mardi 14 janvier 2020

Excursion à Kekova en Lycie


Après un intermède parisien (à lire dans les archives novembre, décembre 2019 et début janvier 2020 du blog), revenons sur notre périple d’octobre pour se réchauffer sous le soleil de la péninsule de Teke, antique Lycie.
Depuis Kaş, il faut prendre la direction de Finike. A environ 18 km on bifurque vers Üçağız. Une vingtaine de kilomètres plus loin on atteint le petit port de pêche reconverti en port de plaisance, point de départ pour la découverte de la baie de Kekova.
A l’extrême sud de la côte lycienne, c’est une merveille de la nature dont l’accès longtemps difficile par voie terrestre a contribué à en préserver le charme. L’île de Kekova qui a donné son nom à l’ensemble cerne la baie en incluant une autre baie plus petite.
Le village actuel de Üçağız vit principalement de la pêche et surtout du tourisme.
En attestent quelques pensions et restaurants en bord de mer et les nombreuses embarcations de toutes tailles amarrées au quai.
Les vestiges de la ville antique Teimiussa sont éparpillés à l’est du village, principalement la nécropole. 


Un tombeau typiquement lycien, joliment envahi de végétation, accueille les visiteurs dès l’entrée du parking.


Nous embarquons sur le “Haydi” piloté par Ibrahim Kaptan.


C’est parti pour deux bonnes heures d’émerveillement en balade privée sur les flots pour profiter en toute quiétude d’une configuration géographique exceptionnelle et de paradisiaques paysages.



Il y a bien sûr la possibilité de choisir des excursions plus longues, avec des haltes consacrées à quelques visites des lieux, avec ou sans repas inclus, et participants plus nombreux sur des bateaux plus imposants… Mais pour cette fois le crapahutage sur les sites n’est pas au programme. Il a été déjà réalisé il y a quelques années quand les embarcations qui y conduisaient étaient encore essentiellement des barques de pêcheurs.
Nous filons tranquillement vers le cap faisant face à l’île de Kekova. A l’extrémité de la péninsule se blottit le village nommé aujourd’hui Kaleköy, autrefois Simena.


Il n’est pas accessible par voie terrestre mais beaucoup de bateaux y font une escale plus ou moins prolongée. Les vestiges antiques prouvent son existence depuis au moins le 4e siècle avant notre ère. Des inscriptions en lycien sont gravées sur plusieurs tombeaux. S’y dressent encore les ruines des thermes, d’un théâtre d’époque romaine, mais la silhouette de Simena se caractérise par sa citadelle dominant le promontoire rocheux dont les vestiges les plus récents datent des périodes byzantines puis ottomanes. Les plus courageux pourront y grimper pour profiter d’une vue panoramique sur la baie…


En approchant de l’île de Kekova, sans y aborder car l’accès est strictement interdit tout autant que la plongée aux alentours, on découvre les vestiges d’Appolonia, cité antique engloutie partiellement depuis qu’un tremblement de terre provoqua un affaissement conséquent au 2e siècle de notre ère. 


Les byzantins y ont apporté quelques constructions ultérieures puis elle fut abandonnée et jamais plus habitée. Parmi la végétation touffue on distingue les traces d’habitations antiques, pans de murs avec fronton et emplacements de poutres, portails de pierre, escaliers, et sous les eaux transparentes les vestiges d’un port, d’une digue.







Les deux petites îles (Kara ada et Toprak ada) dans le prolongement de l’île de Kekova d’un coté et le cap Sıcak Burnu de l’autre semblent garder jalousement l’ensemble de la baie. 



Entre les deux se situe ce que l’on nomme aujourd’hui communément l’aquarium, l’endroit où presque tous les bateaux jettent l’ancre. Pas difficile d’en comprendre la raison ! 


Comment résister à l’attrait de cette eau translucide sur fond sablonneux qui lui donne une couleur incomparable ?
D’autant plus qu’en automne il n’y a pas l’affluence risquant de lui donner l’allure de piscine municipale.
Le capitaine lui-même n’a aucun scrupule à abandonner momentanément son bâtiment et plonge après nous avoir équipés de masques et tubas car dans l’aquarium, il y a bien sur des poissons ! Pas besoin de bouteille d’oxygène pour les voir. Le fond n’est qu’à 5 ou 6 mètres de la surface.
De retour sur le pont après une bonne demi-heure à barboter avec délice, un thé fumant accompagné de quelques biscuits et chips nous attendent. Ibrahim Kaptan a écourté sa baignade pour ne pas déroger aux usages de l’hospitalité.




La discussion accompagne notre retour vers la terre ferme et se prolongera du côté du petit marché de productions locales. Le capitaine tient à nous présenter sa femme dont l’une des activités est la cueillette de l’origan sur les versants ensoleillés et caillouteux de la montagne environnante. Elle est justement en train de trier une partie de sa récolte.



Impensable de ne pas profiter de l’opportunité d’approvisionner le magasin Ayfer Kaur (au numéro 7 du marché égyptien) en produit naturel régional. Kekova n’est pas nommé ainsi par hasard ! C’est un des endroits de Turquie d’où provient l’un des meilleurs kekik (origan), l’un des plus parfumé pour intensifier la saveur des grillades!


La carte de la baie de Kekova, ci-dessus, est la photocopie d'une page du guide touristique "Lycie" publié en 1992 par Net Akademia. Auteur: Dr. Ülgür Önen

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