vendredi 25 avril 2014

Sur les traces des Phrygiens

A Istanbul, en 2008, le musée Vedat Nedim Tör, près du lycée de Galatasaray à Beyoğlu,  organisa une exposition de sensibilisation pour faire découvrir quelques artefacts de cette brillante civilisation anatolienne curieusement assez méconnue en Turquie.


Quelques photos de cette visite donnent un aperçu de l’art phrygien. Récipients de bronze et de terre cuite aux formes élégantes 












Des phiales: coupes peu profondes avec un renflement central au fond, destinées aux rituels. Cette forme spécifique a été empruntée par les Grecs et les Perses. Elle a traversé les siècles et l’on peut s’étonner de la retrouver aujourd’hui dans les accessoires du hammam turc.



Des jouets en terre cuite retrouvés dans le tumulus d'une sépulture d'enfant


Des plaques de terre cuite peintes ayant orné les monuments, des motifs décoratifs




Des statuettes de Cybèle, déesse phrygienne adoptée par les Romains


La connaissance de cette civilisation, qui s’est progressivement éteinte à partir du 7e siècle av. JC, est encore aujourd’hui très lacunaire malgré les nombreux et spectaculaires vestiges identifiés dès le début du 20e siècle par des équipes archéologiques allemandes, américaines et françaises sur le plateau occidental anatolien que les Phrygiens ont commencé à investir entre 1200 et 1100 av. JC. Cause ou conséquence de la chute de Troie et de l’empire hittite ? Les thèses divergent à ce sujet…


On connaît mal les circonstances de leur installation, puisqu’ils n’utiliseront l’écriture qu’au moment de leur apogée, vers le 8e siècle, essentiellement connue par des textes courts sur les façades rupestres et des signes sur récipients en métal ou en céramique, et que leur langue n’a été que partiellement déchiffrée. Par contre leur puissance aura suffisamment impressionné leurs voisins grecs et assyriens pour qu’ils laissent des traces écrites à leur sujet, et que plus tard les Grecs intègrent quelques personnages marquant dans leurs récits mythologiques, tel Midas affilié au roi Gordias et la déesse Cybèle. 
Leur tour viendra d’être colonisés par de nouveaux arrivants, les Cimmériens, vers – 695, ruinant leur capitale Gordion et dévastant leur empire avant les dominations successives des Lydiens puis des Perses suivies de l’invasion des Macédoniens, puis des Galates à la fin 3e siècle av. JC et l’intégration dans province romaine d'Asie.

Il semblerait que les provinces de Kütahya, Afyon et Eskişehir ont pris conscience du potentiel touristique de l’espace géographique correspondant à l’antique Phrygie, et que des projets aient abouti pour à la fois protéger ce patrimoine culturel et le rendre plus accessible aux visiteurs. Des sentiers de grande randonnée ont été balisés sur plusieurs centaines de kilomètres comme le précisent les informations (en turc) concernant le projet et comme le montre cette carte:


Il ne reste plus qu’à trouver l’opportunité de partir à la découverte de cette région et des vestiges qu’elle exhibe dans un décor naturel surprenant… 
Projet réalisé au plus vite et sujet de 4 articles en mai:
Dans la vallée phrygienne (1)
Dans la vallée phrygienne (2)
Gordion, capitale phrygienne
Afyonkarahisar
Un guide (en turc) est même disponible depuis avril 2013




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