Le Jardin des Plantes aura été ces derniers mois la
destination privilégiée de mes balades en toutes saisons pour y puiser quelques
moments de sérénité dans un cadre immuable aux tableaux végétaux éphémères ou
abritant de « Fragiles Colosses » pour une exposition temporaire.
Coïncidant justement avec la réouverture des galeries,
une exposition vient d’être installée et se poursuivra jusqu’ au 13 octobre 2021, pour nous rappeler que le Muséum
National d’Histoire Naturelle est une gigantesque carte-mémoire, un précieux
coffre-fort, concernant la nature et ses mystères.
Les publications sont censées s’échelonner dans le temps,
du passé au futur et sont donc datées. Nous voici lancé dans un vertigineux
voyage et une mise à jour de nos connaissances.
L’âge de la terre… Buffon (1707-1788) a osé douter de son âge présumé
selon la Bible (6000 ans), pour l’estimer à 75 000 ans d’après ses observations
et calculs théoriques.
La datation radiométrique d’aujourd’hui a conclu :
4,54 milliards d’années.
La longue épopée des 22 espèces Homo ne fait que
commencer il y a 2,5 millions d’années. Une seule a survécu l’Homo Sapiens.
L’Homo Spaciens lui aura-t-il succédé en 3107, suite
à une migration sur une autre planète ?
A l’allure où nous envahissons agressivement la planète
Terre, la question se pose !
Les préoccupations climatiques ne sont pas une nouveauté…
Mais une nouvelle ère géologique, l’anthropocène, a-t-elle
déjà commencée ?
La pollution se concrétise sous la forme d’un continent
de déchets et ce n’est pas de la science-fiction.
L’activité humaine ne génère cependant pas exclusivement
des catastrophes.
Le muséum témoigne de la curiosité de l’être humain pour
son environnement, pour le comprendre, et récemment remettre en question sa
place grâce à l’éthologie, étudiant les comportements des animaux (y compris
les humains) et autres organismes vivants.
Première venue en France d’une girafe en 1827 à la
Ménagerie. Elle a parcouru à pattes le trajet Marseille-Paris sous les
acclamations médusées ! On peut imaginer l’indignation que provoquerait aujourd’hui cet irrespectueux
déplacement. Notre façon de penser peut aussi évoluer !
Arrivée d’un moulage de squelette fossilisé de
diplodocus, le 15 juin 1908 dans la galerie de paléontologie. (Spécimen
original conservé à Pittsburgh).
Ce choix des affiches n'est pas exhaustif, juste
une sélection personnelle qui se
terminera sur celle-ci qui a particulièrement retenue mon attention : Blob, le mystérieux.
Victime collatérale de la pandémie, le blob aurait-il
fait un flop dans la com ! Peu de visiteurs ont eu le temps de découvrir
avant la fermeture de la plupart des lieux publics cette curiosité qui a fait
son entrée le 19 octobre 2019 au Parc zoologique de Paris.
Je dois avouer humblement ma totale ignorance sur le
sujet avant d’avoir parcouru l’exposition. Mais il ne sera pas dit qu’il fasse
un flop dans mon blog !
Audrey Dussutour, biologiste ethologiste du CNRS à
Toulouse, s’y intéresse depuis 2010 et a publié en 2019 un ouvrage : Tout ce que vous avez
toujours voulu savoir sur le blob sans jamais oser le demander. Un documentaire
réalisé par Jacques Mitsch, Le Blob, un
génie sans cerveau, a été programmé le 7 avril 2020 sur Arte dans la série
« A l'écoute de la nature ». En cherchant un peu on doit pouvoir le retrouver...
The Blob, référence cinématographique de deux films
américains, l’un sorti en 1958 et l’autre en 1988 évoque une invasion
extraterrestre inquiétante.
C’est donc aussi désormais le surnom ironiquement
attribué au Physarum polycephalum, un organisme unicellulaire primitif, ni
animal, ni végétal, ni champignon, aux capacités étonnantes, apparu il y a près
d’un milliard d'années, (donc avant le règne végétal et le règne animal), et bien terrestre !
Les plus observateurs peuvent le photographier dans les
sous-bois. Informe, jaune et gluant, il se nourrit de champignons, de spores et
de bactéries, il se déplace, se reproduit, mémorise des informations… Presque
immortel, il résiste même au feu… mais peut se faire dévorer par les limaces et
les scarabées.
Audrey Dussutour assure qu’on n’a pas fini d’entendre
parler de lui dans toute la sphère scientifique.
Les frontières de la connaissance ne demandent qu’à être
repoussées et cette exposition en est l’illustration.
À défaut d'être en France et vu les dernières mesures prises à l'intention de ceux venant de Turquie (honteux), on se demande quand on y retournera, grâce à toi, nous avons le bonheur d'avoir une petite idée de ce qui se passe dans notre capitale.
RépondreSupprimerMerci et bravo.
Oui, encore une décision arbitraire à l'encontre de la Turquie, classée zone rouge Covid alors que le nombre journalier de testés positifs n'est pas plus élevé qu'en France. Mesure qui ne semble pas répondre à des précautions sanitaires, mais visant probablement à avantager les déplacements touristiques vers la Grèce, l'Espagne, l'Italie, en bref vers l'Europe... En conséquence, les familles franco-turques sont encore pénalisées et ne pourront pas envisager de se réunir cet été et pour pour combien de temps encore?
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