jeudi 11 octobre 2012

Le nouveau département des Arts de l’Islam au musée du Louvre


Alors que bien peu de visiteurs ne s’aventuraient dans les anciennes salles consacrées aux arts de l’islam longtemps hébergées par le département des antiquités orientales, et pourtant présentées depuis 1993 et jusqu’en 2007 dans un espace de 1000 m², une foule se presse depuis fin septembre pour découvrir l’évènement médiatique de la rentrée: l’ouverture du nouveau département des arts de l’Islam qui a gagné au passage un I majuscule et une reconnaissance de sa place dans la diversité de la création humaine au même titre que l’art Grec ou la peinture Italienne.



Mon après midi passé à déambuler sur les deux niveaux de la cour Visconti n’a pas suffi à la découverte détaillée des collections fastueuses. Si j’ai reconnu certaines pièces déjà présentées dans l’ancien espace comme ces superbes plats calligraphiés trouvés à Samarkand et datant du 10e siècle, de nombreuses autres merveilles sont sorties des réserves du Louvre ou ont été transférées depuis le musée des arts décoratifs pour s’exhiber dans la clarté, sous la voile blanche de verre à structure métallique des architectes Rudy Ricciotti et Mario Bellini, ou dans les lumières tamisées du niveau inférieur.



Il a fallu ignorer pour cette fois la plupart des écrans tactiles et autres technologies utilisées pour la muséographie. Une autre visite ne sera pas superflue…





Une déception peut être… Je n’ai pas compris la nécessité d’amalgamer sur un seul panneau les compositions de céramiques ottomanes de diverses époques des productions de carreaux d’Iznik et de Küthaya. Je ne pense pas que cette présentation mette d’avantage en valeur l’originalité de chaque période. Il est vrai que cet assemblage peut donner à ceux qui ne sont jamais venus à Istanbul, l’illusion de la splendeur des couvertures architecturales que l’on peut admirer à la mosquée Rustem Pacha, au palais de Topkapı et ailleurs…


Ce nouveau département du Louvre est sans aucun doute d’une grande richesse. La consécration du projet Grand Louvre ne pouvait faire l’impasse sur la production artistique d’un immense territoire réunissant une si grande diversité de communautés. La surprise et l’émerveillement se lisent dans les yeux écarquillés des visiteurs qui embarquent pour ce merveilleux voyage sur 12 siècles d’activité artistique intense et remarquable par son raffinement dans les domaines aussi variés que la marqueterie, la gravure sur métaux, le tissage, la sculpture d’ivoire, la céramique aux couleurs chatoyantes ou irisées.

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