Entre le golfe de Fethiye à l’ouest et celui d’Antalya à l’est, la péninsule de Teke, antique Lycie, en bordure de Méditerranée, attire comme un aimant quand arrivent les premiers frissons d’automne sur Istanbul.
Kaş est situé sur le littoral, juste entre ces deux extrémités.
Ce territoire est enclavé par des massifs montagneux, éperons
des monts Taurus à l’ouest (Boncuk Dağlari et Baba Daği), et chaîne de Bey
Dağlari à l’est avec son sommet Akdağ dépassant les 3000 mètres, qui se
rejoignent au nord pour former un haut plateau.
Au sud il est frangé de plaines côtières et des vallées
fluviales le traversent du nord au sud : Limyros (Alakır), Arycandos
(Başgöz), Myros (Demre), Xanthos (Eşen ou Kocaçay), Glaucos (Kızıldere), et Indos
(Dalaman) ainsi que de nombreux vallons entre les pentes montagneuses.
Il s’ouvre aussi généreusement sur la mer, et son
littoral est festonné de presqu’îles, de chapelets d’îlots, de criques et de
baies.
En cette saison, c’est un incommensurable privilège de pouvoir flâner dans ses paysages somptueux, nager dans ses eaux translucides qui dévoilent par endroit les traces de cités englouties, déambuler au milieu de vestiges qui portent l’empreinte d’un style architectural caractéristique, celui du peuple lycien (se nommant eux-mêmes les Termiles) qui vivait ici au 1e millénaire avant notre ère, descendant probable du peuple Lukka, mentionné par les Hittites au 2e millénaire. Leur culture et leur langue (ayant une parenté établie avec le louvite) nous sont parvenues à travers des inscriptions gravées sur les pierres de leurs nécropoles et les formes particulières de leurs sépultures: piliers funéraires, tombes-maisons, tombeaux rupestres et sarcophages à couvercle ogival.
En cette saison, c’est un incommensurable privilège de pouvoir flâner dans ses paysages somptueux, nager dans ses eaux translucides qui dévoilent par endroit les traces de cités englouties, déambuler au milieu de vestiges qui portent l’empreinte d’un style architectural caractéristique, celui du peuple lycien (se nommant eux-mêmes les Termiles) qui vivait ici au 1e millénaire avant notre ère, descendant probable du peuple Lukka, mentionné par les Hittites au 2e millénaire. Leur culture et leur langue (ayant une parenté établie avec le louvite) nous sont parvenues à travers des inscriptions gravées sur les pierres de leurs nécropoles et les formes particulières de leurs sépultures: piliers funéraires, tombes-maisons, tombeaux rupestres et sarcophages à couvercle ogival.
Difficile de résumer mieux que Christian Le Roy, ancien
directeur de la Mission archéologique Xanthos-Létôon, l’Histoire des Lyciens, texte
que je vous conseille de consulter, extrait des "Dossiers de l'archéologie
N°239" consacrés à Xanthos (1998).
D’autres spécialistes* traitent de cette histoire
mouvementée, confrontant mythes grecs et réalités s’appuyant sur les plus récentes
études archéologiques, linguistiques et historiques. Il ressort que la Lycie
fut depuis l'âge du bronze, un véritable creuset culturel au carrefour de plusieurs civilisations,
conservant sa singularité, ses particularités plus longtemps que d’autres
provinces d’Asie Mineure avant de se fondre dans le moule gréco-romain, puis
byzantin.
La cité antique, Phellos, située sur une crête du mont
Felen à 950m d’altitude et 5 km au nord de Kaş, est accessible par la route à
partir de Ağullu en direction du village de Çukurbağ (à ne pas confondre avec
la péninsule du même nom). C’est aussi une étape de randonnée de la voie lycienne dont on peut emprunter le sentier depuis Kaş et qui permet de voir les
quelques vestiges subsistants, en particulier les fortifications entourant l’acropole, une
tombe-maison et des sarcophages, difficiles à repérer sans guide.
La cité est prospère au 4e siècle avant notre ère,
mais s’affaiblit avec le développement de son port, Antiphellos, à l’époque
hellénistique.
La bourgade de Kaş, son nom actuel, abrite maintenant un port de
plaisance naturellement protégé par l’étroite péninsule de Çukurbağ qui
s’allonge près de la côte semblant faire rempart à l’île grecque de
Kastellorizo (Meis).
C’est une station balnéaire avec de nombreux hôtels et pensions et le point de départ idéal pour sillonner la région avec ou sans l’aide d’agences touristiques.
A l’extrémité de la rue piétonne, au centre-ville se
dresse un unique sarcophage au couvercle en forme de coque de bateau retournée,
présentant des têtes de lions sculptées, à la fois décors, gardiennes de la
sépulture et tenons permettant de poser ou soulever ce toit de pierre.
Gravée sur l’une des faces du podium, une inscription en lycien, utilisant à la fois des lettres grecques et des signes de l'alphabet lycien, fournit des indications sur les conditions d'occupation du tombeau.
Seul rescapé d’une nécropole disparue in situ ou déplacé pour conserver et mettre en scène un élément symbolique de la culture lycienne ? Personne ne peut fournir d'explication. Les anciens l'on toujours vu à cet emplacement.
Gravée sur l’une des faces du podium, une inscription en lycien, utilisant à la fois des lettres grecques et des signes de l'alphabet lycien, fournit des indications sur les conditions d'occupation du tombeau.
Seul rescapé d’une nécropole disparue in situ ou déplacé pour conserver et mettre en scène un élément symbolique de la culture lycienne ? Personne ne peut fournir d'explication. Les anciens l'on toujours vu à cet emplacement.
Plus à l’ouest, près de l’entrée de la péninsule de
Çukurbağ, des bâtiments ruinés témoignent de constructions antiques non identifiées.
Presqu’en face une coquette petite maison semble défier les constructions plus récentes qui jalonnent le parcours jusqu’au théâtre antique.
Presqu’en face une coquette petite maison semble défier les constructions plus récentes qui jalonnent le parcours jusqu’au théâtre antique.
Les gradins restaurés, face à la mer, offrent un
spectacle permanent.
*Lire aussi : Mythes, cultes et territoires en Lycie, Éric Raimond, p. 229-240, extrait de L'Asie Mineure dans l’antiquité : échanges, populations et territoires : Regards actuels sur une péninsule [en ligne]. Presses universitaires de Rennes, 2009
Merci, tres intéressant.
RépondreSupprimerUn vrai paradis... Gisèle
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