Après un intermède parisien (à lire dans les archives novembre, décembre 2019 et début janvier 2020 du blog), revenons sur notre périple d’octobre pour se réchauffer sous le soleil de la péninsule de Teke, antique Lycie.
Depuis Kaş, il faut prendre la direction de Finike. A environ
18 km on bifurque vers Üçağız. Une
vingtaine de kilomètres plus loin on atteint le petit port de pêche reconverti
en port de plaisance, point de départ pour la découverte de la baie de Kekova.
A l’extrême sud de la côte lycienne, c’est une merveille
de la nature dont l’accès longtemps difficile par voie terrestre a contribué à
en préserver le charme. L’île de Kekova qui a donné son nom à l’ensemble cerne
la baie en incluant une autre baie plus petite.
Le village actuel de Üçağız vit principalement de la pêche
et surtout du tourisme.
En attestent quelques pensions et restaurants en bord de
mer et les nombreuses embarcations de toutes tailles amarrées au quai.
Les vestiges de la ville antique Teimiussa sont éparpillés
à l’est du village, principalement la nécropole.
Un tombeau typiquement lycien,
joliment envahi de végétation, accueille les visiteurs dès l’entrée du parking.
Nous embarquons sur le “Haydi” piloté par Ibrahim Kaptan.
C’est parti pour deux bonnes heures d’émerveillement en balade privée sur les flots pour profiter en toute quiétude d’une
configuration géographique exceptionnelle et de paradisiaques paysages.
Il y a bien sûr la possibilité de choisir des excursions
plus longues, avec des haltes consacrées à quelques visites des lieux, avec ou sans repas inclus, et participants plus nombreux sur des bateaux plus imposants…
Mais pour cette fois le crapahutage sur les sites n’est pas au programme. Il a
été déjà réalisé il y a quelques années quand les embarcations qui y
conduisaient étaient encore essentiellement des barques de pêcheurs.
Nous filons tranquillement vers le cap faisant face à l’île
de Kekova. A l’extrémité de la péninsule se blottit le village nommé aujourd’hui
Kaleköy, autrefois Simena.
Il n’est pas accessible par voie terrestre mais beaucoup
de bateaux y font une escale plus ou moins prolongée. Les vestiges antiques
prouvent son existence depuis au moins le 4e siècle avant notre ère.
Des inscriptions en lycien sont gravées sur plusieurs tombeaux. S’y dressent
encore les ruines des thermes, d’un théâtre d’époque romaine, mais la
silhouette de Simena se caractérise par sa citadelle dominant le promontoire
rocheux dont les vestiges les plus récents datent des périodes byzantines puis
ottomanes. Les plus courageux pourront y grimper pour profiter d’une vue
panoramique sur la baie…
En approchant de l’île de Kekova, sans y aborder car l’accès
est strictement interdit tout autant que la plongée aux alentours, on découvre
les vestiges d’Appolonia, cité antique engloutie partiellement depuis qu’un
tremblement de terre provoqua un affaissement conséquent au 2e
siècle de notre ère.
Les byzantins y ont apporté quelques constructions ultérieures
puis elle fut abandonnée et jamais plus habitée. Parmi la végétation touffue on
distingue les traces d’habitations antiques, pans de murs avec fronton et
emplacements de poutres, portails de pierre, escaliers, et sous les eaux
transparentes les vestiges d’un port, d’une digue.
Les deux petites îles (Kara ada et Toprak ada) dans le
prolongement de l’île de Kekova d’un coté et le cap Sıcak Burnu de l’autre
semblent garder jalousement l’ensemble de la baie.
Entre les deux se situe ce
que l’on nomme aujourd’hui communément l’aquarium, l’endroit où presque tous
les bateaux jettent l’ancre. Pas difficile d’en comprendre la raison !
Comment résister à l’attrait de cette eau translucide sur fond sablonneux qui
lui donne une couleur incomparable ?
D’autant plus qu’en automne il n’y a pas l’affluence
risquant de lui donner l’allure de piscine municipale.
Le capitaine lui-même n’a aucun scrupule à abandonner momentanément
son bâtiment et plonge après nous avoir équipés de masques et tubas car dans l’aquarium,
il y a bien sur des poissons ! Pas besoin de bouteille d’oxygène pour les
voir. Le fond n’est qu’à 5 ou 6 mètres de la surface.
De retour sur le pont après une bonne demi-heure à
barboter avec délice, un thé fumant accompagné de quelques biscuits et chips nous
attendent. Ibrahim Kaptan a écourté sa baignade pour ne pas déroger aux usages
de l’hospitalité.
La discussion accompagne notre retour vers la terre ferme
et se prolongera du côté du petit marché de productions locales. Le capitaine
tient à nous présenter sa femme dont l’une des activités est la cueillette de l’origan
sur les versants ensoleillés et caillouteux de la montagne environnante. Elle est
justement en train de trier une partie de sa récolte.
Impensable de ne pas profiter de l’opportunité d’approvisionner
le magasin Ayfer Kaur (au numéro 7 du marché égyptien) en produit naturel régional.
Kekova n’est pas nommé ainsi par hasard ! C’est un des endroits de Turquie
d’où provient l’un des meilleurs kekik
(origan), l’un des plus parfumé pour intensifier la saveur des grillades!
La carte de la baie de Kekova, ci-dessus, est la photocopie d'une page du guide touristique "Lycie" publié en 1992 par Net Akademia. Auteur: Dr. Ülgür Önen
Merveilleuse balade! Merci de m'en avoir fait profiter. KIKI
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