vendredi 6 février 2009

Rencontre insolite sur le "Kordon"

Quelques heures avant de quitter Izmir pour prendre le ferry à Bandırma, j’ai voulu profiter encore un peu du front de mer, lieu privilégié de promenade.

Assise sur un banc j’écrivais quelques mots sur une carte postale… Oui ça m'arrive encore!
Un vendeur ambulant s’approche avec sa carriole déglinguée. Je lui achète une bouteille d’eau. Il se présente : « İmdat dede*» ( Pépé Au Secours… ça ne s’invente pas ! ) et commence à faire du rangement tout en me faisant la causette. Il veut savoir la raison de ma présence à Izmir, semble regretter mon départ imminent…

Il m’offre des cacahuètes grillées qu’il vient de sortir de leur boite pour les mettre dans un sac en plastique. Plus pratique pour en extraire une poignée et la présenter en cornet de papier aux clients, précise-t-il.
Il connaît Istanbul mais préfère sa ville. Il me raconte aussi ses malheurs… La veille, les agents de la municipalité lui ont confisqué sa marchandise. Il a dû tout racheter. Ce petit commerce à la sauvette est sa seule source de revenu. Pas de femme, pas d’enfant, il assure sa subsistance en arpentant quotidiennement le Kordon et trouve sans doute suffisamment de chaleur humaine auprès des passants pour garder un optimisme serein.





Un rien cabotin, il ne se fait pas prier pour poser devant l’objectif.
Une poignée de main… Il repart de son côté et moi du mien… Il ne me reste plus qu’à poster la carte avant de repartir pour Istanbul…


Je viens de faire la connaissance d’une figure incontournable du Kordon !
*Les parents d’une nombreuse progéniture donnent parfois des noms étonnants aux derniers nés de la fratrie : Yeter (Ça Suffit), Imdat (Au Secours), Dursun (Que ça s’arrête), etc.

Texte et photos publiés dans le journal de « La Passerelle Info » No 48 en juillet 2008.

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