lundi 30 juin 2025

Kars, capitale régionale multiculturelle

Après la visite du site médiéval d’Ani, nous découvrons la ville de Kars, capitale régionale de l’extrême Orient turc, distante de 1500 kilomètres d’Istanbul, perchée sur un plateau à 1756 m d'altitude. Les hivers y sont rigoureux et les printemps tardifs.


La première halte sera consacrée au musée provincial fondé en 1959, mais installé dans le bâtiment actuel depuis 1980, un peu à l’écart du centre ville. 






Il comporte
une section archéologie présentant chronologiquement des artefacts du Paléolithique à l'Âge du Fer, ainsi que des périodes urartéenne, romaine, byzantine, arménienne, géorgienne, seldjoukide et ottomane. 




Fossiles, bracelets en métal, pointes de flèches, fers de lance, fibules, bijoux et vases en terre cuite, récipients et jarres à grains, objets en verre et pièces de monnaie sont exposés.
Ils proviennent de la province de Kars et principalement du site d’Ani, ainsi que des recherches de surface menées à Ardahan, Ağrı et Iğdır.
La section ethnographie expose des objets des 18e et 19e siècles, (tapis tissés, ceintures en argent, manuscrits, ustensiles de cuisine et parures).


Deux portes identiques en bois sculpté d’ornements végétaux et géométriques et d'un relief représentant deux aigles de chaque côté d'un anneau sur le fronton, appartenaient à l’église arménienne, saint Grégoire l’Illuminateur, construite en 1912 et démolie au milieu du 20e siècle.

Bien que la région soit peuplée depuis des millénaires, la fondation de la ville n’est pas clairement établie. Sous domination urartéenne entre le 11e et le 6e siècle av. notre ère, plusieurs petits royaumes locaux se partageaient un vaste territoire. L’un d’eux qui semble avoir été proto-géorgien occupait le site de Kars, mais rien ne témoigne de la fondation d’une antique cité. Par contre Kars faisait partie de la Satrapie d'Arménie (Orontide), quand les Perses intégrent à leur empire l'ancien territoire Urartu en 550 av. notre ère. C’est la toute première administration arménienne connue. Elle passe sous la domination Séleucide avant de devenir indépendante avec Artaxias Ier qui fonde la dynastie royale des Artaxiades, alliée des Romains. Mais le territoire très convoité passe de mains en mains pendant des siècles. Parthes, Sassanides, Romains, Omeyyades, Abbassides, Byzantins… Kars fut cependant la capitale provisoire de la dynastie arménienne des Bagratides au 10e siècle avant qu'ils ne s'établissent à Ani.
Ville multiculturelle soumise aux conflits sans fin, son passé mouvementé  ne s’arrête pas là mais c’est à partir de cette époque que datent les vestiges architecturaux visibles aujourd’hui.


Au sommet d'une colline rocheuse, la citadelle, fortification arménienne construite au 10e siècle en est le témoin muet. Ayant subit les effets destructeurs de violents combats, ses murailles furent reconstruites maintes fois.


Au pied de la forteresse, l’église des Saints Apôtres a été édifiée entre 932 et 937 pour le roi Abas du royaume d’Arménie, convertie en mosquée au 11e siècle par les Seldjoukides, église géorgienne une courte période avant d’être restaurée en mosquée au 16e siècle par les Ottomans, puis modifiée en église orthodoxe par les Russes au 19e siècle.


De nouveau mosquée en 1918, elle abrita ensuite un musée entre 1964 et 1981 avant d’être réattribuée au culte musulman depuis 1993 et nommée Kümbet Cami.
La structure en pierre présente un plan carré central avec quatre absides rayonnantes et une coupole circulaire soutenue par douze arches. Sous le toit conique on distingue entre les arcatures du tambour des personnages, sculptés de face, dans un style assez primitif, en représentation des douze apôtres.




A l’intérieur de l’édifice, le gardien attire l’attention des visiteurs en braquant un faisceau lumineux aux écoinçons d’angles de la coupole. Les symboles des quatre évangélistes y sont représentés. L’aigle pour Saint-Jean, une tête d’homme pour Matthieu, une tête de bœuf pour Luc et une tête humaine pour Marc qui devait être un lion à l’origine.


Il soulève également un coin du tapis de prière pour dévoiler quelques mosaïques du sol.


Tout près se trouve la mosquée Evliyâ, la plus grande mosquée de la ville, témoignant de la présence ottomane.


C'est l'une des neuf mosquées construites par Lala Mustafa Pacha, général et vizir, lors des travaux d’embellissement de Kars en 1579. Elle fut érigée sur ordre du sultan Murat III à l’emplacement du mausolée d’Ebü'l Hasan Harakani, l'une des figures spirituelles du soufisme les plus importantes de son époque, qui fut tué au cours d'une bataille contre l'armée byzantine, peu avant la conquête de Kars en 1064 par le sultan Alparslan.


Plusieurs reconstructions de la mosquée, dont celle de 1988-1989, lui ont fait perdre son allure d’origine à l’exception du minaret.



De forme ronde sur une base carrée et doté d'un seul balcon, l’assemblage de pierres colorées lui donne une allure très particulière évocatrice de construction en briques Lego.


