Samedi dernier La Passerelle associée à
Istanbul Accueil proposait une dégustation de vins turcs de la société Diren,
entreprise familiale de la 3e génération.
Une occasion d’y
voir un peu plus clair dans une production qui s’est bien diversifiée depuis
une vingtaine d’année malgré l’omniprésence dans les rayons des plus gros
producteurs Doluca et Kavaklıdere.
La bonne surprise
fut la présence de Jean-Luc Colin, œnologue français installé en Turquie depuis
bientôt vingt ans et dont j’avais entendu parler par un ancien de Galatasaray
reconverti dans la production vinicole dans la petite mais performante société
Umurbey créée en 1993, en Thrace à 12km de Tekirdağ.
Autour d’une
belle tablée abondamment garnie de verres, l’assemblée attentive a écouté la
conférence du spécialiste qui nous a confié les circonstances de son arrivée en
Turquie au hasard d’une petite annonce, puis sa décision de s’y installer en
se découvrant une passion pour des cépages autochtones en voie de disparition Narince,
Boğazkere, Kalecik Karası, Oküzgözü, traditionnellement cultivés pendant des
siècles par les Chrétiens, Arméniens et Syriaques dans l’est et le centre
anatolien.
Le potentiel de
consommateurs, sans être en progression spectaculaire est cependant composé d’amateurs
plus curieux et plus sensibles aux différences d’arômes. Ils sont de plus en
plus à même de porter un jugement olfactif et gustatif, ce qui incite les
producteurs à s’entourer des conseils avisés d’un œnologue diplômé comme
Jean-Luc Colin qui a créé il y a quelques années la société de consulting,
Anatolian Vineyards et une école du vin à Istanbul.
Avant de
commencer la dégustation, il a insisté sur l’importance d’aérer les vins et
recommandé l’usage de la carafe.
Des petits
canapés divers, des fromages et des fruits secs étaient à disposition pour
grignotage afin d’éviter de rouler sous la table avant d’en avoir terminé avec
les 7 propositions de breuvages reposant au fond des verres, avec parcimonie
heureusement !
1-Collection Narince,
vin blanc produit à partir de cépages Narince de la région de Tokat.
2-Collection Kalecik
Karası, vin rouge produit à partir d’un coupage de Kalecik Karası et Syrah des
vignobles de la région de Denizli et de Boğazkere de la région de Diyarbakır. Vin délicat et
aromatique recommandé pour accompagner les grillades, le poulet et le poisson.
3-Collection
Öküzgözü, vin rouge produit à partir
d’un coupage de cépages Öküzgözü de la région d’Elazığ avec du Cabernet
Sauvignon de Denizli. Vin plus dense et moins aromatique que le précédent. Il peut
accompagner des plats au goût plus prononcé et le fromage.
4-Collection
Syrah, vin rouge produit à partir d’un coupage de
cépages Syrah de la région de Denizli, avec des cépages Cabernet Sauvignon et
Kalecik Karası. Vin dense aux aromes épicés. Il supporte les préparations à la
sauce tomate et autres plats épicés.
5-Collection
Cabernet Sauvignon, vin rouge produit à partir d’un coupage de Cabernet
Sauvignon des vignobles de Tokat, Syrah de Denizli, et de Boğazkere de Diyarbakır.
Accompagne les viandes blanches ou rouge grillées ou en sauce.
6-Veni Vidi Vici
Selection, vin rouge, mélange de Syrah, Cabernet Sauvignon et Boğazkere, fort
en tanin. Plus puissant et structuré que les précédents. Conseillé pour les
viandes rouges avec ou sans sauce.
7-Mahlep, vin
rouge sucré à boire comme un porto, produit à partir de cépages Öküzgözü et
Boğazkere des vignobles de Tokat, Elazığ et Diyarbakır et aromatisé au mahlep
(amande du noyau de griotte)
Parisienne de
naissance, mais d’une famille originaire de Saône et Loire, j’ai toujours un
peu de mal à satisfaire mon palais avec les saveurs bordelaises des Merlot et
Cabernet Sauvignon qu’on affectionne en Turquie.
Instinctivement
j’ai plébiscité les cépages Kalecik Karasi et Öküzgözu. Choix confirmé par
Jean-Luc Colin, le Kalecik Karasi se rapprochant du Pinot noir et le Öküzgözu
pouvant être vaguement comparé au Gamay.
Ce ne sont bien
sûr pas des Volnay ou des Pommard mais les assemblages peuvent faire penser à
l’honnête Passe-tout-grains, appellation d'origine contrôlée produite sur tout le territoire bourguignon.
N’appréciant pas
trop le vin blanc, mes préférences ont donc été vers le 2 et le 3, et pour des
plats plus riches ou épicés vers le 4 rappelant les Côtes du Rhône. Ce choix
partial n’engage évidemment que moi !
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