D’impérieux motifs ont nécessité un retour sur Paris
malgré les contraintes du voyage (test PCR négatif et masque obligatoire).
Après une parenthèse estivale sur les côtes de la Marmara et une brève escale à
Istanbul, il a fallu reprendre de la hauteur…
Survol de la Mer Noire et atterrissage à Roissy, trois
heures plus tard, sans illusion sur les latitudes offertes par ce séjour.
La situation sanitaire se dégrade de jour en jour et les
restrictions de circulation peuvent s’accentuer très bientôt. Un sentiment de
culpabilité accompagne chaque entrevue avec les personnes que l’on aime, même
en prenant un maximum de précautions, et déambuler en solitaire semble la seule
façon de leur prouver notre affection… triste paradoxe.
Pour s’isoler de la foule, la Coulée verte René-Dumont
(ex-Promenade Plantée inaugurée en 1993 et rebaptisée ainsi pour un autre hommage à René Dumont, ingénieur agronome et précurseur dans l'engagement écologiste), est un bon plan, surtout en semaine. Traversant
le 12e arrondissement, elle offre depuis la place de la Bastille un
jardin suspendu aménagé sur le viaduc des Arts ou circulait autrefois la ligne
de Vincennes (de 1859 à 1969). Cette portion est bien connue et assez
fréquentée. Mieux vaut privilégier le parcours à partir du jardin de Reuilly et
sa passerelle, puis longer le jardin Hector-Malot et le jardin de la gare de
Reuilly.
L’allée Vivaldi, rue calme bordée de restaurants dont Le
Janissaire (gastronomie turque), débouche sur un premier tunnel, invitation au
dépaysement avec des réalisations récentes de Street Art signées emyarts.
Deux autres tunnels jalonnent cette allée encaissée
verdoyante, ancienne voie ferroviaire.
Plus loin, traverser le square Charles-Péguy ravive en
moi les souvenirs d’un petit bonhomme qui découvrait, avec un enthousiasme mêlé
de crainte, il y a déjà quelques années, les premières glissades sur un
toboggan…
La promenade est ensuite bordée de deux parcelles de
jardin partagé gérées par l’association « Graine de partage ».
Elle débouche sur le plus long tronçon de la Petite
Ceinture ouvert au public en août 2019. Il y en a d’autres bordant les 13e,
14e, 15e, 16e, 17e, 18e,
19e et 20e arrondissements parait-il.
Suivons les rails, pour cultiver une sensation d’évasion,
de voyage afin d’éloigner un instant les restrictions, les appréhensions, les
doutes. Découvrons une nature à la fois urbaine et sauvage inattendue, un
couloir de verdure que la flore parsème de taches colorées. Bien courageuses
ces valérianes roses affrontant le ballast caillouteux et les traverses vermoulues. Un
modèle de résilience dont il va falloir s’inspirer !
En espace urbain, les insectes peuvent apprécier un hébergement
hôtelier, tandis que d’autres préfèrent un logement plus naturel !
La voie ferrée poursuit sa course mais l’exploration se
termine par une clôture grillagée. On revient donc sur ses pas, les yeux fixant
les traverses, savourant le plaisir enfantin de passer de l’une à l’autre, sans
poser le pied sur le ballast, puis on retrouve le chemin aménagé pour les
marcheurs et joggeurs sur l’une des deux voies. Toujours appréciable en ville
de fouler autre chose que le bitume !
Très jolie promenade. On n a pas l impression d être à Paris
RépondreSupprimerBravo, tu as le chic de découvrir des paysages qu'on ne croirait pas en plein cœur de Paris. Merci.
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