mercredi 13 septembre 2023

Sardines, moules frites et phare historique à Marmara Ereğlisi

 
L’été se termine, les estivants délaissent peu à peu la zone côtière du Sud de la Thrace baignée par la Marmara, pour rejoindre les villes à proximité, Tekirdag, Çorlu ou Istanbul. Ce sera bientôt notre tour.
Il est encore temps de faire une halte sur le port de Marmara Eğrelisi pour déguster un balık-ekmek (sandwich au poisson) ou une portion de sardines frites, sans arête! Et puis, pourquoi pas, l’accompagner d’une portion de moules frites et salade de saison. 


Sur la jetée, chez Tekin & Esra, c’est une affaire de famille. 


Le fils vend les poissons frais, produit de sa pêche du matin, sur un étal à proximité. Le patron, ancien pêcheur, est à la caisse, sa femme en cuisine, et en attendant que la serveuse arrive avec les assiettes, il engage la conversation pour peu que vous soyez réceptif.
Il nous parle du phare historique, pas celui-ci, relativement récent, qui guide les modestes embarcations de pêche vers le petit port.



On lui pose des questions au sujet des nouvelles fouilles de Perinthos entreprises en 2021 dont la presse a relayé discrètement l’évènement.
Depuis des années je guette les avancées chaotiques de ce projet archéologique. Précédents articles: 2009, 20102012, 2014
Mais l’espoir de voir Perinthos sortir de l’oubli a fini par s’émousser. Serait-ce cette fois le bon départ ?
Il nous affirme qu’un grand périmètre a été grillagé, au grand dam des villageois qui cultivaient en ces lieux des céréales il n’y a pas si longtemps. Et justement c’est tout près du phare historique ! On peut s’en approcher en suivant un étroit chemin caillouteux qui grimpe en surplomb du village. Mieux vaut laisser le véhicule dès que le phare est en vue et continuer à pied, car le demi-tour est problématique.
Sur un promontoire venteux surplombant la mer de Marmara de 52 mètres, se dresse un vestige de la technologie française du 19e siècle. 



Sous le règne du sultan Abdülmecit, les pièces métalliques de la tour octogonale ont été importées et montées sur place en 1861, ainsi que la lanterne qui devait probablement fonctionner au kérosène, comme celle de Limanköy sur la mer Noire. Le mécanisme fut par la suite alimenté en électricité et actuellement entièrement automatisé. Il n’y a plus de gardien dans la maisonnette attenante, mais à la nuit tombante, le faisceau lumineux continue de guider les marins depuis l'extrémité sud de la baie d'Ereğli, sur une distance de 16 miles.
Propriété de la Direction Générale de la Sécurité Côtière, une restauration est demandée par la municipalité pour assurer sa protection au titre de patrimoine culturel. Il est également prévu que le phare et ses dépendances servent de centre d'information en lien avec les fouilles archéologiques de la ville antique.
Le point de vue exceptionnel sur le village et sur le grand large offre en prime une vue plongeante sur l’espace bien visible qu’occupait le théâtre antique de Perinthos !



Les caractéristiques d’un site officiel de fouilles archéologiques se dévoilent en contrebas. Sujet d’un prochain article !

  

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