Depuis Fethiye, nous partons en direction de Yeşilüzümlu
distant d’environ 20 km. Le village est connu pour ses activités viticoles et
vinicoles (comme son nom peut le laisser supposer, « aux raisins
verts »), mais aussi pour ses tissages de légères cotonnades et son
festival annuel de la morille mi-avril.
Dans les ruelles, des maisons plus que centenaires
portent les enseignes de bar à vin et des ateliers offrent une variété des
tissages locaux.
Par contre plus la moindre trace de morille, ni fraîche ni séchée. La récolte du printemps n’a pas été abondante, ou bien les amateurs
trop nombreux…
Nous poursuivons notre chemin sur 8 km de piste stabilisée
en admirant le paysage.
Accroché au sommet d’un mont à 1000 m d’altitude, à
l’ombre d’une pinède odorante, un dédale de pierres chamboulées nous attend.
Louis Vivien de Saint-Martin rapporte dans son Histoire des
découvertes géographiques, Arthus-Bertrand, Paris, 1846, les propos de
Charles Fellows quand il découvrit en 1840 cette cité jusque là oubliée, sur
les indications d’un villageois : « La vue, dit-il, était d’une
beauté que la plume ou la parole essaieraient en vain de décrire… ». C’est
aussi notre impression, bien que le panorama sur la baie de Fetihye et
sa plaine fertile, soit un peu brumeux.
L’archéologue britannique identifia la ville antique
grâce à des inscriptions découvertes sur le site. Kadawanti en lycien, Kadyanda
en grec.
Il y a une
vingtaine d’année, une fouille de sauvetage a été réalisée sous la direction du
musée de Fethiye. Les vestiges ont été dégagés, répertoriés et les plus
significatifs sont accompagnés de pancartes indicatives et parfois d’un complément
explicatif. Pas de brochure à l’entrée,
mais le gardien nous invite à lire le panneau (en turc ou en anglais) avant de suivre
le sentier, approximativement balisé de gros cailloux, qui serpente parmi les
ruines sur environ 2,5 km.
Petit conseil aux visiteurs distraits ou accompagnés
d’enfants : la balade, certes pittoresque, n’est pas sécurisée, et il faut donc avancer
avec prudence pour ne pas malencontreusement tomber dans un trou…
Utilisant au mieux la topographie des lieux, les
constructions s’étageaient sur les pentes escarpées. Voici ce qu’il en reste. Des
traces hellénistiques sont attestées à partir du 5e siècle av. JC,
en particulier pour le théâtre, le temple et le mur d’enceinte mais la plupart
des vestiges sont datés de l’époque impériale romaine.
La nécropole
Le hérôon, petit temple vénérant on ne sait quel dieu ou héros
La stoa
L’agora
Les thermes dont la construction aurait été financée par
Vespasien (empereur romain de 69 à 79).
Le stade et ses gradins
Un temple
Des citernes
L’exèdre, bâtisse de lieux publics généralement
semi-circulaire, garnie de banquettes en pierre et destinée à la conversation
de plusieurs personnes
Le théâtre
Le mur d’enceinte
La fondation de la cité est attribuée aux Lyciens mais on
ne sait pas exactement quand (8e siècle av. JC ?). Kadyanda a
été définitivement désertée au 7e siècle. Malgré les précautions
prises par les habitants avec le creusement de citernes, de sérieuses pénuries
en eau potable sont l’hypothèse avancée pour expliquer son déclin et son abandon.
Les incursions dévastatrices des Arabes, en est une autre comme pour la cité de
Phaselis, à l’autre extrémité de la province antique de Lycie.
Nous quittons Kadyanda, après deux heures d'agréable promenade en ayant croisé que trois autres visiteurs.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire