A environ 25 km de Çeşme, sur
l’emplacement et au delà du village actuel Ildırı, sur la côte nord de la presqu’île avançant sa pointe dans la mer Egée, le site semble perdu au milieu des champs,
vaguement délimité par un grillage. L’entrée est libre mais les visiteurs sont
rares.
La fondation de la cité est
attribuée selon des sources divergentes à des colons ioniens, deuxième vague de
migrations achéennes, ou des colons crétois sous la direction d'Érythros, neveu de Minos, roi légendaire, auxquels
vinrent s’ajouter des colons ioniens. La cité fit partie de la Confédération Ionienne ,
alliance religieuse et politique regroupant Chios, Clazomènes, Colophon,
Éphèse, Lébédos, Milet, Myonte, Phocée, Priène, Samos, Téos et Smyrne.
Le site archéologique a été
exploré dans les années 1960 par le professeur Ekrem Akurgal. Les ruines d’un théâtre
furent dégagées.
Sur l’acropole des vestiges d’un temple dédié à Athéna, construit
au 8e siècle av. J.C et agrandi plus tard ont été retrouvés ainsi
qu’une statue de bronze, des poteries et des figurines d’argile datées du 7e
et 6e siècles av.JC.
Depuis 2006 les fouilles ont
repris et continuent chaque été sous la direction d’Ayşe Gül Akalın Orbay. Pas
moins de 3000 ans séparent ici les traces de mégarons de l’âge de bronze ancien
de l’église byzantine dont les pans de murs se dressent encore dans le paysage.
Les remparts délimitent une vaste surface bien au delà de la colline qui
surplombe la mer parsemée d’un chapelet d’îles.
Les moyens financiers mis en œuvre
ne semblent pas être à la hauteur de la tâche. Pourtant l’équipe archéologique
ne ménage pas ses efforts. (Rapport en turc)
Même si pour le moment les
vestiges accessibles au public sont limités, la visite vaut le détour.
A l’entrée du site un hérôon
(petit temple érigé à la gloire d’un héros) étale ses maigres mais authentiques ruines.
Au bord d’un chemin se dresse un
arbre à mastic qui produit par incision de son écorce une résine aromatique réputée
pour ses nombreuses vertus médicinales et mâchée depuis des millénaires pour
rafraîchir l'haleine.
Il est emblématique de la région
et en particulier de l’île de Chios qui en turc est appelée Sakız adası (l’île du mastic). Cette
résine blanchâtre qui durcit au contact de l’air est utilisée couramment en
Turquie comme chewing-gum naturel. Réduite en poudre, elle entre dans la
composition de certaines pâtisseries, glaces et desserts lactés.
Le jour décline rapidement et
la visite prévue du site de Clazomènes près d’Urla, sur notre itinéraire de
retour vers Izmir, sera reportée à une autre fois…
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