Après Istanbul, Bursa est la ville où l’on peut voir le
plus grand nombre d’œuvres architecturales ottomanes.
La
plupart d’entre-elles portent encore ici l’empreinte du style des Seldjoukides mais
préfigurent les constructions impériales du 16 et 17e siècles.
L’UNESCO vient de l’inscrire
sur sa liste en juin 2014 et reconnaît l’importance de ce patrimoine en ces
termes : « Le site illustre la création d’un système urbain rural
fondateur de l’Empire ottoman au début du XIVe siècle. »
Une nouvelle occasion d’y passer une journée se
présentant, j’en ai profité pour compléter la précédente visite de 2010.
L’objectif premier cette fois était le complexe Muradiye avec ses douze türbes,
mais pas de chance, ils sont en restauration.
Par contre la mosquée de Murat II (père de Mehmet le
Conquérant) est rutilante. Il a fallu 2 ans de travail minutieux pour retrouver les motifs originaux des débuts de la période ottomane sous un enduit recouvert de décors baroques datant du milieu du 19e siècle.
Tout près du complexe on peut visiter (sauf le lundi) une
ancienne demeure ottomane du 17e siècle, musée depuis 1958. (Rappelant celle de Safranbolu)
A côté, le musée Uluumay, installé depuis 2004 dans
l’ancien medrese restauré du poète Ahmet pacha, possède une riche collection privée
de costumes et bijoux ottomans. Allez savoir pourquoi, les photos sont
interdites à l’intérieur, sauf la cour.
Tout le quartier est envahi de véhicules en stationnement
et l’envie de photographier est de toute façon instantanément bien diminuée !
Seul le Hammam de Murat II est épargné, quand on arrive à
le cadrer entre deux flots de circulation.
La moindre visite à Bursa ne peut faire l’impasse sur les
symboles de la ville.
La mosquée du sultan Mehmet Ier Çelebi, construite
en 1419-1420 possède un remarquable portail et des fenêtres en marbre sculpté.
Sa décoration interne de faïences émaillées vertes, ajoutée en 1424 par son
fils et successeur Murat II, lui valut d’être renommée mosquée verte.
Dans le türbe aux façades recouvertes de faïences
turquoise d’Iznik (dont une grande partie fut remplacée par des carreaux de Kütahya
après le séisme de 1855), repose le sultan Mehmet Ier Çelebi. Motifs floraux et inscriptions calligraphiques
décorent le sarcophage, les murs intérieurs et le mihrab.
L'ancien medrese,
tout proche abrite le très intéressant musée ethnographique, visité en 2010. (Fermé
le lundi)
Une pause dans le restaurant Hünkar, nous permet
d’apprécier la spécialité culinaire de Bursa : l’Iskender Kebab, inventé
vers le milieu du 19e siècle et consistant à faire griller
verticalement des tranches de viandes empilées sur une broche, découpées en
fine lamelle avec un long couteau au fur et à mesure de la cuisson. Il est
servi sur un lit de pide (pain plat)
avec une sauce tomate et du yaourt.
Nous dégusterons un café turc près du pont Irgandi, version
ottomane du ponte Vecchio florentin. Construit en 1442, endommagé par séisme en
1854, bombardé pendant la guerre d’indépendance de 1919-22, il a été restauré
en 2004. Des boutiques d’artisanat local bordent les deux côtés de la ruelle
qui le traverse.
Autour de la fontaine intérieure de la grande mosquée (Ulu cami) construite entre 1396 et 1400 et
restaurée plusieurs fois, les fidèles se préparent pour la prière.
Sur les deux niveaux du Koza han, ancien marché des
cocons construit en 1491 par le Sultan Bayezit II, la soie se
décline en multicolore dans les motifs les plus variés.
Pour accéder à la citadelle, ancienne ville fortifiée
romaine et byzantine, les plus fatigués emprunterons les escaliers mécaniques
avant de grimper quelques marches supplémentaires pour profiter du panorama.
Une autre fois il faudra prendre le temps de flâner dans ce vieux quartier... visiter aussi le complexe du sultan ottoman Yıldırım Bayezid et faire un crochet vers le village de Cumalıkızık accroché sur un versant du mont Uludağ...
Barboter dans les eaux thermales de la piscine du Çelik Palas de Çekirge, à la périphérie de la ville, offre un moment de détente apprécié après cette journée bien remplie.
On ne peut quitter Bursa sans faire le projet d’y revenir au plus vite !
Barboter dans les eaux thermales de la piscine du Çelik Palas de Çekirge, à la périphérie de la ville, offre un moment de détente apprécié après cette journée bien remplie.
On ne peut quitter Bursa sans faire le projet d’y revenir au plus vite !
Magnifique, j ai adore le pont que je ne connaissais pas.
RépondreSupprimerBrigitte