Bars et cafés, boutiques branchées, galeries d’art, la
rue des Rosiers aligne aussi la plus grande concurrence en matière de falafels,
spécialité culinaire moyen-orientale. Mais c’est en allant chercher une petite
boite de chocolat au No 2 de cette rue piétonne que je me suis arrêtée devant un
portail (entre le No 8 et le No 10) captant mon attention malgré son apparente
banalité.
Il ouvre sur un discret jardin, bien moins fréquenté que
celui de la place des Vosges. C’est le jardin des Rosiers – Joseph-Migneret,
nommé ainsi en hommage au directeur de l’école des Hospitalières-Saint-Gervais
qui participa activement au sauvetage de plusieurs enfants juifs du quartier pendant
l'Occupation et fut reconnu en 1990 comme Juste des Nations.
Les vestiges de l'une des tourelles de l'enceinte de Philippe
Auguste (12/13e siècle) semblent en protéger l’accès.
Le passage
franchi on longe un mur masqué par quelques arbres fruitiers en espaliers pour découvrir une belle surface limitée par la façade arrière de l'hôtel
d'Albret (construction fin 16e siècle), siège actuel de la Direction
des affaires culturelles de la ville de Paris.
Au pied des grandes fenêtres,
les riverains ont le privilège de se partager une petite parcelle pour faire
pousser quelques légumineuses. Pour le moment la pelouse est en repos hivernal fermée
par un grillage en attendant le retour du printemps.
Jouxtant l'hôtel Barbes, un passage avec terrasse ombragée
invite à la méditation devant un curieux figuier rampant.
Il s’ouvre vers un autre rectangle de pelouse accessible
et agrémentée de quelques installations ludiques pour les petits. Les bouleaux
colorent encore l’espace de teintes automnales.
A l'abri d'un rideau de cannes de Provence on distingue l’arrière
de l'hôtel de Coulanges où vécut au 17e siècle la marquise de Sévigné
(avant son mariage avec le marquis). Il était occupé ces dernières années par l'association "Maison
de l’Europe", qui a déménagé. L’entrée se trouve rue des Francs-Bourgeois et l'édifice est actuellement en pleine rénovation pour y accueillir au printemps 2020 un espace dédié à la création et à la mode.
Depuis le jardin on aperçoit aussi la haute cheminée d’un bâtiment industriel du 19e siècle occupé par la Société des Cendres qui traitait les rognures,
limailles et balayures des ateliers de bijoutiers et de prothésistes afin d’en récupérer des particules de métal précieux. Au 39, rue des Francs-Bourgeois une succursale de la marque japonaise de prêt à porter y est installée aujourd’hui avec pour décor intérieur la cheminée et la verrière de l'ancienne fonderie.
Réunion de plusieurs jardins privés, cet ensemble a été aménagé
entre 2007 et 2014. Il est ouvert au public de 8h à 17h15 en cette saison. Même
si les températures ne sont pas idéales pour prolonger la pause, l’endroit vaut
bien un petit détour !
Tu as l'art de découvrir des endroits insolites avec un mélange d'histoire et d'écologie. Merci.
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