L’exposition Des
images et des hommes, Bamiyan 20 ans après, devait ouvrir ses portes au
public le 24 février 2021. Comme tous les lieux culturels et de loisirs, le musée
Guimet est resté clos jusqu’au 19 mai 2021, mais la date initiale de fermeture
du 21 mars 2022 sera probablement reportée à juin 2022.
Il reste donc encore plusieurs mois pour visiter cette salle
au 1er étage du célèbre bâtiment de la place d’Iéna, construit
en 1889 pour abriter les collections d’Émile Guimet, industriel lyonnais, et
renommé Musée national des Arts asiatiques depuis 75 ans.
Sans doute un peu moins que la date du 11 septembre 2001,
celle du 11 mars de la même année a marqué les esprits, en particulier de ceux pour
qui une atteinte volontaire au patrimoine de l’humanité est gravissime. Triste présage,
que Sophie Makariou, ancienne directrice du département des Arts de l'Islam au
musée du Louvre (2009-2013), actuellement présidente du musée Guimet et
commissaire de l’exposition souligne par cet adage : « ce qu’on fait aux
images, on le fait aux humains ».
Une photo panoramique de l’actuelle falaise de Bamiyan,
réalisée à partir de 4000 clichés en 2016 par le photographe plasticien Pascal
Convert, restitue le cadre naturel avec une grande précision. On peut même apercevoir
une chèvre s’abritant dans l’une des grottes.
L’exposition rend également hommage aux recherches archéologiques
menées en Afghanistan par Ria et Joseph Hackin (1905-1941 et 1886-1941), morts en
mer lors du torpillage de leur cargo près des îles Féroé, alors que Joseph
rejoignait son nouveau poste de délégué de la France libre en Inde.
Lettres, dessins, photos et carnets de terrain, témoignent
de leurs travaux dans les années 1930 et de ceux de Jean Carl qui les accompagnait
et a effectué des relevés, seules traces subsistant aujourd’hui des fresques
bouddhiques qui étaient visibles dans les 700 niches creusées dans la falaise
de Bamiyan.
Le dieu solaire Surya, relevé de peinture, Afghanistan, Bamiyan,
niche du Petit Bouddha, 1935 d’après l’original du 7e siècle,
gouache sur toile de Jean Carl
Musiciennes, relevé de peinture, Afghanistan, Bamiyan, niche
du Grand Bouddha, 1937 d’après l’original du 7e siècle, gouache sur
toile de Jean Carl
Cette main de bouddha dorée à la feuille d'or, conservée
au musée Guimet, est l’un des rares vestiges bouddhiques rescapés, provenant des
fouilles du site de Bamiyan réalisées par Ria et Joseph Hackin.
Il m’est arrivé à plusieurs reprises dans ce blog de déplorer
les pillages organisés effectués au 19e siècle sur de nombreux sites
archéologiques à travers le monde afin d’alimenter les musées occidentaux. Ce
ne fut pas le cas pour ce site. Au cours des missions des années 1930, les
artefacts issus des fouilles avaient fait l’objet d’un partage avec les
autorités afghanes, et l’on en viendrait presque à le regretter car ceux qui furent
conservés au musée de Kaboul ont tous été détruits par les Talibans lors de la
prise de la capitale afghane en 1996.
Sources :
Je viens de terminer la lecture de tes différentes visites à Guimet et ce condensé
RépondreSupprimerm'a remis en mémoire tout ce que nous avons admiré dans les différentes salles.
Très intéressant et les photos sont très réussies, bravo!