Diplômée en 2010, Nazan Berbercioğlu a suivi depuis 2004 les
cours de tezhip dirigés par Jale
Yavuz et Gülbin Mesara dans le cursus des arts décoratifs du Prof. Dr. Süheyl Ünver
à l’Université Cerrahpaşa.
Elle a participé à de nombreuses expositions collectives
en Turquie et à l’étranger.
Le vernissage de sa première exposition personnelle « Nazende »
a eu lieu vendredi. Pas simple de traduire son titre emprunté au lexique poétique
de l’ancien turc… « Précieuse », « Délicate » ? Une
invitation à se laisser séduire par sa performance technique et esthétique.
L’art du tezhib (enluminure), principalement destiné à
l’ornementation des manuscrits tant religieux que profanes, a un long passé parmi
les arts décoratifs turcs, tout comme la miniature, la calligraphie et le
papier marbré. A l'époque ottomane, dans les nakkashane, ateliers d’art du palais, les muzehhip se sont appliqués à créer des compositions non figuratives
colorées et rehaussées d’or , mêlant les constructions rigoureuses d’entrelacs
géométriques et motifs végétaux stylisés suivant des lignes ondulantes et des
volutes ou des semis de fleurs.
Les maîtres ont transmis aux apprentis les techniques
mais au fil des siècles les styles se sont différenciés. On les distingue dans
l’harmonie des couleurs, l’introduction de nouveaux motifs ornementaux et l’interprétation
plus ou moins naturaliste des décors floraux, jusqu'à l’influence du style baroque européen dans les composition du 19e siècle.
Cet art traditionnel s’est affranchi aujourd’hui du
support livresque et s’expose en tableau.
Mais les compositions sont toujours fidèles aux formes et représentations
picturales du répertoire ottoman et laissent peu de place à l’interprétation
personnelle.
Des expositions collectives sont régulièrement organisées sur des
thèmes imposés (« Fontaines ottomanes », « Péninsule historique », « Dentelles Éternelles des Sultanes ») dans un
registre que certains jugent par trop figé. Il est parfois
qualifié d’artisanat habile et la plupart de ceux qui s’y consacrent aujourd’hui
ne prétendent pas produire autre chose au fil de leurs fins pinceaux, tout au long d’un apprentissage sans
fin de patience et d’humilité comme ligne de conduite.
Nazan Berbercioğlu et Dilek Kaur au vernissage de l'exposition |
Du 12 au 28 février 2016 (10h à 17h) - Lieu de l’exposition: Atatürk
Kitaplığı Sergi Salonu, Mete Cad. Miralay Şefik Bey Sok. No: 45 Taksim / İstanbul
Station de métro Taksim, sortie Gezi Parkı
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