L’antique Lycie correspondant à l’actuelle péninsule de
Teke, entre Fethiye et Antalya, villes côtières au sud ouest de la Turquie, ne
manque pas d’atout : douceur du climat méditerranéen, reliefs imposants, richesses
naturelles et patrimoniales exceptionnelles. La voie lycienne, circuit balisé
depuis 1999 sur l’initiative de Kate Clow, une anglaise tombée sous le charme
des paysages enchanteurs, suit d’assez près le littoral et passe donc à
proximité d’un grand nombre de sites archéologiques (Telmessos, Sidyma,
Xanthos, Letoon, Patara, Antiphellos, Teimiussa, Simena, Myra et Andriake, Olympos,
Phaselis…)
Mais tout comme Kadyanda, près de Fethiye, visité en juin
dernier, Arycanda se situe plus à l’intérieur des terres et reste donc peu fréquenté. Ce site se trouve à 30km au nord de Finike, en direction
d’Elmalı, sur les hauteurs du village actuel d’Arif.
Les deux cités antiques, outre qu’elles ne soient pas
situées sur le littoral ont d’autres points communs.
Tout d’abord leur toponymie avec le suffixe –anda– semble
attester une fondation lycienne qui a précédé de plusieurs siècles
l’hellénisation. Arycanda se nommait alors Ary-ka-wanda, signifiant en lycien « le
lieu près du haut rocher ».
Une position stratégique en hauteur, près de 1000m,
assurait la protection de la population.
A flanc de montagne, les constructions s’étageaient en terrasses
sur les pentes abruptes, s’intégrant harmonieusement dans un cadre naturel d’exception.
Les vestiges ne permettent pas de faire remonter
l’histoire de la cité plus loin que le 5e siècle av. JC.
Elle fut également identifiée par l’archéologue
britannique Charles Fellows en 1838 grâce aux inscriptions gravées sur les
pierres tombales et aux pièces de monnaies retrouvées sur les lieux.
La cité a été fouillée pendant plus de 40 ans sous la
direction du Prof. Dr. Cevdet Bayburtluoğlu, décédé en juin 2013. Il semblerait
que les fouilles aient été interrompues depuis sa disparition. Les panneaux
explicatifs sont un peu défraîchis… Il n’est pas facile d’identifier certains
vestiges.
Comme les autres cités de Lycie, l’histoire d’Arycanda
est jalonnée des dominations successives des Perses dès le 6e siècle
av. JC, de la conquête d’Alexandre au 4e siècle av. JC, puis de la
domination de ses successeurs, les Séleucides, sur la région. Un temps sous le
contrôle de Rhodes, l’arrivée des Romains au 2e siècle av. JC ne fit
pas de la Lycie, une province romaine d’Asie, mais elle le devint en 43 sous
l’empereur Claude. Avant cette date Arycanda était membre de la Confédération Lycienne. Sa prospérité fut à son apogée du 2e siècle av.JC jusqu’au
3e siècle qui vit son déclin. Les séismes et les invasions arabes la
ruinèrent mais elle survécut dans la période byzantine jusqu’au 11e siècle avant d’être définitivement abandonnée.
La plupart des vestiges de monuments publics et
d’habitations sont datés de l’époque romaine.
Les pans de murs des thermes s’élèvent encore sur deux
niveaux, près du gymnase.
La construction du traineum, au début du 2e siècle, fut certainement commandé par l’empereur romain Hadrien en l’honneur de
Trajan, son prédécesseur. (Comme celui de Pergame).
De celui-ci on peut voir des pans de murs percés de
niches adossés à la montagne, qui entouraient un temple surélevé au centre, dont il ne reste pas grand chose.
D’autres vestiges sont plus anciens, en particulier le
temple du dieu solaire Helios, daté du 4e siècle av.JC.
A mon grand regret cette visite d’Arycanda, sous un ciel
menaçant est restée lacunaire… Nous avons
renoncé à défier les éléments sur ces pentes escarpées !
Le stade, le théâtre, l’odéon, le bouleutérion et autres
vestiges, nous les verrons une autre fois peut être…
Magnifique reportage qui me fait découvrir un site... merci...
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