Le 15 juin un message du Consulat de France à Istanbul
communiquait les informations sur les mesures prises par les autorités turques et sur les liaisons
aériennes avec la France.
« Les Français et les ressortissants des pays tiers
sont désormais autorisés à entrer en Turquie par les frontières terrestres,
maritimes et aériennes, à l’exception des postes frontières avec l’Iran. Ils
seront soumis à un contrôle sanitaire à leur arrivée. En l’absence de
symptômes, l’obligation de quarantaine (à domicile) a été levée. En cas de
symptômes, un test PCR gratuit pourra être effectué et les personnes seront, le
cas échéant, dirigées vers une structure de soins. »
D’après le message, la réciprocité ne semble pas être de
mise et l’arrivée en France est soumise à conditions :
« Seules les personnes actuellement autorisées à
entrer dans l’espace Schengen sont, pour l’instant, autorisées à embarquer sur
ces vols : Français et leurs conjoints
et enfants – à condition s’ils n’ont pas la nationalité française d’avoir un
visa —, ressortissants des pays de l’UE et pays assimilés résidant en France de
manière permanente, ressortissants turcs et de pays tiers titulaires de cartes
de séjour en cours de validité. Les personnes entrant en France doivent
également se munir des attestations requises (attestation de déplacement
international et de non-présentation des symptômes) et doivent également,
jusqu’à nouvel ordre, observer une quatorzaine « volontaire » à leur arrivée en
France. »
Précisions concernant la fréquence des vols:
« Turkish Airlines a annoncé son intention
d’assurer, dans la seconde moitié du mois de juin, les dessertes de Paris (5
vols par semaine à partir du 15 juin) et de Lyon (3 fois par semaine à partir
du 17 juin) au départ de l’aéroport International d’Istanbul. Des vols directs
vers la France sont également annoncés par les compagnies Anadolu Jet (Paris au
départ de Sabiha Gökçen et d’Ankara), Sun Express (Paris au départ d’Izmir puis
à partir du 6 juillet, Lyon au départ d’Izmir) et Pegasus. »
Après un séjour parisien de 102 jours dont 57 de
confinement, la décision de repartir n’a cependant pas été évidente, consciente
du lien entre trafic aérien et diffusion des épidémies.
Sans l’insouciance habituelle d’avoir la liberté d’aller et
revenir à tout moment, j’ai choisi cependant de franchir la frontière.
Le départ s’est fait au terminal 2E.
Apparemment le terminal 1 de l’aéroport Charles de Gaule d’où partent
habituellement les trois vols quotidiens de la compagnie Turkish Airlines est
encore fermé.
L’embarquement s’est déroulé de façon traditionnelle, c'est-à-dire
longue file d’attente pour atteindre les guichets, même en ayant pris la précaution
d’imprimer préalablement la carte d’embarquement. Absence de borne sur place.
Dans la file, distanciation physique à peu près respectée et port du masque chirurgical
obligatoire. Vue l’affluence de passagers en partance, le Boeing 777-300 (2+4+2 de
front, en classe économique) va être au maximum de son remplissage.
Prise de température frontale au contrôle passeport et
bagages cabine.
L’embarquement par petit groupe a pris du temps.
Quasiment aucun siège vide, mais tout le monde est masqué.
Il ne reste plus qu’à accorder notre confiance aux débits
de ventilation, à l’efficacité des filtres de l’appareil, et à la pureté de l’air
pompé à 10.000 mètres d’altitude.
La collation proposée est réduite à la distribution d’un
sachet individuel contenant un sandwich, une bouteille d’eau, un jus de fruits
et un petit cake. Je n’en attendais pas tant. De toute façon l’appétit n’est
pas au rendez-vous et je préfère garder le masque bien accroché à mes oreilles.
Ma voisine n’a pas la même vision des choses et dévore ses portions. Elle se
laisse même tenter par mon sandwich intact dans son emballage au fond du sachet
papier. Il faut dire qu’elle a essayé d’engager la conversation dès le décollage
mais que mes réponses elliptiques l’ont finalement fait se tourner vers sa voisine
de couloir.
Pendant le vol une attestation sur l’honneur d’absence de
symptômes doit être remplie précisant l’adresse de résidence en Turquie, numéros
de téléphone personnel et d’un contact. Elle doit être remise impérativement au
contrôle passeport afin de pouvoir rapidement contacter dans les jours suivants, les passagers ayant côtoyés des cas déclarés positifs au Covid-19.
Trois heures après le décollage, l’avion amorce la descente
et survole les côtes de la Marmara. Derrière le hublot, un paysage familier se
dessine : la région de Tekirdağ (environ 100 km d’Istanbul) où j’aurai peut-être
bientôt la liberté de séjourner quelques semaines…
Sur le tarmac, la plupart des avions de la compagnie sont
encore cloués au sol et éloignés des terminaux.
A l’arrivée le protocole sanitaire est en place : des
caméras infrarouges traquent les éventuelles températures suspectes, le port du
masque est obligatoire à l’intérieur comme à l’extérieur et des distributeurs de gel hydroalcoolique sont présents. La distanciation physique
est matérialisée par marquage au sol et aménagement des files d’attente au contrôle
passeport. Pour la récupération des bagages c’est un peu plus flou.
Les visiteurs ne sont pas acceptés dans le hall d’arrivée.
Ils attendent à l’extérieur. Par contre pour le moment, le parking est gratuit.
Arrivée avant-hier, j’ai bien l'intention de restreindre
les retrouvailles et de m’imposer la plus grande prudence encore plusieurs
jours après ces heures de promiscuité. Ensuite on pourra limiter les précautions
aux gestes barrières en vigueur sur le territoire turc.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire