mercredi 24 octobre 2018

Dans les rues de Gaziantep


Après la visite du musée Zeugma, une pause-déjeuner était prévue au restaurant Aşina.
Bayram yuvarlama et gavurdağ salatası… 


On a fait l’impasse sur les divers Ali Nazik et autres Kebab.


Il fallait avoir la sagesse de garder une petite place pour le dessert, les incontournables baklavas de chez Koçak !



Inutile de préciser que Gaziantep est une capitale de la gastronomie ! Creuset des saveurs des produits du terroir qu’une diversité culturelle a enrichi au cours des siècles.
La cuisine de Gaziantep a été intégrée au réseau des villes créatives de l’UNESCO en 2015. Un festival international a accueilli des chefs étoilés de renommée mondiale du 20 au 22 septembre 2018.


Dans le quartier Bey Mahallesi, se côtoyait au 19e siècle l’élite ottomane, composée de Turcs et d’Arméniens, avant que ne débutent en avril 1915 de sombres et tragiques événements.  
De superbes maisons familiales en pierre taillée (konak) ont été restaurées. Elles bordent des ruelles étroites et escarpées et constituent un bel ensemble d’architecture traditionnelle.




L’une d’elle, la maison Hasan Süzer a été reconvertie en musée ethnographique. Une autre nous ouvre ses portes.




Des cours intérieures ombragées abritent aujourd’hui de nombreux cafés.


De l’autre coté du boulevard qui borde ce quartier, une église arménienne (Kendirli kilisesi) a été reconvertie en centre culturel « Gazi ». Des traces d’impacts de balles marquent sa façade. 


Cela nous renvoie au passé héroïque d’Antep dont les habitants opposèrent une farouche résistance aux prétentions coloniales de la France et au siège de ses troupes de 1919 à 1921, avant de se rendre en février 1921. C’est l’une des pages de l’histoire de la douloureuse naissance de la Turquie moderne dans le contexte de l'époque. A la fin de cette même année, suite aux accords d’Ankara, les troupes françaises quittèrent la ville.
Plus tard, Atatürk lui accordera le titre de "Gazi" (Gaziantep = Antep la combattante)                      
La partie inférieure de la citadelle a été reconvertie en musée du souvenir.


La citadelle, construite par les Romains, fut rénovée par l'empereur Justinien au 6e siècle, et agrandie par les seldjoukides au 13e siècle.


Aux alentours, on se perd avec délices dans les rues du centre historique, là où se trouvent les caravansérails, les marchés couverts, les boutiques colorées qui abritent l’artisanat traditionnel.



Mobilier en bois marqueté et incrusté de nacre fauteuils, tables, consoles, coffres et accessoires, coffrets, plateaux…



Bakırcılar Çarşısı, royaume des objets en cuivre martelé.


Les yemeni de toutes formes et pointures, chaussures en cuir coloré fabriquées encore sur place.



Et puis les marchés de tout ce qui se mange. Il y a même un musée culinaire (l’unique en Turquie) Emine Göğüş Mutfak Müzesi, que l’on n’a pas eu le temps de visiter…
Les colliers de légumes séchés (aubergines, poivrons, concombres, courgettes) pour confectionner les dolma (farcis) et les variétés de concentrés de poivrons et piments... 



Les étalages d’épices aux effluves de Bazar Egyptien stambouliote, mais aussi quelques curiosités, comme les chips de tarhana à grignoter que je n’avais jamais vu sous cette forme.



Les fruits secs, avec en bonne place les fameuses pistaches !


Et d’autres colliers sucrés… pekmezli cevizli sucuk, noix enfilées et trempées dans une réduction de jus de raisin (mélasse). 



Un délice ! Bien moins sucrés et compacts que ceux qu’on trouve généralement à Istanbul.

L’enseigne Tahmis est réputée pour l’excellence de ses cafés. Une dégustation sur place est vivement conseillée. Classique café turc ou bien une variante préparée avec les fruits du pistachier térébinthe, le menengiç kahvesi.




Il se fait tard…





1 commentaire:

  1. Merci pour ce reportage très intéressant, j'étais allée à Gaziantep il y a quelques années et j'avais adoré la visite; ces photos ne m'ont donné qu'une envie, y retourner...

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