lundi 4 février 2013

Lodos sur le Bosphore


Le détroit du Bosphore aimante invariablement les promeneurs du dimanche. Quand un Stambouliote ne l’a pas vu depuis quelques jours, son attrait semble devenir irrésistible. Malgré le vent qui soufflait fort sur les hauteurs de Levent, nous sommes descendus vers la rive. Et là, surprise, pas la moindre rafale, mais une brise douce et caressante qui décoiffe à peine. 
Vers l’embouchure coté Mer Noire, entre Kireçburnu et Büyükdere, les badauds déambulaient d’un pas nonchalant, les joggeurs joggaient en petite foulée imperturbable sous un ciel d’azur presque parfait.


Les flots du Bosphore semblaient même bien calmes, ne menaçant les passants d’aucune éclaboussure. Seuls des milliers d’oiseaux blanchissaient la crête d’innocentes vaguelettes. Pourtant les marins pêcheurs n’avaient pas pris le large, se méfiant du lodos, vent du sud-ouest qui balaye la mer Egée et la Marmara, capable de bousculer les courants du Bosphore, jeter et fracasser les imprudents sur les rives, et provoquer des tempêtes au large des côtes de la mer Noire.







Les chalutiers étaient à quai et les hommes ravaudaient des montagnes de filets, offrant un spectacle inhabituel tandis que des colonies de goélands, en fidèles compagnons, restaient à proximité des bateaux arrimés, flottant sur les eaux bleues ou se disputant à grands cris stridents quelques déchets comestibles abandonnés sur les quais à leur intention jusqu’au passage d’un enfant interrompant momentanément leurs querelles.




Même les cargos et tankers se sont faits rares ce dimanche. Prudence était de mise pour éviter de subir les imprévisibles changements de courants que ce lodos, moins inoffensif qu’il ne parait, peut déclencher sans avertissement, provoquant parfois de catastrophiques naufrages.
On l’accuse aussi de rendre fou. Certains y sont sensibles et constatent des insomnies, des sensations de tête lourde. La circulation des « vapur », transportant inlassablement les passagers d’une rive à l’autre, fut très perturbée en soirée. De quoi rendre irritable ou migraineux ceux qui ont dû chercher un autre moyen de transport pour rentrer chez eux…

3 commentaires:

  1. De belles photos pour un coin où j'aimerais bien retourner au plus vite tant je l'apprécie.

    Le lodos a au moins le mérite de réduire la facture de gaz et c'est bien agréable de pouvoir tomber le manteau sous le soleil d'un après-midi de début février...

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  2. Bien d’accord avec toi Nat, on ne peut que se réjouir de la clémence des températures. Mais j’aime cet endroit avec ou sans soleil.
    Et puis entre nous, il y a un restaurant (Set balık) à Kireçburnu qui vaut aussi qu’on y fasse une halte pour ses poissons grillés, frits, au four et déclinés dans les préparations les plus inattendues… jusqu’au börek et mantı ! sans parler de ses innombrables mezze froids ou chauds...

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  3. Bonsoir,

    superbes photos

    Pascal

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