Pour s’évader d’un quotidien morne et anxiogène, une
visite muséale est certainement le meilleur moyen de stimuler une curiosité en
berne, l’occasion de s’émerveiller et donc de se faire du bien. Et puisque les
musées sont accessibles et pour certains relativement peu fréquentés, c’est le
moment de profiter de cette opportunité.
Le musée Guimet offre actuellement tout un éventail
d’expositions que je ne tarderai pas à partager dans de prochains articles.
Mais celle-ci me semble tout à fait adaptée pour donner
un peu de légèreté à cette nouvelle année.
Au dernier étage, sous la coupole du bâtiment abritant les riches
collections des arts asiatiques, les installations d’un artiste
franco-vietnamien, Duy Anh Nhan Duc, éveillent des émotions enfouies.
« Les créations que j’imagine mettent en lumière des végétaux que nous
connaissons tous, mais que parfois nous ne regardons plus. »
Quel enfant n’a pas été fasciné par ces aigrettes de
pissenlits si fragiles, s’envolant au moindre souffle ?
La première mise en scène Face au Mur, présente comme un mur de briques qui se dresse, une
menace pour la vie sur terre, mais les aigrettes porteuses de graines qui le
composent sont une promesse de renouveau, témoignant de la puissance de la vie
sur cette construction d’apparence hostile.
Au centre se trouve Le
Parloir des Souhaits par lequel l’artiste incite à « raviver les
pensées magiques ayant déserté le monde rationnel et productif qui discipline
notre quotidien ». Dans une cabane composée en partie d’anciennes
fenêtres, les pales d’un ventilateur actionné par une manivelle font s’envoler
les aigrettes d’artichauts, de cardes, de salsifis et de pissenlits, comme
autant de vœux bienveillants.
Au sol, une plantation symbolise la vie jaillissant d’une
autre vie qui s’assèche, sollicitation poétique à l’observation des cycles
immuables du monde vivant et à leur respect.
Duy Anh Nhan Duc nous interpelle :
« Quel est votre souhait ? Voici le mien. J’aimerais
que chacun prenne un instant pour se poser une question : à quoi tenez-vous
vraiment ? Ce parloir préserve en son cœur une envolée de graines sauvages
comme autant de vœux à mettre en action. Ils étaient si puissants, nos rêves d’enfant.
Ouvrez les yeux, souvenez-vous… »
Au Musée Guimet du 10 novembre 2021 au 7 février 2022
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