samedi 29 janvier 2011

Pain d’épices à ma façon

Les petits cochons en pain d’épices faisaient mon bonheur, tout autant que les manèges, quand mes parents m’emmenaient à la Foire du Trône, place de la Nation, avant qu’elle ne soit délocalisée en 1965 vers la pelouse de Reuilly à proximité du bois de Vincennes.



Pour la petite histoire, la tradition de cette fête foraine remonte au Moyen Age et la première s’installa dans l’enceinte de l’abbaye royale de Saint-Antoine en 957. Elle ressemblait plutôt à un vaste marché annuel. Le roi ayant interdit aux moines de laisser leurs cochons en liberté les jours de foire, ils auraient eu l’idée d’y vendre des petits cochons en pain d’épices. Après la destruction de l’abbaye à la révolution, la célèbre Foire de St Antoine rebaptisée Foire du Trône quand elle s’installa en 1847 sur le rond point de la future place de la Nation, fut une résurgence de cette manifestation commerciale. Il parait qu’en 1957, pour son millième anniversaire, les fameux petits cochons y étaient distribués généreusement par les forains déguisés en moines…



Les traditions se transmettant par les papilles de générations en générations, j’ai bien évidemment fait goûter du pain d’épices à mes enfants et ils en raffolaient... mais on ne pouvait pas rapporter des stocks dans nos valises. J’ai alors pris l’habitude d’en confectionner moi-même… Pas les petits cochons mais les pains d’épices !



 


En France, plusieurs régions revendiquent cette spécialité en particulier l’Alsace, la Champagne, la Bourgogne, le Nord - Pas de Calais et le Gâtinais, sous des formes différentes (bâtonnets, bonhommes, sapins, cœurs, étoiles, maisons…) parfois joliment décorées de sucres colorés.



On trouve la trace en Chine au 10e siècle d’un pain de miel très apprécié appelé mi-kong mais une recette un peu différente à base de miel et de farine n’était déjà pas inconnue du monde gréco-romain selon des écrits d’Homère et Virgile. Il faut noter aussi que le pain d’épices est traditionnellement associé à la distribution de friandises de Saint Nicolas (né à Patara en Lycie et évêque de la ville de Myre au début du 4e siècle). Ajoutons que les cavaliers mongols de Gengis Khan en avaient, parait-il, dans leur ration journalière. Mais cette pâtisserie n’a jamais, à ma connaissance, été revendiquée en Turquie où le pain d’épices était parfaitement inconnu et ignoré jusqu'à ce que la marque «Dr. Oetker» propose ici, il y a peu de temps, une version d’un mélange prêt à l’emploi sous le nom de «baharatlı kek».

J’ai lu récemment que la Croatie avait vu inscrire son « art du pain d'épices » au patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'UNESCO le 16 novembre 2010.



Mais pour ce qui est des ingrédients, inutile de vous préciser qu’il y a tout ce qu’il faut sur place (au marché égyptien par exemple...) et il n’est donc pas difficile de confectionner soi-même cette pâtisserie dans sa version classique.



Voici la recette que j’ai retenue :

Ingrédients :
300g de farine, 1 sachet de levure, 1cuiller à thé de bicarbonate de soude, 2 cuillers à dessert de cannelle en poudre, 1 cuiller à thé de gingembre moulu, 2 cuillers à thé d’anis étoilé moulu, 1 cuiller à thé de cardamome en poudre.
150g de miel, 150ml de lait, 50g de sucre en poudre et 50g de beurre ou margarine.



Préparation :
Mettre la première série d’ingrédients dans un saladier
Faire fondre les autres dans une petite casserole à feu doux et laisser refroidir. Puis verser dans le saladier et mixer le tout, quelques minutes, pour obtenir une pâte homogène. Laisser reposer.
Beurrer un moule à cake et y verser la préparation.



Cuisson :
Environ 1 heure à four moyen (180o). On peut couvrir à mi-cuisson d’une feuille d’aluminium si le pain brunit trop vite.





Anis étoilée = Yıldız anason, Cannelle = Tarçın, Cardamome = Kakule, Gingembre = Zencefil, Miel = Bal

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