Bordant la place Taksim l’ancien réservoir dont la
construction s’acheva en 1732 était destiné à l’alimentation en eau potable
d’une population déjà en pleine croissance. Taksim,
se traduisant par répartition aurait dès lors été adopté pour dénommer les
lieux et la place.
La longue bâtisse (derrière les fleuristes) qui abritait autrefois des bassins a
été restaurée et depuis 2008 accueille des expositions temporaires.
Comme une sentinelle posée à l’entrée de l’artère
piétonne, avenue İstiklal, une construction octogonale aux allures de türbe, datant de la même époque, la
prolonge.
Elle est flanquée de la fontaine Mahmut 1er sur la façade
à droite de l’entrée.
J’ai toujours vu sa porte close et me contentais de
regarder voleter les moineaux aux abords des deux nichoirs, résidences
palatiales en miniature qui la surmontent.
Un croquis exposé dans l’ancien réservoir donnait une
vague idée de l’agencement fonctionnel intérieur destiné à contrôler le débit
et repartir la distribution vers les fontaines, les hammams, les casernes des
quartiers environnants Beyoğlu-Galata mais aussi Fındıklı-Tophane, et Kasımpaşa.
Depuis près d’un an, l’accès de ce petit kiosque (maksem) est libre. Il a été aménagé en
office de tourisme.
A l’intérieur, un personnel souriant et plurilingue vous accueille,
vous informe et distribue brochures et dépliants. A la demande il peut ouvrir
les vannes du système de régulation et l’on voit l’eau jaillir des buses d’écoulement
enchâssées dans un bassin de marbre.
Les décors peints du plafond et des murs, les
inscriptions calligraphiques louant les bienfaits de personnages ayant
contribué à l’entretien et l’amélioration de ce système hydraulique ont été
restaurés et redonnent à l’ensemble un aperçu le l’art ornemental ottoman.
Une pause conseillée avant d’affronter la foule
cosmopolite d’une des avenues les plus fréquentées d’Istanbul !
Le maksem de
Taksim enfin restauré nous apporte un témoignage tangible de l’importance de la
distribution équitable de l’eau et d’une solution apportée à une problématique
toujours d’actualité. Un défi que toutes les civilisations ont tenté de relever
mais qui ne trouve pas encore partout sur la planète de réponses
satisfaisantes.
Une autre construction plus ancienne et de même fonction
existe encore à Eğrıkapı près du quartier stambouliote Edirnekapı, proche des
remparts. Elle est attribuée à l’architecte Sinan. Elle n’est pas accessible et passablement délabrée.
Un rapport, des relevés en vue de restitution et
restauration ont été effectués en 2002 et approuvés en 2005 mais le projet n’a
pas encore abouti. (Source en turc de ce dernier paragraphe: ici)
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