Le thème de l’exposition de la saison ne m’a pas paru vraiment
attractif, peut être parce que trop d’actualité, trop dans les préoccupations
obsessionnelles du moment, mais comme j’ai eu l’occasion de voir dans cet
élégant cadre médiéval de surprenantes collections (Cuillères, Indigo, Loupot,
Jacqueline Duhêmes…) je n’ai pas voulu rester sur une idée préconçue.
Evidemment, il ne faut pas espérer y trouver une
dimension poétique ou esthétique. Le sujet proposé par le Comité d'histoire de
la Ville de Paris est purement historique, économique, politique, vaguement
nostalgique… et un brin écologique.
Il évoque par le biais d’affiches, documents divers,
photographies, tableaux et quelques objets, l’évolution de l’organisation d’un approvisionnement
quotidien de proximité par les maraîchers aux portes de Paris, de l’arrivage de
produits régionaux ou étrangers.
De la spécialisation des divers métiers de l’alimentation
(boulangers, bouchers, charcutiers, poissonniers auxquels s’ajouteront pâtissiers
et chocolatiers) qui a façonné la gastronomie française.
De la centralisation des denrées qui dès le Moyen-âge s’était
fixée dans le quartier des Halles jusqu’en 1969. Les forts des Halles, dont la corporation
fut créée au 13e siècle est l'une des plus anciennes de la capitale.
Ils étaient reconnaissables à leur
grand chapeau de cuir avec calotte de plomb incorporée pour protéger le crâne,
le « coltin » d’où est
dérivé le verbe « coltiner », porter un lourd fardeau sur la tête (au sens propre comme au figuré !)
Des circuits de distribution, petits commerces spécialisés,
marchés de quartiers, coopératives ouvrières ou enseignes alimentaires diversifiées
(Félix Potin et Julien Damoy au milieu du 19e siècle) dont les techniques
de ventes ont préfiguré celles des grandes surfaces actuelles.
Des préoccupations sanitaires.
Des rationnements et même la famine menaçant les
Parisiens dans les périodes de crises ou de guerre.
De la diversification des lieux de restauration,
tavernes, buffets de gare, « bouillons » avec menus économiques, et restaurants
gastronomiques.
Un catalogue de l’exposition bien illustré et gratuit est
à disposition des visiteurs. La visite est également gratuite. Une bonne
occasion de faire le point sur nos habitudes alimentaires que la situation
contemporaine devrait faire évoluer vers des attitudes de consommation plus réfléchies.
La nuit tombe déjà sur Paris mais un éclairage donne une
autre vision des façades de l’hôtel de Sens.
Quelques bacs dans la cour révèlent
la possibilité de faire pousser herbes aromatiques et condiments pour une consommation
personnelle. Une invitation à cultiver le carré de terre d’un jardin partagé ou
de planter quelques graines de persil ou de ciboulette dans les pots en rebord
de fenêtre ou sur les balcons.
Il est encore temps de s’accorder une flânerie sur les
quais de la Seine.
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