage d’un enfant interrompant momentanément leurs querelles.
Même les cargos
et tankers se sont faits rares ce dimanche. Prudence était de mise pour éviter
de subir les imprévisibles changements de courants que ce lodos, moins
inoffensif qu’il ne parait, peut déclencher sans avertissement, provoquant
parfois de catastrophiques naufrages.
On l’accuse aussi
de rendre fou. Certains y sont sensibles et constatent des insomnies, des
sensations de tête lourde. La circulation des « vapur », transportant
inlassablement les passagers d’une rive à l’autre, fut très perturbée en soirée.
De quoi rendre irritable ou migraineux ceux qui ont dû chercher un autre moyen
de transport pour rentrer chez eux…
De belles photos pour un coin où j'aimerais bien retourner au plus vite tant je l'apprécie.
RépondreSupprimerLe lodos a au moins le mérite de réduire la facture de gaz et c'est bien agréable de pouvoir tomber le manteau sous le soleil d'un après-midi de début février...
Bien d’accord avec toi Nat, on ne peut que se réjouir de la clémence des températures. Mais j’aime cet endroit avec ou sans soleil.
RépondreSupprimerEt puis entre nous, il y a un restaurant (Set balık) à Kireçburnu qui vaut aussi qu’on y fasse une halte pour ses poissons grillés, frits, au four et déclinés dans les préparations les plus inattendues… jusqu’au börek et mantı ! sans parler de ses innombrables mezze froids ou chauds...
Bonsoir,
RépondreSupprimersuperbes photos
Pascal