lundi 24 mai 2021

Une autre expo au Jardin des Plantes : Chroniques du Muséum

Le Jardin des Plantes aura été ces derniers mois la destination privilégiée de mes balades en toutes saisons pour y puiser quelques moments de sérénité dans un cadre immuable aux tableaux végétaux éphémères ou abritant de « Fragiles Colosses » pour une exposition temporaire.


Coïncidant justement avec la réouverture des galeries, une exposition vient d’être installée et se poursuivra jusqu’ au 13 octobre 2021, pour nous rappeler que le Muséum National d’Histoire Naturelle est une gigantesque carte-mémoire, un précieux coffre-fort, concernant la nature et ses mystères.



Des couvertures d’un magazine imaginaire « The Parisianer » s’affichent à l’entrée principale du jardin. Elles sont l’œuvre d’un collectif d’artistes. Mais comme les images ne sont pas immédiatement explicites pour tous, il n’est pas inutile de prendre le temps de lire les courts textes qui les accompagnent.
Les publications sont censées s’échelonner dans le temps, du passé au futur et sont donc datées. Nous voici lancé dans un vertigineux voyage et une mise à jour de nos connaissances.
 
L’âge de la terre… Buffon (1707-1788) a osé douter de son âge présumé selon la Bible (6000 ans), pour l’estimer à 75 000 ans d’après ses observations et calculs théoriques.
La datation radiométrique d’aujourd’hui a conclu : 4,54  milliards d’années.  
 

Notre plus lointain ancêtre commun universel porte un nom depuis 1990. Il s’appelle LUCA (Last Universal Common Ancestor). Il aurait disparu il y a 3,5 milliards d’années, cédant la place aux bactéries, aux archées et aux eucaryotes.

 
La longue épopée des 22 espèces Homo ne fait que commencer il y a 2,5 millions d’années. Une seule a survécu l’Homo Sapiens.
L’Homo Spaciens lui aura-t-il succédé en 3107, suite à une migration sur une autre planète ?


 
A l’allure  nous envahissons agressivement la planète Terre, la question se pose !

Les préoccupations climatiques ne sont pas une nouveauté…  


 
Mais une nouvelle ère géologique, l’anthropocène, a-t-elle déjà commencée ?


 
La pollution se concrétise sous la forme d’un continent de déchets et ce n’est pas de la science-fiction.

 
L’activité humaine ne génère cependant pas exclusivement des catastrophes.
Le muséum témoigne de la curiosité de l’être humain pour son environnement, pour le comprendre, et récemment remettre en question sa place grâce à l’éthologie, étudiant les comportements des animaux (y compris les humains) et autres organismes vivants.



La reproduction sexuée des plantes est démontrée en 1717


 
Première venue en France d’une girafe en 1827 à la Ménagerie. Elle a parcouru à pattes le trajet Marseille-Paris sous les acclamations médusées ! On peut imaginer l’indignation que provoquerait aujourd’hui cet irrespectueux déplacement. Notre façon de penser peut aussi évoluer !

 
Arrivée d’un moulage de squelette fossilisé de diplodocus, le 15 juin 1908 dans la galerie de paléontologie. (Spécimen original conservé à Pittsburgh).


 
Ce choix des affiches n'est pas exhaustif, juste une sélection personnelle qui se terminera sur celle-ci qui a particulièrement retenue mon attention : Blob, le mystérieux.


Victime collatérale de la pandémie, le blob aurait-il fait un flop dans la com ! Peu de visiteurs ont eu le temps de découvrir avant la fermeture de la plupart des lieux publics cette curiosité qui a fait son entrée le 19 octobre 2019 au Parc zoologique de Paris.
Je dois avouer humblement ma totale ignorance sur le sujet avant d’avoir parcouru l’exposition. Mais il ne sera pas dit qu’il fasse un flop dans mon blog ! 
Audrey Dussutour, biologiste ethologiste du CNRS à Toulouse, s’y intéresse depuis 2010 et a publié en 2019 un ouvrage : Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le blob sans jamais oser le demander. Un documentaire réalisé par Jacques Mitsch, Le Blob, un génie sans cerveau, a été programmé le 7 avril 2020 sur Arte dans la série « A l'écoute de la nature ». En cherchant un peu on doit pouvoir le retrouver...
The Blob, référence cinématographique de deux films américains, l’un sorti en 1958 et l’autre en 1988 évoque une invasion extraterrestre inquiétante.
C’est donc aussi désormais le surnom ironiquement attribué au Physarum polycephalum, un organisme unicellulaire primitif, ni animal, ni végétal, ni champignon, aux capacités étonnantes, apparu il y a près d’un milliard d'années, (donc avant le règne végétal et le règne animal), et bien terrestre ! 


Les plus observateurs peuvent le photographier dans les sous-bois. Informe, jaune et gluant, il se nourrit de champignons, de spores et de bactéries, il se déplace, se reproduit, mémorise des informations… Presque immortel, il résiste même au feu… mais peut se faire dévorer par les limaces et les scarabées.
Audrey Dussutour assure qu’on n’a pas fini d’entendre parler de lui dans toute la sphère scientifique.
 
Les frontières de la connaissance ne demandent qu’à être repoussées  et cette exposition en est l’illustration.



 

2 commentaires:

  1. À défaut d'être en France et vu les dernières mesures prises à l'intention de ceux venant de Turquie (honteux), on se demande quand on y retournera, grâce à toi, nous avons le bonheur d'avoir une petite idée de ce qui se passe dans notre capitale.
    Merci et bravo.

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    1. Oui, encore une décision arbitraire à l'encontre de la Turquie, classée zone rouge Covid alors que le nombre journalier de testés positifs n'est pas plus élevé qu'en France. Mesure qui ne semble pas répondre à des précautions sanitaires, mais visant probablement à avantager les déplacements touristiques vers la Grèce, l'Espagne, l'Italie, en bref vers l'Europe... En conséquence, les familles franco-turques sont encore pénalisées et ne pourront pas envisager de se réunir cet été et pour pour combien de temps encore?

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