mardi 23 juin 2020

Le déconfinement vu du ciel, retour à Istanbul


Le 15 juin un message du Consulat de France à Istanbul communiquait les informations sur les mesures prises par les autorités turques et sur les liaisons aériennes avec la France.
« Les Français et les ressortissants des pays tiers sont désormais autorisés à entrer en Turquie par les frontières terrestres, maritimes et aériennes, à l’exception des postes frontières avec l’Iran. Ils seront soumis à un contrôle sanitaire à leur arrivée. En l’absence de symptômes, l’obligation de quarantaine (à domicile) a été levée. En cas de symptômes, un test PCR gratuit pourra être effectué et les personnes seront, le cas échéant, dirigées vers une structure de soins. »
D’après le message, la réciprocité ne semble pas être de mise et l’arrivée en France est soumise à conditions :
« Seules les personnes actuellement autorisées à entrer dans l’espace Schengen sont, pour l’instant, autorisées à embarquer sur ces vols :  Français et leurs conjoints et enfants – à condition s’ils n’ont pas la nationalité française d’avoir un visa —, ressortissants des pays de l’UE et pays assimilés résidant en France de manière permanente, ressortissants turcs et de pays tiers titulaires de cartes de séjour en cours de validité. Les personnes entrant en France doivent également se munir des attestations requises (attestation de déplacement international et de non-présentation des symptômes) et doivent également, jusqu’à nouvel ordre, observer une quatorzaine « volontaire » à leur arrivée en France. »
Précisions concernant la fréquence des vols:
« Turkish Airlines a annoncé son intention d’assurer, dans la seconde moitié du mois de juin, les dessertes de Paris (5 vols par semaine à partir du 15 juin) et de Lyon (3 fois par semaine à partir du 17 juin) au départ de l’aéroport International d’Istanbul. Des vols directs vers la France sont également annoncés par les compagnies Anadolu Jet (Paris au départ de Sabiha Gökçen et d’Ankara), Sun Express (Paris au départ d’Izmir puis à partir du 6 juillet, Lyon au départ d’Izmir) et Pegasus. »

  
Après un séjour parisien de 102 jours dont 57 de confinement, la décision de repartir n’a cependant pas été évidente, consciente du lien entre trafic aérien et diffusion des épidémies.
Sans l’insouciance habituelle d’avoir la liberté d’aller et revenir à tout moment, j’ai choisi cependant de franchir la frontière.
Le départ s’est fait au terminal 2E. Apparemment le terminal 1 de l’aéroport Charles de Gaule d’où partent habituellement les trois vols quotidiens de la compagnie Turkish Airlines est encore fermé.

L’embarquement s’est déroulé de façon traditionnelle, c'est-à-dire longue file d’attente pour atteindre les guichets, même en ayant pris la précaution d’imprimer préalablement la carte d’embarquement. Absence de borne sur place. Dans la file, distanciation physique à peu près respectée et port du masque chirurgical obligatoire. Vue l’affluence de passagers en partance, le Boeing 777-300 (2+4+2 de front, en classe économique) va être au maximum de son remplissage.
Prise de température frontale au contrôle passeport et bagages cabine.
L’embarquement par petit groupe a pris du temps. Quasiment aucun siège vide, mais tout le monde est masqué.
Il ne reste plus qu’à accorder notre confiance aux débits de ventilation, à l’efficacité des filtres de l’appareil, et à la pureté de l’air pompé à 10.000 mètres d’altitude.

La collation proposée est réduite à la distribution d’un sachet individuel contenant un sandwich, une bouteille d’eau, un jus de fruits et un petit cake. Je n’en attendais pas tant. De toute façon l’appétit n’est pas au rendez-vous et je préfère garder le masque bien accroché à mes oreilles. Ma voisine n’a pas la même vision des choses et dévore ses portions. Elle se laisse même tenter par mon sandwich intact dans son emballage au fond du sachet papier. Il faut dire qu’elle a essayé d’engager la conversation dès le décollage mais que mes réponses elliptiques l’ont finalement fait se tourner vers sa voisine de couloir.  
Pendant le vol une attestation sur l’honneur d’absence de symptômes doit être remplie précisant l’adresse de résidence en Turquie, numéros de téléphone personnel et d’un contact. Elle doit être remise impérativement au contrôle passeport afin de pouvoir rapidement contacter dans les jours suivants, les passagers ayant côtoyés des cas déclarés positifs au Covid-19.

Trois heures après le décollage, l’avion amorce la descente et survole les côtes de la Marmara. Derrière le hublot, un paysage familier se dessine : la région de Tekirdağ (environ 100 km d’Istanbul) où j’aurai peut-être bientôt la liberté de séjourner quelques semaines…


Sur le tarmac, la plupart des avions de la compagnie sont encore cloués au sol et éloignés des terminaux.


A l’arrivée le protocole sanitaire est en place : des caméras infrarouges traquent les éventuelles températures suspectes, le port du masque est obligatoire à l’intérieur comme à l’extérieur et des distributeurs de gel hydroalcoolique sont présents. La distanciation physique est matérialisée par marquage au sol et aménagement des files d’attente au contrôle passeport. Pour la récupération des bagages c’est un peu plus flou.
Les visiteurs ne sont pas acceptés dans le hall d’arrivée. Ils attendent à l’extérieur. Par contre pour le moment, le parking est gratuit.

Arrivée avant-hier, j’ai bien l'intention de restreindre les retrouvailles et de m’imposer la plus grande prudence encore plusieurs jours après ces heures de promiscuité. Ensuite on pourra limiter les précautions aux gestes barrières en vigueur sur le territoire turc.

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