De retour de Paris hier soir, l’arrivée au terminal des
vols internationaux fut un moment éprouvant. Pourtant aux contrôles douaniers,
les interminables files canalisées en serpentins étaient les mêmes, bien qu’un
peu moins longues qu’habituellement en cette saison, l’attente des bagages sans
surprise. Ce n’est qu’à la sortie des voyageurs, s’effectuant pour le moment par
les portes béantes aux vitrages pulvérisés, que l’on a mesuré toute la sauvagerie de l’attaque et le cauchemar vécu par une autre foule il y a tout juste 24h. « En
sécurité », elle ne l'était pas ici non plus. Des vies ont été
fauchées. L’abominable s’est encore produit semant douleurs et souffrances.
Malgré les traces matérielles encore bien visibles, plafonds
effondrés, matériaux fondus, tôles tordues et noircies à peine cachés par des panneaux
masquant ordinairement d’éventuels travaux de maintenance, l’activité a déjà repris
son cours. Espérons que cette hâte n’aura pas fait disparaître des éléments essentiels
pour mener l’enquête macabre. Alors que les odeurs de fumées et de mort imprégnaient
encore le hall, certains s’attardaient même au café. Acte de résistance ou début d' insensibilité à l'horreur?
La plupart des passagers et accompagnants quittaient cependant
les lieux d’un pas lourd, accablés de tristesse, après un furtif regard sur les
lieux sinistrés. Pas une fleur, pas une bougie… il est encore trop tôt pour le
recueillement ?
Publié par le journal Hürriyet |
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