Il aura fallu un crime monstrueux pour que l’opinion
publique turque se réveille en frissonnant d’horreur. Le viol et le massacre
d’Özgecan, jeune étudiante de vingt ans, ne sont pas restés dans la rubrique “fait
divers”.
Pourtant les médias nous abreuvent de ces crimes plus
sinistres les uns que les autres, banalisant une situation ressentie par
beaucoup comme une fatalité et que seules quelques plateformes et associations féminines
dénoncent comme un fléau à combattre. Mais depuis une décennie rien ne bouge.
AFP - Adem Atlan |
Cette fois la violence masculine est au centre des
débats et enfin sont remises en cause les répressions laxistes qui ont participé
à minimiser la gravité des faits, accordant aux coupables tout un arsenal de
circonstances atténuantes et laissant planer le doute sur l’innocence des
victimes.
Il semble qu’enfin les femmes aient trouvé la force de se
révolter, de réclamer justice, de refuser de se résigner. Les mobilisations
n’ont pas faibli et hier beaucoup portaient le noir du deuil de toutes les
femmes humiliées, battues, assassinées.
Il serait temps de ranger les discours machistes et de
redresser la barre avant que la
République de Turquie, celle qui a reconnu aux femmes le
droit de vote en 1930 (élargi à tous les scrutins en 1934), ne fasse naufrage.
Très bel article, merci beaucoup...
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