dimanche 20 septembre 2009

Séjour en Thrace - Perinthos

Ma curiosité s’est plus particulièrement tournée sur l’actuelle petite ville de Marmara Eğrelisi où, même en dehors des jours de marché, j’ai fait de fréquentes visites.


Il y a des années, une pancarte disparue aujourd’hui, indiquait l’existence d’un site touristique mais aucun des habitants ne pouvait indiquer l’emplacement du moindre vestige. C’est par ici, disaient-ils, plus qu’évasifs. J’attendais donc avec impatience le réveil de l’antique Perinthos.
Située à 90 km à l'ouest d'Istanbul et à 30 km à l'est de la ville de Tekirdağ, près d'un petit cap sur la côte nord de la mer de Marmara, elle aurait été fondée par une colonie grecque de l'île de Samos vers -599 et son nom d'origine était probablement Mygdonia.
Soutenue par les Athéniens, elle fut célèbre pour sa résistance acharnée et victorieuse à Philippe II de Macédoine en -340. Progressivement, les habitants furent complètement hellénisés. Puis en 46 de notre ère, avec l’empereur Claudius, la Thrace est incorporée à l’empire romain.
Malgré les invasions successives (Huns, Avar, etc.), elle restera romaine jusqu'à l’arrivée des Ottomans au XIVe siècle.
Sous Septime Sévère (193-211), l’Empire romain entra en guerre contre Byzance qui fut réduite en cendres et son territoire fut annexé à la province romaine de Thrace. La capitale fut alors Perinthos pour une courte période vers la fin du IIe siècle. Un épisode qui lui permit cependant d’avoir un développement important, puis un lent déclin après que Byzance, devenue Constantinople en 330, s’impose comme une capitale prospère. Perinthos, que l’on nomma Héracléa à partir du VIIe siècle en hommage à Héraclius, empereur byzantin, n’échappa pas aux pillages des croisés en 1096 et en 1206 et à la destruction de ses monuments par d’importants séismes. Le site ne fut jamais complètement abandonné, mais on tira semble-t-il un trait sur le passé et l’on utilisa sans vergogne les pierres des monuments anciens pour de nouvelles constructions…
Toute la région a fait l’objet de fouilles épisodiques depuis les années 1960 mais la cité antique reste encore mal connue. Le musée archéologique d’Istanbul y consacre cependant une maigre vitrine et quelques indications. Raison de plus pour guetter son réveil !

Au gré du hasard et des démolitions, un certain nombre de vestiges ont été mis à jour ces 30 dernières années et la municipalité a récemment ouvert un parc dans une avenue adjacente où l’on peut voir des colonnes, des sarcophages, des éléments de conduites d’eau…
















Quelques panneaux s’efforcent de donner des explications mais la curiosité reste inassouvie…



Au musée de Tekirdağ, sont également exposés des bas reliefs, des stèles gravées. Il est précisé qu’un grand nombre de vestiges trouvés à Perinthos ont été transportés et certains sont visibles au musée archéologique d’Istanbul, d’autres dans des musées à l’étranger.
Certains ont même été réutilisés dans des constructions relativement récentes. Les gradins de l’amphithéâtre ont servi pour les fondations de l’hôpital gouvernemental de Çorlu en 1965. Ce qu’il en reste sur place n’est d’ailleurs pas visible car actuellement le terrain est occupé par l’armée.
Des dégâts irréversibles ont été commis, mais tout n’est peut être pas perdu…
Il parait qu’une association Perinthos va être crée dans les mois prochains à l’initiative de la municipalité de Marmara Eğrelisi…

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