dimanche 2 octobre 2011

En juin dans la province d’Hatay – d’Antakya à Samandağ

Sur la route en direction de Samandağ, un pont de construction ottomane enjambe le canyon Batayaz.



C’est l’occasion de faire une pause rafraichissante ou un peu d’escalade sur les rochers avant de continuer vers le village de Hıdırbey et de s’y arrêter pour boire un thé à l’ombre d’un platane séculaire comme on en trouve souvent en Turquie.



Celui-ci a entre 1500 et 1600 ans mais la légende qui s’y attache le vieillit de 2000 ans de plus en le faisant naître du bâton de Moise qui aurait bourgeonné pendant que le prophète se désaltérait à la source toute proche devenant du même coup source de jouvence. Dans le tronc creux, beaucoup de visiteurs déposent un papier griffonné ou un petit bout de tissu en espérant que leurs vœux soient exaucés.



L’ancêtre a des mensurations impressionnantes : une circonférence de 20m, un diamètre de 7,50m et une hauteur de 16,50m ! Moins haut et majestueux que celui des faubourgs de Bursa (Inkaya) mais beaucoup plus gros, son grand âge lui vaudra quelque indulgence.

Une autre halte nous fera découvrir le village arménien de Vakıflıköy, blotti au milieu de vergers et joliment fleuri, son église, ses maisons restaurées, d’autres abandonnées… souvenir d’un temps où les propriétaires avaient été expulsés.





Quelques uns sont revenus et une centaine de résidents vit ici du produit des récoltes et d’un artisanat destiné aux touristes (liqueurs de fruits, confitures, conserves de légumes, napperons au crochet…) loin des tensions qui se manifestent ailleurs, le plus souvent hors de la Turquie.



Il est possible de séjourner dans les quelques pensions d’allure bien accueillante. Dans un jardin, l'ancien pressoir attend de recevoir des olives...




Un peu plus loin, sur une colline dominant la très longue plage de Çevlik, un superbe panorama s’offre à l’objectif, tandis que les vestiges d’un temple dorique de Séleucie de Piérie passeraient inaperçus si un panneau détaché de son poteau et plutôt ruiné n’attirait malgré tout l’attention.







En bas, près du village actuel de kapısuyu, nous attendent d’autres vestiges de la ville antique mais auparavant la dégustation d’un balık-ekmek au petit restaurant ombragé bordant la plage devrait nous redonner assez d’énergie pour entreprendre la visite du site. Succulent le sandwich au poisson grillé!

Séleucie de Piérie, fondée par les Séleucides vers 300 av JC fut une capitale éphémère avant qu’on ne lui préfère la sécurité de la situation géographique d’Antioche. La ville ne se développa que deux siècles et demi plus tard quand les Romains l’occupèrent et en firent une base navale importante, mais l’ensablement menaçait déjà et afin de détourner le torrent responsable, la construction d’un gigantesque canal et le creusement d’un tunnel dans la roche furent entrepris sous le règne des empereurs flaviens, Vespasien et Titus. On emprunte les vestiges asséchés aujourd’hui pour visiter le site.




Les invasions perse et arabe mirent fin à la lutte des hommes contre les éléments naturels et il s’ensuivit une lente mais irréversible dégradation complétée probablement par la destruction des installations romaines par les Mamelouks au 14e siècle.


Nécropole rupestre





En suivant le chemin ombragé on découvrira la nécropole rupestre chrétienne datée du 1er au 5e siècle, des tombes creusées dans la roche, un sarcophage isolé, un petit pont sur le canal à sec envahi par la végétation… (A suivre)

2 commentaires:

  1. J'amie beaucoup ce parcours. Cela reflète vraiment la vie du peuple. Ce n'est pas comme les endroit où on vous montre des situations paradisiaques, qui sont hors du quotidien des gens, qui n'est qu'une façade pour cacher leur vraie vie.

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    1. Merci aux lecteurs attentionnés, Marc, KIKI, Catherine et les autres, d'avoir laissé une trace de leur passage sur ce blog à propos de cet article ou de plus récents.

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