Si les magasins spécialisés en mobilier n’ont plus
beaucoup pignon sur rue dans le quartier, remplacé peu à peu par d’autres
commerces, principalement habillement et restauration, l'artisanat en relation
avec la fabrication de meubles reste présent dans les passages et les
arrière-cours. Les savoir-faire n’ont pas entièrement disparu. On a pu le
constater côté impair et rue de Charonne. Depuis la place de la Bastille, il nous
reste à passer sur le trottoir d’en face, côté 12e arrondissement.
Le passage de la Boule Blanche au n°50, doit son nom à la
sculpture qui surmonte le porche d’entrée. Un petit facétieux a cru bon de l’orner
de deux yeux révulsés et d’un sourire grimaçant.
Ce passage débouche à son extrémité
vers la rue de Charenton.
On retrouve l’organisation fonctionnelle d’immeubles à
usage mixte. Activités au rez-de-chaussée et logements en étage. L’ensemble
date du 18e siècle mais a été repris et surélevé au 19e.
La porte d’entrée au n°8 est l’illustration d’un exemple,
assez rare à Paris, de la concrétisation des notions "d'Art dans
tout" et "d'Art pour tous" qui fondent en partie le mouvement de
l'Art Nouveau. Cet immeuble ouvrier a bénéficié d’ornements de qualité en grès
flammé.
En face on franchit un porche pour découvrir une cour imbriquée dans le passage. Elle est aujourd’hui joliment arborée et semble dédiée au design.
Place aussi à la création contemporaine dans cette élégante
boutique.
Ailleurs des vestiges d’une autre époque, petits
escaliers en colimaçon, queue de cochon, heurtoir de porte, poternes et
vieilles enseignes.
La cour du Bel-Air au n°54 présente une tout autre
configuration héritée d’un passé différent. Un lotissement de six petites maisons
sur la rue du faubourg Saint Antoine (entre le n°52 et le n°62 actuels) fut
construit au milieu du 17e siècle.
L’hôtel du Bel Air prit place au cœur
de l’ilot avec ses dépendances entre cour et jardin. D’importantes
transformations aux 18e et 19e siècles avec implantation d’un
chantier de bois, d’ateliers, de boutiques et de nouveaux logements ouvriers, lui ont donné son apparence actuelle.
L’activité devait être intense à cette époque,
mais aujourd’hui le dédale de courettes offre un havre de quiétude aux chanceux
riverains. C’est la plus végétalisée et la plus résidentielle du quartier.
Le passage du chantier au n°68 se prolonge jusqu'à la rue
de Charenton et offre ainsi un axe de communication transversale important
puisqu’il se trouve face à l'embouchure de la rue de Charonne.
Edifié à partir
de 1891 il a conservé son aspect typique d’usage mixte avec activités sur
rez-de-chaussée surmonté de plusieurs niveaux de logements.
On note cependant une
curieuse enclave pavée et quelques fantaisies récentes.
Il semble être aujourd’hui un lieu de prédilection pour
le Street-Art.
Un peu plus loin, au n°74, la cour des Bourguignons
dresse sa cheminée en brique. Plus de détails dans un précédent article
consacré aux cheminées industrielles à Paris.
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