Sans être sur les hauteurs, elle impose sa silhouette majestueuse, reconnaissable à ses deux minarets à trois balcons. Elle profite de la vue bien dégagée qu’offre l’entrée de la Corne d’Or et, depuis le pont de Galata, nous invite à sillonner les ruelles colorées du quartier commerçant d’Eminönu envahies en permanence d’une foule hétéroclite.
Carrefour de communication, l’endroit connaît une circulation intense, mais contrairement aux autres mosquées historiques d’Istanbul, bien peu de passants prennent le temps de la visiter. Son nom peut être n’incite pas les curieux au détour… Nouvelle mosquée ? Les touristes sont là pour voir de l’ancien, du classique, ou bien à l’opposé ils sont venus pour découvrir la nouvelle marotte de la ville… l’art moderne. Ce nom ne leur inspire aucune curiosité… D’autres mosquées ont une renommée plus imposante. Celle-ci ne semble plus se caractériser que par la colonie de pigeons bien installée sur le parvis et abondamment nourrie par les passants, sacrifiant au rituel achat d’une coupelle de graines.
Carrefour de communication, l’endroit connaît une circulation intense, mais contrairement aux autres mosquées historiques d’Istanbul, bien peu de passants prennent le temps de la visiter. Son nom peut être n’incite pas les curieux au détour… Nouvelle mosquée ? Les touristes sont là pour voir de l’ancien, du classique, ou bien à l’opposé ils sont venus pour découvrir la nouvelle marotte de la ville… l’art moderne. Ce nom ne leur inspire aucune curiosité… D’autres mosquées ont une renommée plus imposante. Celle-ci ne semble plus se caractériser que par la colonie de pigeons bien installée sur le parvis et abondamment nourrie par les passants, sacrifiant au rituel achat d’une coupelle de graines.
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Et pourtant l’histoire de la construction de cet édifice religieux, de son vrai nom Yeni Valide Sultan Camii est intéressante.
Les premiers travaux furent lancés en 1597 par la sultane Safiye, épouse de Murat III (1574-1595) et mère de Mehmet III (1595-1603), sur les plans de l’architecte du palais Davut Ağa, élève de Sinan. Celui-ci ne va pas conduire les travaux très longtemps, victime de la peste en 1598. Un nouvel architecte lui succède, Dalgiç Ahmed Aga, et reprend les travaux mais Mehmet III décède en 1603 et la sultane-mère est déchue de sa position influente dans le harem.
Le nouveau sultan, Ahmet Ier, a d’autres projets : il commande à l’architecte Sedefkâr Mehmet Ağa sa mosquée aux six minarets, qui sera édifiée entre 1609 et 1617.
La construction de la mosquée de l’ancienne Valide Sultan est interrompue pendant plus d’un demi-siècle et une autre Valide Sultan, Turhan Hatice, mère de Mehmet IV (1648-1687), ordonnera en 1660 sa remise en chantier à l’architecte Mustafa Ağa. En 1663, les portes s’ouvriront enfin pour la prière.
La mosquée de la Nouvelle Sultane-Mère sera dotée de dépendances formant un complexe (külliye).
Le complexe comprenait un hôpital, une école primaire, un mausolée (türbe), deux fontaines publiques dont une fontaine sebil remarquable qui sera prise pour modèle dans les constructions du 18e siècle, un hammam et un marché couvert (mısır çarşısı). Les profits générés par ces 2 derniers éléments finançaient l’ensemble. Une bibliothèque sera ajoutée sous le règne du sultan Ahmet III.
Les premiers travaux furent lancés en 1597 par la sultane Safiye, épouse de Murat III (1574-1595) et mère de Mehmet III (1595-1603), sur les plans de l’architecte du palais Davut Ağa, élève de Sinan. Celui-ci ne va pas conduire les travaux très longtemps, victime de la peste en 1598. Un nouvel architecte lui succède, Dalgiç Ahmed Aga, et reprend les travaux mais Mehmet III décède en 1603 et la sultane-mère est déchue de sa position influente dans le harem.
Le nouveau sultan, Ahmet Ier, a d’autres projets : il commande à l’architecte Sedefkâr Mehmet Ağa sa mosquée aux six minarets, qui sera édifiée entre 1609 et 1617.
