Fouler de nouveau des espaces verts a fini par tourner à
l’obsession et le déconfinement du 11 mai, excluant cette possibilité, engendra un peu plus de frustration.
Enfin accessibles le 30 mai, la proposition d’un pique-nique
au parc de Sceaux le 31 fut d’emblée acceptée et pas boudée l’occasion d’y
retourner quelques jours plus tard !
Il fallait bien ça pour assouvir un besoin trop longtemps
confisqué, un plaisir trop longtemps réprimé.
Faisant fi pour cette fois de l’histoire des lieux, de
son illustre propriétaire Jean-Baptiste Colbert et de ses successeurs dans ce
cadre verdoyant, l’urgence n’était pas de s’extasier devant les bâtisses
imposantes, les dentelles végétales imaginées par Le Nôtre, la perspective se jouant du dénivelé et reliant les plans d'eau,
mais de marcher pieds nus dans l’herbe, de caresser l’écorce des pins, d’enlacer
leurs troncs, de les cajoler puisque la prudence nous empêche de le faire avec
les êtres chers ! Le moment est venu de pratiquer la sylvothérapie ou le bain de forêt (shinrin-yoku) préconisé depuis plusieurs décennies par le Dr Quin Li, médecin biologiste japonais, de prendre le temps de laisser les
sensations prendre le pas sur la réflexion.
Par sa force tranquille, l’arbre permettrait de réduire le stress, la
tension artérielle, le rythme cardiaque, d’améliorer la qualité du sommeil et
même de stimuler les défenses immunitaires. Si l’attribution de tous ces
bienfaits peut paraître saugrenue à certains, on ne peut nier l’apaisement que
procure une marche dans un espace boisé.
A l’évidence,
la nature est une artiste et les arbres en sont une majestueuse création. Il suffit de les regarder de loin ou de plus près. Ces écorces de pins ne sont-elles pas fascinantes ?
L’événement majeur du printemps, à savoir la floraison
des 150 Prunus Kanzan (cerisiers du Japon) du bosquet nord, n’était plus d’actualité
mais leur feuillage nous offrit une ombre providentielle pour étaler la
couverture et dévorer salade composée, melon et fraises en évitant toute
promiscuité, avant de gambader dans la pelouse avec un sentiment de liberté
retrouvée.
La deuxième visite fut moins statique. La promenade agrémentée
des chants d’oiseaux, du bruissement des feuillages, du clapotis de l’eau s’est
prolongée dans ce théâtre de verdure aux ambiances paysagères diverses. De la
plus géométrique à la plus forestière, de la plus aquatique à la plus florale…
La respiration est devenue plus ample pour mieux sentir
les parfums. Un vrai réveil de sensations engourdies depuis de longues semaines !
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