mercredi 26 septembre 2018

Au jardin des serres d’Auteuil


Pour des raisons de proximité géographique, mes curiosités botaniques s’assouvissent généralement dans les allées du Parc Floral (35 hectares de verdure et de parterres fleuris), bien qu’elles aient été un peu émoussées par la décision de rendre l’accès payant (2,50€), même hors programmation musicale des mois d’été… (Pour info : gratuité à partir du 31 octobre 2018… jusqu’au prochain printemps sans doute !)

Une belle journée de septembre a guidé mes pas vers une destination moins familière mais qui a beaucoup fait parler d’elle depuis que la Fédération Française de Tennis y a jeté son dévolu en 2011.


En effet, malgré son inscription aux Monuments historiques en 1998, malgré la résistance de nombreuses associations de défense de l'environnement et du patrimoine, l’intégrité du jardin des serres d’Auteuil n’a pu être préservée des velléités de modernisation et d'extension de la FFT pour le stade Roland-Garros. Déjà bien rogné d’un tiers de sa surface en 1968 pour la construction d’un échangeur du périphérique, il vient d’être amputé d’un hectare sur les six qui restaient. Le nouveau court Simonne Mathieu, semi enterré, est terminé et attend ses 4900 spectateurs. Les nouvelles serres qui le bordent sont encore en chantier mais déjà pourvue d’écailles de verres, dernier cri en matière de technologie, parait-il…

Heureusement pour les promeneurs, l’architecture paysagère des jardins à la française est à peu près intacte.


Les colchiques fleurissent les pelouses… "C’est la fin de l’été" comme le dit la chanson !


Les serres historiques réalisées de 1895 à 1898 par l’architecte Jean-Camille Formigé (auteur entre autres des viaducs des stations de métro Bir-Hakeim et Austerlitz ainsi que du columbarium du Père-Lachaise) abritent toujours une superbe collection de plantes et de fleurs.
On y reconnait au passage des plantes exotiques, ornement aujourd’hui commun de nos appartements.
La famille nombreuse des Broméliacées... dont le seul comestible, l'ananas.





Et puis la famille des Aracées dont le très connu Philodendron aux feuilles découpées. Celles-ci sont des caladiums qui se distinguent par leurs feuilles en forme de cœur bien coloré.



Je cherchais justement le nom d’une plante qui se plait depuis des années chez moi et dont j’ai distribué d’innombrables boutures… C’est tout simplement une variété de bégonia…




On en retrouve une autre avec sa délicate fleur en pompon rose ébouriffé, que je connaissais sous le nom de sensitive et qui a la particularité de replier ses feuilles quand on la touche. 


Le vent, la pluie, les fortes chaleurs la font aussi réagir. Si son autre nom évoque sa timidité (mimosa pudica), je la trouve plutôt pleine de sagesse et apte à se défendre des agressions avec ses épines. Ses feuilles se rétractent aussi la nuit et elle prend alors une allure peu appétissante, décourageant les petites bêtes qui voudraient la grignoter.

On en découvre d’autres plus étranges


On admire une grande variété de fougères. En voyant de magnifiques spores, je me remémore les travaux pratiques en matière de botanique que l'on faisait à l'école... Les cours de sciences naturelles de l'époque quand ça ne s'appelait pas encore SVT...



Des cactus



Ce trésor botanique est un enchantement.
Il se prolonge dans la grande serre (palmarium), en s’installant un moment sur des chaises en fer forgé tout droit sorties des dessins de Peynet (1908-1999) avec en fond sonore les jacassements des perruches et autres oiseaux exotiques de la volière…


Laissons vaquer la laborieuse fourmi à ses occupations et profitons sans modération de ces instants privilégiés… C’est gratuit !




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