La construction de la mosquée de l’ancienne Valide Sultan est interrompue pendant plus d’un demi-siècle et une autre Valide Sultan, Turhan Hatice, mère de Mehmet IV (1648-1687), ordonnera en 1660 sa remise en chantier à l’architecte Mustafa Ağa. En 1663, les portes s’ouvriront enfin pour la prière.
La mosquée de la Nouvelle Sultane-Mère sera dotée de dépendances formant un complexe (külliye).
Le complexe comprenait un hôpital, une école primaire, un mausolée (türbe), deux fontaines publiques dont une fontaine sebil remarquable qui sera prise pour modèle dans les constructions du 18e siècle, un hammam et un marché couvert (mısır çarşısı). Les profits générés par ces 2 derniers éléments finançaient l’ensemble. Une bibliothèque sera ajoutée sous le règne du sultan Ahmet III.
Le mausolée (türbe) abrite les sépultures de la Valide Sultan Turhan Hatice, de son fils Mehmed IV ainsi que de cinq autres sultans (Mustafa II, Ahmet II, Mahmud II, Osman II et Murad V) et divers membres de la cour. Il est ouvert aux visites. Le hammam, l’école et l’hôpital n’existe plus.
Au milieu de la cour carrée, on peut admirer la jolie fontaine aux ablutions (şadırvan) de forme octogonale avec grilles ouvragées et sculptures ciselées.
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Les faïences d’Iznik de la période tardive qui décorent les murs intérieurs et extérieurs ne sont pas aussi remarquables que celles de la mosquée Rüstem Pacha, sa toute proche voisine, mais elles ont un charme certain. Leurs teintes bleutées et la finesse des décors floraux me plaisent beaucoup, en particulier une interprétation des motifs de jacinthes.
Pour les amateurs d’architecture cette mosquée vaut donc le détour et mérite une visite.
Mais ce qui fait son charme particulier c’est le pavillon impérial, "hünkar kasrı", percé d’un large portail voûté sous lequel se faufilait une rue. Ce pavillon, entièrement restauré récemment (de 2005 à 2009) mais longtemps laissé à l’état de ruine et caché par des bâtisses disgracieuses, s’offre désormais aux regards des passants.
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En contournant la mosquée on découvre la rampe permettant d’accéder au pavillon. C’est dans l’hünkar kasrı que s’installaient le sultan et sa famille lorsqu’ils venaient prier, en particulier pendant le mois du ramadan. Les appartements comprenaient salon, chambres à coucher, toilettes et cuisines.
Les travaux de restauration, consolidation et restitution ont été dirigés par l’architecte Hatice Karakaya avec le soutien financier de la chambre de commerce d’Istanbul (ITO).
Une équipe de 50 spécialistes est intervenue. Un album de 3000 photos en retrace les étapes. En premier lieu elles ont concerné la toiture et la protection des éléments architecturaux existants, et ensuite la restauration des éléments décoratifs des poutres, des céramiques, des portes et volets en bois incrustés de nacre, des vitraux en plâtres, des peintures et dorures sur bois sur les murs, les plafonds…
Un travail impressionnant !
Historique de la restauration: “Yeni Cami Hünkar Kasrı Restorasyon Hikayesi” :http://www.restoraturk.com/koruma-ve-restorasyon/402-yenicami-hunkar-kasri-restorasyon-kikayesi.html
Les étapes de la restauration en photos :http://www.gaxxi.com/bayramic1864/azerestorasyon/bolum/hunkar-kasri-calismalari
A noter: La restauration du pavillon impérial de la mosquée de la Nouvelle Sultane-mère a été distinguée au concours Europa Nostra et figure parmi les lauréats 2010.
Les récompenses seront présentées lors de la 8e cérémonie annuelle européenne de remise des Prix du Patrimoine qui aura lieu à Aya Irina à Istanbul en Turquie le 10 juin 2010, dans le cadre du Congrès annuel d’Europa Nostra. Ces événements contribuent également aux célébrations d’Istanbul comme capitale européenne de la Culture 2010 et sont inclus dans le programme officiel d’Istanbul 2010.
Il ne nous reste plus qu’à attendre de pouvoir visiter cette merveille ! En juin, parait-il...
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