C’est l’occasion de mettre à l’honneur une affiche
acquise à Istanbul il y a presque 20 ans, et encadrée pour décorer mon nid
parisien. Elle représente l’édition en 2002 d’un timbre turc commémorant Sultan
Nevruz, autrement dit l’équinoxe, le passage de l'hiver au printemps, la
nouvelle année astrologique, le nouvel an persan.
L’illustration évoque les festivités liées à cet
événement sous la forme d’une miniature ottomane. Les Seldjoukides et les
Ottomans le célébraient avec faste. On y voit les éléments symboliques, l’eau
et le feu, les pousses de blé, d’orge et de lentilles que l’on a fait germer
avant de les jeter dans un ruisseau (rituel permettant de se débarrasser de
toutes les ondes négatives de l’année écoulée), les divertissements de danse et
de musique, les rassemblements pour partager des repas, des cadeaux, pour renforcer
les liens et la solidarité entre les êtres, pour se réjouir ensemble du réveil
de la nature.
Multi-millénaire, il remonte à la Perse antique et au zoroastrisme.
Capitale cérémoniale de l’Empire achéménide (550-330 avant notre ère), Persépolis fut construite afin de servir de
cadre aux festivités. Les rois perses y organisaient de fastueuses cérémonies
de Norouz. La population venue de tout l’empire participait dans la joie et la
gaité à la fête, manifestant ainsi l’énergie, la vitalité retrouvée après l’engourdissement
de l’hiver.
Tous les peuples ayant été en relation avec la Perse ont
perpétué ces traditions plus ou moins fidèlement.
Cette fête rassemble quelques 300 millions de personnes
dans le monde. Partagée avec l'Afghanistan, l'Azerbaïdjan, l'Inde, l'Irak,
l'Iran, le Kazakhstan, le Kirghizistan, l'Ouzbékistan, le Pakistan, le
Tadjikistan, le Turkménistan et la Turquie, elle est inscrite par l’UNESCO sur
la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité depuis
2016 sous diverses dénominations dans
chacun des pays concernés.
Il va sans dire que la plupart de ces coutumes ne sont
pas adaptées à la situation actuelle ! L’événement a été principalement
relayé en ligne.
Ce printemps parisien s’annonce certes un peu moins
confisqué que celui de 2020, mais quand même en liberté conditionnelle.
A partir de demain, les jours deviendront plus longs que
les nuits, jusqu'au solstice de juin. Le couvre-feu passe de 18h à 19h mais ne
permettra pas le moindre écart dans l’emploi du temps. Les soirées se passeront
entre quatre murs pour encore un moment !
Le bonheur simple d’une promenade est cependant autorisé en journée et nous ne manquerons pas de l’apprécier pour suivre jour après jour l'éclosion des fleurs de cerisier du Japon...
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