On le pressentait, le virus et le confinement vont finir
par mettre en péril notre équilibre mental !
Entre besoin de connaitre les évolutions de la situation
sanitaire mondiale et la saturation d’informations contradictoires, entre la suspicion
et la confiance qu’on aimerait bien encore pouvoir accorder, entre distanciation
obligatoire et promiscuité incontournable, entre docilité et insoumission, les
semaines ont défilé dans l’incertitude, l’attente de consignes qu’on aurait souhaité
dictées par le simple bons sens…
On a fini par comprendre que le port du masque n’était
pas aussi inutile qu’on a voulu nous le faire croire. La pénurie se prolongeant
inexplicablement, on en a même confectionné…
On nous a expliqué comment
efficacement le porter et puis vint le moment de nous apprendre les précautions
indispensables concernant son entretien : lavage en machine à 60°C
minimum, avec détergeant mais sans adoucissant et séchage rapide en sèche-linge
ou à défaut avec un sèche-cheveux. La séance de séchage pour ceux qui n’ont pas de sèche-linge
va être assez fastidieuse, mais ça peut être une façon d’occuper son temps… à
condition d’être en possession d’un sèche-cheveux.
On sent déjà qu’un ou deux masques ne vont pas suffire. Ça tombe bien j’ai ressorti le nécessaire de
couture afin de compléter ma fabrication artisanale.
L’autorité médicale convoquée tous les soirs au JT de France
2 m’insupporte depuis plusieurs semaines. Le ton condescendant employé pour répondre
aux diverses questions plus ou moins pertinentes nous relègue très vite au rang
d’adultes aux facultés intellectuelles limitées. La question « peut-on
laver les masques en tissu en même temps que son linge ? », a
provoqué la réponse « Eh bien non, il est préférable de les laver séparément ! »
Autant lapidaire qu’absurde puisqu’elle n’explique rien.
Les masques vont-ils contaminer le linge ?
Ou bien le linge risque-t-il d’infecter les masques ?
La réutilisation s’accompagne donc de contraignantes précautions
et de risques !
Pourtant ces masques « grand public » sont officiellement
autorisés à la vente en pharmacie, assortis, précisons-le, de la mention d’agrément de l’Association
française de normalisation (Afnor) et l'indication du nombre de lavages (5,10 ou
20).
Dans quelle catégorie ranger les miens ? Je commence
à douter de la pertinence de ma production, et de sa distribution à mes proches !
Mettrais-je involontairement leur santé et la mienne en danger ?
Plus tard, en regardant le lave-linge, un irrépressible
fou rire m’a secoué plusieurs minutes, les larmes aux yeux, en imaginant
quelques masques solitaires dansant dans la mousse… Mon cerveau serait-il
atteint des premiers symptômes inquiétants ? Ou aurait-il besoin de relâcher
la pression ?
Réflexion faite, je vais réduire encore le temps télé et
continuer de nettoyer mon masque à ma façon, trempage dans l’eau savonneuse
très chaude, suivi d’un lavage énergique à la main et d’un séchage à l’air
confiné… en attendant les masques jetables (toujours absents) qui seront en vente libre quand la pandémie aura disparue et qu'on oubliera de stocker en prévision de la prochaine.
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