Si la péninsule de Bodrum se remplit en ce moment de la migration estivale annuelle, d’une foule en quête de généreux soleil et de noctambules appréciant ses folles nuits, elle est aussi le paradis des randonneurs qui devront se lever tôt pour ne pas griller en arpentant les collines. Mais les amateurs d’histoire antique et de préhistoire, ne reculant devant aucun sacrifice, ne regretteront pas l’excursion vers Pedasa. A proximité du village de Gökçeler et surplombant Bodrum, le site est aujourd’hui relativement bien dégagé et l’on peut y accéder en voiture par un chemin stabilisé.
Des fouilles méthodiques ont été entreprises depuis 10 ans, s’appuyant sur les recherches et la synthèse publiée en 1960 par l’archéologue allemand Wolfgang Radt et sur les investigations plus récentes du Prof. Dr. Adnan Diler, Chef du département d'Archéologie de l’ Université de Muğla.
Des vestiges de plusieurs périodes antiques y compris celles des âges obscurs attestent d’une occupation et de l’édification des premières constructions vers la fin du 2e millénaire av. JC. Des traces d’habitations circulaires auraient été retrouvées de Konacık à Torba.
L’étendue du site en fait la plus importante agglomération lélège, d’où le statut de capitale qui lui est attribuée.
Un sanctuaire dédié à la déesse Athéna auquel fait allusion Hérodote a été dégagé en 2008 et on y a trouvé la confirmation du nom de la cité Pedasa.
Quelques panneaux explicatifs facilitent la visite sans toutefois révéler tous les mystères concernant ce peuple lélège, tout au plus quelques affirmations qui devront être prises comme des hypothèses en attente de confirmations.
Il n’empêche qu’ici une urbanisation existait avant que ne s’enclenche le processus d’hellénisation. Ce qu’on appellera l’acropole à partir du 6e siècle était déjà probablement un lieu de rassemblement, et la citadelle construite par les lélèges sur l’éperon rocheux constituait un refuge ultime aux populations lors des attaques.
En contrebas des habitations de type mégaron ont été découvertes ainsi qu’une construction plus importante encore non identifiée avec certitude : bâtiment administratif ou temple ?
Une nécropole a pu être dégagée suite à un incendie de forêt.
En contrebas des habitations de type mégaron ont été découvertes ainsi qu’une construction plus importante encore non identifiée avec certitude : bâtiment administratif ou temple ?
Une nécropole a pu être dégagée suite à un incendie de forêt.
D’autres sépultures sont des tumuli circulaires édifiés par l’accumulation de pierres plates pour former une voûte. L’une d’entre elle est connue sous le nom de Gebekilise.
Les lieux ayant été habités probablement jusqu'au 13e siècle, les constructions lélèges ont été remaniées maintes fois jusqu’ à la période byzantine.
Il en reste cependant des vestiges caractéristiques et il est rassurant de constater que ces fouilles archéologiques s’éloignent de l’habituelle sélection qui tend à ignorer les apports des "occupants" non grecs. Restauration et préservation sont également au programme. Des relevés topographiques, publications et recherches pluridisciplinaires visent aussi à établir quels ont été les étapes de peuplement, quelles relations y a-t-il eu entre ces populations et les Cariens, autres occupants de cette région, puis avec la société hellénique.
Le Prof. Dr. Adnan Diler ne ménage pas ses efforts pour faire reconnaître cette civilisation oubliée. Les fouilles de Pedasa ont été le sujet d’une conférence au Centre Culturel Français d’Izmir en avril 2010.
Bonjour "Entre deux rives"
RépondreSupprimermerci, merci toujours très interessant et puis
une petite escapade à Bodrum m'a fait du bien.
A bientôt, ???? je ne connais pas votre prénom
Pascal
Merci Pascal pour tous ces commentaires encourageants. J’ai mentionné mon prénom dans un message du 7 avril 2011… Bien cordialement. Patita.
RépondreSupprimerBonsoir Patita,
RépondreSupprimerpardon, je suis un peu confus.
A bientôt
Pascal