Quand je quitte Istanbul pour un séjour parisien plus ou
moins prolongé mon regard finit toujours par chercher la présence même fugitive
d’un compagnon poilu à quatre pattes. Je ne parle pas des chiens qui ne
risquent pas de se faire oublier à Paris ! Les trottoirs portent
suffisamment les traces tangibles des incivilités de leurs propriétaires.
Les chats, n’ayant pas cette contrainte de sorties
quotidiennes pour satisfaire leurs besoins naturels, restent invisibles,
savourant le confort des canapés et des coussins… Ainsi se passe la vie
tranquille d’Isis et Haendy chez Perine et Alex.
Si à Istanbul, ils sont une caractéristique de la ville, (voir
le film de Ceyda Torun, « Kedi » réalisé en 2017, et aussi un récent article du magazine GEO), protégés,
nourris, répertoriés par puces électroniques, stérilisés par les particuliers
et les services municipaux, à Paris le vagabondage n’est pas de mise pour les
félins. Il y en a parait-il dans le quartier des Halles, à Montmartre, à
Belleville et ailleurs, mais ils se font discrets, façon clandestins. Pas de
minet arpentant avec désinvolture les trottoirs, les parcs et les jardins, ni se
prélassant sur les bancs publics.
Alors pour voir de près quelques moustaches, on peut
aller au Café des Chats, 9 rue Sedaine, à proximité de la place de la Bastille.
Galerie de portraits des occupants permanents pas toujours visibles:
Quelques uns s'approprient le mobilier dans des poses
nonchalantes. Ils ne sont visiblement pas en manque de caresses, ni de
nourriture. Ils ne quémandent rien. Ils daignent juste se laisser photographier
et admirer dans une indifférence hautaine à l’exception de Salem qui accepte momentanément un gratouillis sur le ventre.
Izmir, la petite chatte angora n’a pas interrompu sa
sieste ni soulevé les paupières pour découvrir ses yeux vairons.
Gavroche n’a pas quitté son piano. Il a juste changé de
position pour se faire photographier d'un côté puis de l'autre.
Si vous aviez espéré plus de familiarités du genre boule
de poils ronronnant sur vos genoux, vous serez sans doute un peu déçu… Mais les
règles sont strictes : interdiction de les déranger ou de les attirer avec
la moindre miette.
Le personnel n’est pas beaucoup plus actif que les minous
et pour se faire servir il ne faut pas être pressé. On ne vient pas ici pour
manger sur le pouce mais pour passer un agréable moment en bonne compagnie dans
un décor style brocante adapté au confort des clients, et aussi celui des chats
qui peuvent éventuellement se percher pour prendre un peu de distance ou faire
un brin d’exercice sur le parcours mural.
D’autres lieux leur sont réservés que je n’ai pas encore
testés :
Le Moustache Café, 10 rue Raymond Aron – 13e
Le Chat Mallows Café, 30 rue des Volontaires – 15e,
sur réservation uniquement.
La SPA a prévu d’ouvrir prochainement la Maison des Chats,
41 rue Beaubourg – 3e, afin de présenter ses actions dans un espace
d'échanges et de débat autour de la protection animale et des rapports entre
les hommes et les animaux. Plus accessible aux Parisiens que les locaux de Gennevilliers,
ce lieu proposera aussi à l’adoption quelques malheureux abandonnés.
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