Les marchands Assyriens de Kültepe à Sainte Irène

Une exposition à découvrir dans un lieu peu visité

L’actuel musée Sainte Irène (Aya İrini Müzesi) se trouve dans le parc du Palais de Topkapı.

Il accueille depuis le 28 décembre 2010 jusqu’au 28 mars 2011 des vestiges du plus important comptoir assyrien qui ont été découverts au cours des fouilles effectuées ces 60 dernières années sur le site de Kültepe, situé à une vingtaine de kilomètres au nord-est de Kayseri.

495 objets ont pour mission de fournir des informations précieuses sur l'administration, le système juridique et l’importante activité commerciale que les marchands de la cité-état d’Assur, établis dans un quartier (kārum) de la ville du hatti, Kanesh (ou Nesha), ont consigné en écriture cunéiforme sur des tablettes entre la seconde moitié du XXe siècle et le milieu du XVIIIe siècle av. J.-C.

Mais les objets présentés révèlent surtout des aspects de la vie quotidienne, des activités spirituelles et artistiques de ces marchands installés en Anatolie à plus de 1000 km de leur ville natale, et l’on peut imaginer l’influence que leur présence a pu avoir sur les populations locales, les Hatti.

Les Hittites ont aussi côtoyé les marchands d’Assur mais ce n’est qu’après leur départ que Pithana, le souverain hittite de Kuşara, s’emparera de Nesha dont il fera sa capitale. Son fils Anitta poursuivra l’unification de l’Anatolie et se proclamera «grand roi» dans un des plus anciens textes hittites connus. Ce texte marque le début de la civilisation hittite qui a emprunté l’écriture cunéiforme des marchands assyriens, puis l’a complétée d’une écriture hiéroglyphique pour les inscriptions monumentales.

 

Ces vestiges dit paléo assyriens exhumés au cours des fouilles se trouvent principalement au musée archéologique de Kayseri et au musée des civilisations anatoliennes d’Ankara. Beaucoup sont exposés mais la plupart sont stockés dans les réserves de ces musées. Quelques uns ont pris la route d’Istanbul et se laisse découvrir dans un décor datant d’une époque presque à mi-chemin entre la nôtre et celle des marchands assyriens. Une aubaine pour nous aider à remonter ces 4000 ans en deux étapes.

Exposition "Anadolu’nun Önsözü Kültepe-Kaniş Karumu: Asurlular İstanbul’da". Ouvert tous les jours sauf les lundis de 9h à 17h au Musée Sainte Irène. Entrée libre.

L'église Sainte-Irène

Une première construction fut réalisée en 324 par l'empereur Constantin Ier sur le site d’un temple d’Aphrodite dont on peut voir quelques vestiges aux alentours. Elle fut une cathédrale jusqu’en 365, date à laquelle la première église Sainte Sophie fut agrandie.

Incendiée en 532, elle fut reconstruite par Justinien sous la forme d'une basilique à coupole. De nouveau détruite en 740 par un séisme, elle fut rebâtie pendant la période iconoclaste sous le règne de Léon III ou de son fils Constantin V. ce qui explique son apparence austère. Après la conquête ottomane, elle ne fut pas transformée en mosquée, mais utilisée comme arsenal, puis en musée de l’armée de 1908 à 1940.

Son acoustique remarquable en ont fait un lieu privilégié du festival international de musique d’Istanbul depuis 1973 (en juin – juillet). En dehors de cette période estivale, les occasions de la visiter sont rares. Quelques expositions y sont ponctuellement présentées, comme c’est le cas en ce moment. Celle-ci est tout particulièrement digne d’intérêt.