D’habitude, rien n’empêche les femmes d’assister à un match de foot en
Turquie mais il faut bien dire que comme ailleurs dans le monde, la parité est
loin d’être constatée et que ces messieurs forment évidemment la majorité
enthousiaste des spectateurs.
Leurs vociférations et gesticulations me laissent toujours aussi dubitative
et je reste irrémédiablement hermétique à cette ferveur. Mais ici, il est plus difficile
qu’en France d’ignorer complètement les nombreuses rencontres entre équipes qui
font l’objet d’interminables commentaires tant dans les médias que les réunions
privées.
Il y a très longtemps j’ai même assisté à je ne sais plus quel match, par
simple esprit de contradiction. Tous les arguments de mon compagnon avaient
jusque là échoué à me convaincre de l’accompagner pour vivre au moins une fois
cette ambiance survoltée. Un cousin, en une courte phrase avait réussi à me
faire changer d’avis en affirmant d’un ton catégorique que ce n’était pas la
place d’une femme.
Je ne sais pas comment il prend cette sanction aujourd’hui... La vit-il
comme le pire des affronts ou a-t-il changé ? Fait-il écho à ceux qui
ricanent de dépit devant leur télé en entendant les clameurs aux tonalités
physiologiquement plus aigües que d’ordinaire ou s’amende-t-il en délégant,
sans inquiétude à sa femme, la délicate mission d’encourager les couleurs de
son équipe.
La punition vise-t-elle seulement à stigmatiser des comportements agressifs
en leur opposant une attitude pacifique et fair-play ou à véhiculer des clichés
sexistes ordinaires ? Cherche-t-on à valoriser une autre façon
d’encourager des sportifs, en mettant les femmes en situation de le faire de
façon exemplaire ? Veut-on se donner bonne conscience en montrant une
présence féminine massive jusque dans les stades ?
Ou bien, en l’absence des « vrais supporters » qui ont un peu dépassé
les bornes de la bienséance, plutôt que de laisser vides les gradins, donne-t-on
ostensiblement la place à un public considéré « de seconde catégorie »
pour que la vexation soit plus cuisante et motive davantage le changement de comportement des
habituels spectateurs?
Il parait que ce fut en janvier un fiasco parce que les supportrices de "Beşiktaş" ont mis un point d’honneur à montrer que la vulgarité n’était pas l’apanage de leurs
homologues masculins en injuriant copieusement les arbitres.
Les 35 mille supportrices de "Fenerbahçe" réunies hier semblent prendre
plus à cœur leur rôle de modèle de loyauté. Elles n’en dénoncent pas moins la
manipulation qui assimile leur présence à une punition. Elles ne sont pas dupes
de la manœuvre qui, en les utilisant ainsi, tend à démontrer que seul des
cerveaux masculins pouvaient oser inventer un tel stratagème.
Crédit photographique : Fotomaç - (Banderole : pas une punition, des supporters) |
Alors là !!!! je suis stupéfaite... chère "entre deux rives"... vous parlez de foot ??? mais je croyais que c'était réservé à votre homme... ?? et en plus de l'équipe adverse !!! j'en suis toute retournée.....
RépondreSupprimermais c'est bien, on parle de femmes
Le vrai sujet n’est évidemment pas le foot ! Vous l’avez bien compris Tarotus. Quand au choix de l’équipe, il ne pouvait se porter sur GS dont les supporters (plus gentlemen ?) n’ont pas encore à déplorer ce genre de sanction… Mais qui se cache donc derrière Tarotus ? J’ai bien quelques indices susceptibles de me mettre sur la voie…
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