jeudi 24 octobre 2013

Escapade en Lycie : Phaselis

En automne, une petite semaine de détente à proximité de Kemer est un plaisir qui ne se refuse pas. Soleil et températures estivales sont au rendez-vous mais ce n’est pas une raison pour se limiter à l’inactivité du lézard…


Après l’ascension du Mont Tahtalı en téléphérique, nous reprenons la route en direction de Finike et quelques kilomètres plus loin sur la gauche, une pancarte indique Phaselis.
Tombée sous le charme du lieu, il y a une vingtaine d’années, j’aurais regretté de ne pas arpenter encore une fois sa voie pavée à l’ombre des pins.


La cité antique est telle que gravée dans mes souvenirs. Rien d’étonnant puisque l’essentiel des fouilles a été effectué de 1981 à 1984 par une équipe dirigée par le Prof. Dr. C. Bayburtluoğlu, environ 10 ans avant ma première visite.
Quelques panneaux explicatifs, quelques aménagements pour faciliter l’accès au théâtre notamment, ont été rajoutés, justifiant l’accès désormais payant (8TL, mais gratuit pour les possesseurs de la müzekart)


Phaselis est à la limite de la région côtière occupée autrefois par le peuple lycien dont l’existence est attestée par une langue et des inscriptions, mais dont l’origine reste encore mystérieuse. Descendants lointains du peuple Lukka, mentionné par les Hittites au 2e millénaire ou débarqués de Crète avec à leur tête Sarpédon, frère du roi Minos, les dernières études linguistiques pencheraient plutôt pour une origine anatolienne sans exclure une incursion crétoise…
Mais ici, les vestiges, aqueduc, thermes, agora, théâtre et nécropole, ne portent pas d’empreinte particulière de la culture lycienne comme on peut en trouver ailleurs sur la péninsule de Teke (textes gravés ou tombeaux rupestres et sarcophages à pilier de Xanthos, Telmessos, Aperlai…). Ils datent pour la plupart de la période romaine. 

Aqueduc



Thermes




Agora




Théâtre


Nécropole et sanctuaire ou tombe monumentale




Porte d'Hadrien et à proximité un vestige gravé en grec ancien



La presqu’ile de Tekirova où est située l’antique ville portuaire aurait déjà été aménagée en comptoir commercial par les Phéniciens mais sa fondation au 7e siècle av. JC est attribuée aux Rhodiens qui auraient acheté l’emplacement à son propriétaire pour quelques poissons séchés.
De dominations (Perses, Cariens, Lagides souverains grecs d’Egypte, Séleucides, pirates ciliciens, Grecs et Romains, Byzantins, Seldjoukides et Ottomans) en libérations (Alexandre le Grand en 333 av. JC, renouvellement de la Confédération Lycienne en 160 av. JC), la cité portuaire resta prospère jusqu'à l’époque impériale romaine. En déclin déjà au moment où elle reçu la visite d’Hadrien, commémorée par une porte monumentale, elle fut ruinée par les incursions arabes au 7e siècle et tomba progressivement dans l’oubli au profit d’autres villes portuaires (Antalya et Alanya)
Reste la balade pittoresque dans les ruines romaines de la cité endormie, les criques consacrées à la baignade et à la pêche à l’emplacement de ses trois ports.





 A l'horizon, le sommet du mont Tahtalı où est perchée la station du téléphérique.

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