dimanche 24 février 2019

Mimosas sous la neige à Istanbul




Week-end frisquet… il neige depuis hier matin. Les mimosas en fleurs se seraient bien passés de ce manteau blanc !
Episode hivernal pourtant récurrent, il continue de nous surprendre et d'exercer sa séduction en nous offrant de belles images. 




samedi 23 février 2019

Exposition: Miniatures et enluminures contemporaines


Après quelques participations à des collectifs thématiques, Dilek Kaur propose au regard ses miniatures et enluminures avec cette première exposition personnelle dans le hall de l’Université Biruni du 19 février au 8 mars 2019.



Elle y consacre depuis 17 ans un apprentissage sans fin, comme elle tient à le préciser, car la maîtrise des techniques est avant tout affaire de patience et de persévérance. L’humilité semble aussi une qualité indispensable du parcours. En effet la marche de manœuvre est assez réduite puisque les compositions doivent suivre une stricte codification tant dans les thèmes, la représentation des éléments, leur disposition dans l’espace, le choix des couleurs et l’absence de perspective.

On distingue les miniatures (Minyatür), figuratives, tandis que les enluminures (Tezhip) regroupent des compositions géométriques ou florales stylisées.
Les miniatures turques ont une filiation évidente avec l’école persane mais s’en éloigne par un réalisme plus marqué et moins de romantisme.
Associés à la calligraphie, ces arts picturaux ont illustré du 15e au 18e siècle les manuscrits religieux mais aussi des traités de médecine et de chirurgie, des ouvrages de littérature et poésie, d’histoire, de géographie… dans un souci de mettre en scène les splendeurs de l’empire ottoman et de glorifier ses sultans. Portraits de contemporains et descriptions d’événements (batailles et cérémonies officielles) sont des sujets récurrents.
On admet généralement que Nakkaş Sinan bey est dans ce domaine le fondateur de l’école ottomane. 
Quelques noms émergent au fil des siècles : Mehmet Siyah Kalem, Nakkaş Osman, Nasuh Matrakçi, Levni, tandis que bien d'autres resteront dans l'anonymat.

La tradition perdure sous les pinceaux d’habiles artisans contemporains. La touche personnelle ne peut se glisser que dans les détails infimes et pour la trouver, mieux vaut se munir d’une loupe ! Reste que la finesse ou la force d’un trait, la précision d’exécution ne sont pas à la portée du premier dessinateur venu. Ajoutons que le choix des sujets peut se faire dans un vaste répertoire et qu’il n’est pas anodin. Il permet ainsi l’expression d’une sensibilité, d’une histoire personnelle.

Dilek Kaur livre ainsi dans une trentaine de réalisations ses travaux d’études et ses sujets de prédilections.
  
Des costumes masculins et des tenues de hammam du 18e siècle, à la manière de Levni.



Des floraisons printanières entre deux villages…


Dans la composition ci-dessous, on reconnaîtra la place d'Eminönü, la mosquée Yeni Cami, le Marché Égyptien de la péninsule historique d’Istanbul, incontournable lieu de saveurs et d’aromes. 
Et puis pour les plus attentifs, le No 7 sous la 4e  coupole à gauche de l'allée centrale du marché couvert. Il abrite depuis un siècle l’entreprise familiale, enseigne Ayfer Kaur, spécialisée en épices, aromates et plantes médicinales. 
  


Les plantes aromatiques et médicinales, précieuses marchandises véhiculées par les caravanes sur la route des épices pendant des siècles. Symboles de luxe, de raffinement, de bien-être qui pousseront les grands navigateurs vers d’aventureuses expéditions…  


La maison familiale qui a vu grandir les fils et petits enfants d’Ayfer Kaur.


Des architectures byzantines ou ottomanes remarquables qui ont contribué à façonner la silhouette incomparable d’Istanbul et laissé des empreintes indélébiles dans le paysage urbain (Sainte Sophie, mosquée Rustem Pacha, Université de Beyazıt, konak,demeures traditionnelles aux façades de bois coloré.




Un audacieux acte chirurgical du 15e siècle. Un écho d’une expérience personnelle ?


Un pèlerinage à la Mecque, l'expression de sentiments universels, un clin d’œil aux décors des faïences d'Iznik et à ceux des carreaux glaçurés seldjoukides





Par leurs qualités narratives, décoratives et esthétiques, les œuvres de Dilek Kaur s’inscrivent dans la tradition picturale d’un style remis au goût du jour depuis quelques décennies.   


Pour se rendre sur le lieu de l’exposition, le plus simple est de descendre à la station Kazlıçeşme de la ligne Marmaray et de prendre un taxi jusqu’à l’Université Biruni, Protokol yolu No 45, 10 yıl cd. Zeytinburnu, Istanbul
 

dimanche 17 février 2019

10 années dans la blogosphère


Bien de l’eau a coulé sous les ponts du Bosphore et ceux de la Seine… Le premier article de ce blog a été publié en février 2009, et celui-ci est le 459e. Certains ont reçu un franc succès et des commentaires enthousiastes. Que tous les lecteurs fidèles ou occasionnels soient ici chaleureusement remerciés.


Autant de fragiles embarcations lancées sur les flots dans l’espoir qu’elles seront interceptées au passage, qu’elles attireront l’attention d’un curieux connu ou inconnu.
« Entre deux rives » a permis à mes textes de trouver un port d’attache pour ancrer les souvenirs, jamais à l’abri d’une mémoire défaillante. A la fois espace où sont rassemblées les informations collectées au fil du temps et port d’embarquement pour leur permettre de voguer loin, et librement en principe, parfois jusque vers des rivages où je ne suis jamais allée, où je n’irai probablement jamais.
Même si les plus nombreux se situent en France et en Turquie, les lecteurs se repartissent, à ma grande surprise sur tous les continents et participent à la satisfaction de me sentir citoyenne du monde.
                           
Mes motivations, je les avais exposées dans le fil conducteur. Elles n’ont pas changé. Moi si, bien sûr un peu…
Publier est une provocation, une incitation, une activité qui aide à rester debout, à donner un sens à l’existence lorsque des doutes se profilent à l’horizon. Alors pour avoir quelque chose à écrire, il faut bouger, découvrir, faire des rencontres, photographier… 
Et tant que ce sera possible, j’ai bien l’intention de continuer à partager l’aventure.
Même d’un naturel réservé, on ne peut nier chercher la reconnaissance en exposant ses enthousiasmes, ses émerveillements, ses déceptions aussi… mais c’est peut être tout simplement l’envie d’aller à la rencontre des autres et de tenter de se connaitre mieux soi-même.