Tandis que les médias relayaient la photo bouleversante d’un
enfant syrien échoué sur une plage de Bodrum suscitant émotion et compassion
sur les tragédies migratoires des exilés tout autant que les polémiques,
c’était pour d’autres bambins du même âge la 1e rentrée en
maternelle…
Les grand-mères ont des obligations ! Le mois de
septembre s’est donc passé sous le ciel parisien avec pour mission principale, accomplie
avec enthousiasme, la sortie de classe de 16h30 en attendant la mise en place
du service d’une baby-sitter.
Mes activités culturelles ne se sont cependant pas
limitées aux séances de Guignol, cirque, squares et manèges. Deux d'entre elles ont retenu suffisamment mon attention pour vous les faire partager.
L’exposition Osiris
– Mystères engloutis d’Égypte à l’IMA (8 septembre 2015 au 31 janvier 2016)
présente 250 pièces provenant des récentes fouilles sous-marines de la baie
d'Aboukir entreprises par l'archéologue Franck Goddio et l’équipe de l'Institut
européen d'archéologie sous-marine (IEASM) et 40 œuvres prêtées par les musées du Caire et d'Alexandrie. Je n’avais pas pu voir la
précédente exposition des premiers éléments de ces mêmes fouilles accueillies
sous la nef du Grand Palais du 9 décembre 2006 au 16 mars 2007.
Celle-ci met en scène un des mythes fondateurs de la
civilisation égyptienne et témoigne du culte dont Osiris fut l’objet dans les
deux cités antiques englouties, Thönis-Héraclion et Canope, pendant plus de trois
mille ans. Cette divinité bienfaitrice incarnant le retour à la vie fascina
aussi les Grecs et les Romains.
On parcourt les salles en se remémorant les cours d’histoire
de 6e qui depuis déjà plusieurs années sont, parait-il, amputés de cette
partie du programme. Dommage, cette pléiade de dieux anthropomorphes aux
étranges pouvoirs éveillait notre intérêt pour la matière…
Une petite révision :
Le couple mythique Isis et Osiris
Le dieu légendaire, Osiris, fils de la Terre et du Ciel, tué,
démembré en 14 morceaux et jeté dans le Nil par son frère Seth, puis retrouvé
par Isis, sa sœur et épouse, qui grâce à ses pouvoirs divins, remembra son
corps, avant de lui rendre la vie afin de concevoir leur fils : Horus.
Hâpy, le dieu de la fertilité. Statue monumentale de 5m90
et 6 tonnes.
Sculpture romaine représentant Apis, le taureau sacré,
image du dieu Ptah et symbole de la succession royale et de la renaissance
osirienne.
Thouéris, la déesse hippopotame protectrice de la
maternité.
Et puis j’ai apprécié les crinières au vent de Mustang, titre allégorique du premier long métrage réalisé par la Franco-Turque Deniz
Gamze Ergüven, remarqué à la
Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes 2015, vu par
450 000 spectateurs depuis sa sortie
mi-juin dans les salles françaises, et qui vient d’être proposé pour
représenter la France
dans la catégorie meilleur film étranger à la cérémonie des Oscars 2016.
Le thème de l’oppression féminine trouve un écho
favorable dans les esprits mais je crains que toutes les nuances n’ai pas été
perçues par un public qui cherche avant tout à conforter son opinion, à être
édifié. Les préjugés sur la
Turquie ont la vie dure !
Au delà de ses qualités esthétiques, ce film tourné en
Turquie, dans la région de la mer Noire et en langue turque a le mérite de
dénoncer la menace bien réelle de l’enlisement de la condition des femmes
depuis une décennie, alors que leur situation tendait plutôt à s’améliorer
avant. Face aux soudaines et brutales tentatives d’enfermement, de dressage, de
domptage, dictées par une pression sociale conservatrice et un despotisme familial
archaïque, cinq comportements sont envisagés dans le scénario : le
compromis, la résignation, le suicide, la fuite ou la rébellion. Chacune des
cinq soeurs incarne une facette de l’insoumission, de la quête de liberté, du
besoin vital d’évasion.
La sortie du film en Turquie est prévue mi-octobre, si la
censure le permet. Le public turc devrait être sensible à cette revendication de
pouvoir exprimer sa joie de vivre et de s’indigner quand elle est menacée.
De retour à Istanbul, tandis qu’en France on continue d’évoquer
avec ambiguïté la poursuite des interventions militaires lancées par le
gouvernement turc à la frontière syrienne depuis l'attentat de Suruç (20
juillet), les tensions et inquiétudes sont palpables. Dans l’attente des
élections du 1er novembre s’est installé ces derniers mois un climat
de peur face à la haine raciste et nationaliste, alors que beaucoup n’aspirent
qu’à la paix civile. Mais diviser pour régner est une tactique éprouvée. Il n’est pas
inutile de lire autre chose que les versions officielles pour élargir notre
point de vue. D’autres analyses et informations,
entre autres, sont disponibles…
Merci pour ces informations
RépondreSupprimerMais... La déesse hippopotame c'est la madame de mon gnougnou!
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