Les expositions sont organisées pour être vues…
Alors allons-y au gré de notre curiosité.
Les deux premières visites ont été motivées par la
sympathie éprouvée pour les dessins de presse d’un artiste turc vivant en
France depuis longtemps et les romans de l’écrivain belge prolifique,
« père » du commissaire Maigret.
« A vol
d’oiseau » à l’Institut français d’Istanbul du 2 avril au 31 août
Repérant d’un coup d’œil dans les pages du Nouvel
Obs le trait caractéristique de Selçuk (sa signature), j’ai souvent privilégié
la lecture de l’article pour savourer ensuite le plaisir de constater que le
dessin l’illustrant, expression d’une liberté incisive mais poétique, cernait
le sujet bien plus encore que les mots.
La rétrospective survole les principaux événements de 1974 à 2014 qui ont inspiré le crayon de Selçuk Demirel. Exposée de façon thématique,
et présentée dans son contexte éditorial, essentiellement presse turque et
française, la sélection des reproductions de dessins vaut bien le déplacement
car il y en a forcement à découvrir.
« Simenon,
Reporter-Photographe, 1931-1935, de la Belgique à la Turquie » au Lycée Notre Dame de Sion du 13 mars
au 3 mai
C’est une facette méconnue de l’écrivain que la
galerie du lycée fait découvrir au visiteur.
Illustrant ses reportages pour les
journaux de l’époque, la sélection d’une centaine de photos exposée témoigne de
ses voyages dans l’Europe en crise, en Afrique coloniale et dans la république
turque naissante.
On retrouve aussi des éléments de ces périples dans
la production littéraire de Simenon. Notamment dans le roman psychologique « Les
clients d’Avranos » publié en 1935, qui a pour cadre Istanbul.
Le catalogue, offert gracieusement, est une mine
d’informations. Les regards croisés des spécialistes l’ayant élaboré apportent
un éclairage impartial permettant de mieux connaître le romancier.
Si les précédentes expositions citées sont situées à
l’écart du grand public dans des institutions francophones, la vitrine de la troisième
s’offre aux regards des millions de passants arpentant l’avenue Istiklâl.
« Le Sommeil de la Raison » à l’espace
ARTER du 8 février au 27 mai
Derrière le monumental coquillage de bronze doré (exposé
à Paris en octobre 2012 dans le jardin des Tuileries pour la Fiac ) et intitulé « The
Origin of the World » en référence au tableau « L’Origine du Monde »
de Gustave Courbet (1866), une trentaine d’autres œuvres de Marc Quinn sont à
découvrir.
Provoquant, troublant, c’est la raison d’être de
l’art contemporain. Les superbes sculptures de marbre ou de bronze ont pour
modèles des corps humains réels déformés de naissance, par accident ou la
volonté de leurs propriétaires.
Les œuvres exposées sous le titre faisant référence
à une gravure de Goya (Le sommeil de la raison engendre des monstres - 1799), n’ont
donc rien d’imaginaire mais sont plutôt une invitation à nous réveiller en nous
montrant ce qu’habituellement on préfère ne pas voir.
Si l’autoportrait de l’artiste n’a rien d’étonnant
dans sa forme c’est la matière utilisée qui a de quoi surprendre : son propre sang moulé
et congelé.
Des enveloppes charnelles malmenées à la nature manipulée,
Marc Quinn nous guide vers un questionnement sur l’être humain, avec ses
dualités corps-esprit, moi et l’autre, la vie - la mort, son désir et sa capacité à en
contrôler la perception par le biais de la technologie.
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