samedi 20 mars 2021

Equinoxe et retour du printemps

C’est l’occasion de mettre à l’honneur une affiche acquise à Istanbul il y a presque 20 ans, et encadrée pour décorer mon nid parisien. Elle représente l’édition en 2002 d’un timbre turc commémorant Sultan Nevruz, autrement dit l’équinoxe, le passage de l'hiver au printemps, la nouvelle année astrologique, le nouvel an persan.


L’illustration évoque les festivités liées à cet événement sous la forme d’une miniature ottomane. Les Seldjoukides et les Ottomans le célébraient avec faste. On y voit les éléments symboliques, l’eau et le feu, les pousses de blé, d’orge et de lentilles que l’on a fait germer avant de les jeter dans un ruisseau (rituel permettant de se débarrasser de toutes les ondes négatives de l’année écoulée), les divertissements de danse et de musique, les rassemblements pour partager des repas, des cadeaux, pour renforcer les liens et la solidarité entre les êtres, pour se réjouir ensemble du réveil de la nature.
Multi-millénaire, il remonte à la Perse antique et au zoroastrisme. Capitale cérémoniale de l’Empire achéménide (550-330 avant notre ère), Persépolis fut construite afin de servir de cadre aux festivités. Les rois perses y organisaient de fastueuses cérémonies de Norouz. La population venue de tout l’empire participait dans la joie et la gaité à la fête, manifestant ainsi l’énergie, la vitalité retrouvée après l’engourdissement de l’hiver.
Tous les peuples ayant été en relation avec la Perse ont perpétué ces traditions plus ou moins fidèlement.
Cette fête rassemble quelques 300 millions de personnes dans le monde. Partagée avec l'Afghanistan, l'Azerbaïdjan, l'Inde, l'Irak, l'Iran, le Kazakhstan, le Kirghizistan, l'Ouzbékistan, le Pakistan, le Tadjikistan, le Turkménistan et la Turquie, elle est inscrite par l’UNESCO sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité depuis 2016 sous diverses dénominations dans chacun des pays concernés.
Il va sans dire que la plupart de ces coutumes ne sont pas adaptées à la situation actuelle ! L’événement a été principalement relayé en ligne.

Ce printemps parisien s’annonce certes un peu moins confisqué que celui de 2020, mais quand même en liberté conditionnelle.
A partir de demain, les jours deviendront plus longs que les nuits, jusqu'au solstice de juin. Le couvre-feu passe de 18h à 19h mais ne permettra pas le moindre écart dans l’emploi du temps. Les soirées se passeront entre quatre murs pour encore un moment !
Le bonheur simple d’une promenade est cependant autorisé en journée et nous ne manquerons pas de l’apprécier pour suivre jour après jour l'éclosion des fleurs de cerisier du Japon...



Rompre avec la monotonie des jours qui passent devient une nécessité, et plus que jamais faisons l’effort de nous reconnecter au cycle des saisons en s’émerveillant de l’éclosion d’un bourgeon, d’un radoucissement passager de la température !
 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire