Envie de partir découvrir autre chose, de changer d’horizon ? C’est bien souvent une sensation qui vous submerge en plein hiver quand le moment n’est pas encore propice aux déplacements…
Pour patienter, en attendant de réaliser des projets au printemps on peut toujours se replonger dans les albums, rafraichir ses souvenirs de belles excursions passées et avoir envie de les partager…
Mais auparavant il fallait trouver un moyen de numériser les négatifs ou les photos. C’est chose faite avec l’acquisition d’un petit scanner qui n’offre certes pas une qualité de pro mais qui me satisfait… pour l’instant !
Voici donc quelques photos et impressions d'un voyage réalisé en 2003, année pas si lointaine, quand je n’avais pas d’appareil numérique et pas encore commencé ce blog…
Mettons le cap plein Sud en direction d’Antalya pour découvrir un site enchanteur de Pisidie et deux autres en Pamphylie, nom signifiant «toutes les tribus» qui me plait bien par son allusion à la diversité des populations qui s’installèrent dans la région et se mêlèrent aux autochtones : Hittites, Grecs, Phéniciens, Perses, Romains, Galates… avant l’arrivée des peuples turcs Seldjoukides et Ottomans.
Encadrée par les monts Taurus et les pieds dans l’eau bleue de la méditerranée, la région est paradisiaque et l’on comprend facilement l’engouement de tous ceux qui y ont un jour posé le pied ! Les visites sont d’autant plus agréables que les touristes de passage sont généralement occupés à se dorer sur les plages.
Aspendos est à 45 km d’Antalya. Ce site archéologique est composé principalement de deux vestiges romains remarquables: l’impressionnant aqueduc datant du IIe siècle qui donna à la ville un approvisionnement confortable en eau et le théâtre de la même époque construit par l’architecte Zenon sous le règne de Marc Aurèle. Le superbe édifice en demi-cercle dont on peut encore tester l’acoustique est exceptionnellement bien conservé. Il pouvait accueillir jusqu’à 15 000 spectateurs.
Perge se situe à 22 km d’Antalya. Ce site est plus évocateur de la vie antique que le précédent. De nombreux vestiges témoignent encore de la prospérité de cette cité gréco-romaine. La longue voie ornée de colonnes vous invite à découvrir les lieux, une autre à portiques se termine par une fontaine monumentale (nymphéa) où parfois une chèvre audacieuse vient rendre une visite au dieu du fleuve, Kestros, représenté allongé. La promenade peut se prolonger parmi les thermes romains et propylées, vers l’agora, le stade long de 230m et le théâtre antique, la nécropole. Et vous ne pourrez pas manquer les deux tours hellénistiques emblématiques du site.
Termessos se trouve au sud de la Pisidie à 34 km au nord-ouest d’Antalya, et donc très proche de la Pamphylie. Mais ses habitants, beaucoup moins accueillants que leurs voisins pamphiliens, résistèrent efficacement à toutes les intrusions et veillèrent à conserver leur indépendance. On dit qu’Alexandre le Grand assiégea la ville mais dut renoncer à sa conquête, les barrières naturelles la rendant imprenable. Il déversera sa colère sur une autre cité pisidienne plus au nord, Sagalassos, que j’espère bien visiter un jour…
A l’époque où les Romains deviennent les maîtres de l’Asie Mineure, les Termessiens choisiront de les soutenir et seront récompensés par un statut d’indépendance. La cité va prospérer aux II et IIIe siècles et devenir l'une des plus riches et des plus civilisées. La plupart des vestiges du site date de cette époque.
L'antique cité perchée à plus de 1000m sur un plateau entre deux sommets des monts Güllük fut définitivement désertée au Ve siècle suite à un séisme de grande amplitude. Le chaos marque pour l’éternité le paysage grandiose avec ses sarcophages béants, colonnes effondrées et statues brisées mais certains éléments architecturaux témoignent encore de sa beauté, comme le fabuleux théâtre étonnement bien conservé où il suffit de s’asseoir un moment et se laisser porter par son imagination.
Plus à l’écart, des tombeaux rupestres creusés dans le flanc de la montagne comme on en trouve en Lycie, la province voisine, attestent du passage de ces bâtisseurs lyciens et offrent une belle occasion de flâner encore dans ces lieux envoûtants.
Ce site n’a pas fait l’objet de fouilles importantes ni de reconstitutions et les archéologues venus sur les lieux se sont limités à l’inventaire des ruines visibles. Il semble continuer à résister comme par le passé aux intrusions et j'ai considéré comme un cadeau le privilège de le découvrir, après la longue ascension d'une petite route sinueuse se frayant un passage dans un spectaculaire parc national.
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