Alors que bien
peu de visiteurs ne s’aventuraient dans les anciennes salles consacrées aux
arts de l’islam longtemps hébergées par le département des antiquités
orientales, et pourtant présentées depuis 1993 et jusqu’en 2007 dans un espace
de 1000 m² , une foule se presse depuis fin septembre pour découvrir l’évènement médiatique de la
rentrée: l’ouverture du nouveau département des arts de l’Islam qui a gagné au
passage un I majuscule et une reconnaissance de sa place dans la diversité de
la création humaine au même titre que l’art Grec ou la peinture Italienne.
Mon après midi
passé à déambuler sur les deux niveaux de la cour Visconti n’a pas suffi à la
découverte détaillée des collections fastueuses. Si j’ai reconnu certaines pièces
déjà présentées dans l’ancien espace comme ces superbes plats calligraphiés trouvés
à Samarkand et datant du 10e siècle, de nombreuses autres merveilles
sont sorties des réserves du Louvre ou ont été transférées depuis le musée des
arts décoratifs pour s’exhiber dans la clarté, sous la voile blanche de verre à
structure métallique des architectes Rudy Ricciotti et Mario Bellini, ou dans les
lumières tamisées du niveau inférieur.
Il a fallu
ignorer pour cette fois la plupart des
écrans tactiles et autres technologies utilisées pour la muséographie. Une autre visite ne sera pas superflue…
Une déception
peut être… Je n’ai pas compris la nécessité d’amalgamer sur un seul panneau les
compositions de céramiques ottomanes de diverses époques des productions de
carreaux d’Iznik et de Küthaya. Je ne pense pas que cette présentation mette d’avantage
en valeur l’originalité de chaque période. Il est vrai que cet assemblage peut
donner à ceux qui ne sont jamais venus à Istanbul, l’illusion de la splendeur des
couvertures architecturales que l’on peut admirer à la mosquée Rustem Pacha, au
palais de Topkapı et ailleurs…
Ce nouveau
département du Louvre est sans aucun doute d’une grande richesse. La
consécration du projet Grand Louvre ne pouvait faire l’impasse sur la
production artistique d’un immense territoire réunissant une si grande diversité
de communautés. La surprise et l’émerveillement se lisent dans les yeux
écarquillés des visiteurs qui embarquent pour ce merveilleux voyage sur 12 siècles
d’activité artistique intense et remarquable par son raffinement dans les
domaines aussi variés que la marqueterie, la gravure sur métaux, le tissage, la
sculpture d’ivoire, la céramique aux couleurs chatoyantes ou irisées.
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