Antiochos Ier ne se contenta pas d’un seul hiérothésion. Sa volonté de mettre en scène le petit royaume de Commagène pour qu’il survive des millénaires a laissé d’autres vestiges.
Antiochos Ier serrant la main d'Héraclès |
Arsameia de Nymphaios s'étendaient sur deux collines appelées aujourd’hui Eski Kale (l'Ancienne Forteresse) et Yeni Kale (la Nouvelle Forteresse) séparées par la rivière Kahtaçayı, (Nymphaios) affluent de l’Euphrate. On découvrit sur le site d’Eski Kale des inscriptions en grec qui donnent des informations sur la ville, sa fondation, les ajouts et les restaurations faites par Antiochos, ainsi que sur la tombe de son père, Mithridate Ier.
Au début du IIe siècle av. J.C un ancêtre iranien, Arsamès, aurait fondé Arsameia et en aurait fait sa résidence. En 80 av. J.C, Mithridate, le père d'Antiochos Ier, y fit construire sa tombe monumentale. Antiochos Ier y ajouta des bâtiments de culte et un sanctuaire funéraire sacré (hiérothésion) avant de faire construire celui du Nemrut dağ.
Ici le cheminement processionnel se fait en plusieurs étapes, marquées par la présence de bas-reliefs et de pierres gravées d’inscriptions. Certains reliefs mettant en scène la dexiosis (poignée de main) sont cassés mais le troisième est intact.
Ici le cheminement processionnel se fait en plusieurs étapes, marquées par la présence de bas-reliefs et de pierres gravées d’inscriptions. Certains reliefs mettant en scène la dexiosis (poignée de main) sont cassés mais le troisième est intact.
A gauche du tunnel qui mène à une chambre souterraine attribuée au culte de Mithra, s'élève un bas-relief de style hellénistique représentant Antiochos Ier serrant la main d'Héraclès. Tout près de l’entrée, un texte gravé dans la pierre donne des précisions sur Arsameia et les rois de la Commagène.
En contre-bas, le village de Eskikale avec ses toits plats de boue séchée et compressée s’accommode paisiblement de ses antiques voisins.
Sur la colline de Yeni Kale aucun vestige de cette époque n’est visible malgré les textes qui en attestent. Seules les ruines d’une forteresse construite par les Mamelouks au 13e siècle ont défié le temps.
Un peu plus loin, les femmes de la famille royale de Commagène ont aussi leur sanctuaire funéraire. A 12km de Kahta, le tumulus de Karakuş leur était consacré. Beaucoup plus facile d’accès, peu de vestiges subsistent des groupes de colonnes qui encadraient le tumulus de 25m. L’une d’elles surmontée d’un aigle a donné son nom au site (karakuş désignant un oiseau noir).
La chambre funéraire d’Isias (épouse d’Antiochos Ier) a été pillée à la période romaine et des blocs de pierre du sanctuaire auraient été utilisés pour la construction d’un premier pont de Cendere sous Vespasien (69-79) qui déposa la dynastie Commagène. Celui sur lequel on peut encore aujourd’hui traverser la rivière fut construit par la légion romaine entre 198 et 200.
Nous prendrons ensuite le bac pour Siverek avant de continuer le périple en direction de Mardin. (Notes et photos d'un voyage en mai 2002)
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