Un pont en pierre de basalte taillée a été édifié à la même époque sur le ruisseau Kars, au pied du château. Il fut détruit en 1715 par une crue dévastatrice et reconstruit à l’identique en 1719 par Hacı Ebubekir Karahanoğlu, l'un des notables de la ville.



De chaque côté du pont se trouvent des hammams.

À la fin de l'époque ottomane, suite à la guerre russo-turque de 1877-1878, Kars passa sous domination russe pendant 40 ans.



De nombreux édifices civils, militaires et religieux de style balte en pierre de basalte témoignent encore de cette occupation.



La cathédrale orthodoxe Alexandre Nevski a été construite par les Russes en 1878. L’édifice servi de gymnase dans les premières années de la République de Turquie, puis a été transformé en mosquée en 1985. C’est actuellement la mosquée Fethiye se dressant au centre d’une esplanade.



Sur l’avenue Atatürk, la principale artère de Kars, se trouve le café restaurant Aleksandr Puskin. Sous le portrait du poète et romancier russe Pouchkine qui ne s’est probablement jamais restauré dans ces lieux, mais qui est passé dans la ville pour rejoindre les troupes du tsar en Anatolie, nous avons apprécié des mets évoquant des traditions culinaires caucasiennes.



Plat d’oie rôtie pour les uns, et pour les autres, Hengel, une spécialité de pâtes servies avec du yaourt à l'ail, des poivrons rouges et oignons frits. Elle est très répandue d’Artvin à Erzurum en passant par Kars et Sivas avec quelques variantes locales de Hardahan jusqu'à Çorum.
Kars est réputée pour ses fromages fabriqués avec le lait des vaches paissant dans les pâturages du haut plateau, riches de 1600 espèces de fleurs, dont une centaine endémique. Jouxtant le restaurant, la boutique Puşkin gurme réserve aux amateurs une production variée (Kaşar, Gravyer, Tulum, Isli, Göğermiş Çeçil etc.), de miel et autres produits régionaux, et en flânant dans les rues on est impressionné par la quantité de fromageries… Mais ceux qui me connaissent l’auront compris, je ne me suis pas trop attardée dans ces boutiques ! Un musée du fromage a même ouvert ses portes en 2022 (Adresse: Ortakapı, Tabya Altı, 1. Şener Sk.)




A 58km du centre de Kars, un autre vestige de l’architecture russe peut retenir l’attention. Connu comme le pavillon de chasse de Katerina, il aurait été édifié en 1896 à la demande du tsar Nicolas II pour protéger et soigner son fils Alexis, atteint d’hémophilie. Au beau milieu d’une pinède, il fut aussi probablement utilisé comme pavillon de chasse.


Les fondations sont en pierre et les façades en rondins de pin.
Il fut attribué à des fins militaires au commandement de la brigade de Sarıkamış après la libération de la région et la déclaration de la République jusqu'en 1994 puis transféré au Trésor public.
Dans un état de délabrement avancé, cet édifice symbolique du patrimoine historique aurait besoin de toute urgence d’une sérieuse restauration pour le sauvegarder.

A quelques kilomètres, un monument commémore la bataille de Sarıkamış, qui a débuté le 22 décembre 1914 et s'est terminée le 5 janvier 1915 entre les armées ottomane et russe, où des milliers de soldats turcs sont morts de froid dans la neige.

Tout près de là, sur le Mont Camurlu à une altitude de 2,100 à 2,600m, Sarıkamiş est aujourd’hui connu pour sa station de sports d’hiver comptant 7 pistes de ski.

samedi 7 juin 2025

Ani, vestiges d’une capitale médiévale arménienne

La visite de Kars attendra un peu car ce matin nous partons une quarantaine de kilomètres plus à l'est découvrir les vestiges d’Ani, cité médiévale, capitale d’un royaume arménien de la dynastie des Bagratides (806 – 1045), à l’abandon depuis six siècles.
De 1045 à 1064, l’empire byzantin annexe la région et la ville signant la fin du règne des Bagratides.
De 1064 à 1199, les Seldjoukides imposent leur domination puis la région passe sous le contrôle des rois géorgiens.
En 1239, des hordes mongoles pillent et ravagent la ville. Au 14e siècle, une dynastie turcomane, les Kara Koyunlu, en fait provisoirement sa capitale. Après la prise de la ville par Tamerlan à la fin du siècle, les Kara Koyunlu transfèrent leur capitale à Erevan. Le séisme de 1319 participa aussi au déclin de la cité qui ne tardera pas à être totalement dépeuplée. Mise à l’écart des voies de communication de la Route de la Soie, la prospérité et les splendeurs d’Ani furent oubliées.
Les sites archéologiques les plus vastes en Turquie sont habituellement ceux des périodes antiques, alors que les vestiges médiévaux sont généralement inclus soit dans un site antique, soit intégrés dans une architecture urbaine plus récente.


Aux portes du Sud caucasien, aux confins d’un plateau isolé, les fortifications d’Ani se dressent, bouchant l'horizon. Que se cache derrière ces impressionnantes murailles flanquées de puissantes tours?


Bien que la région fut fréquentée depuis des millénaires par de nombreuses civilisations, urartéenne (8e siècle av. notre ère), perse achéménide (du 6e au 4e siècle av. notre ère, séleucide, parthe, perse sassanide (224  651), califat abbasside (750 – 1258), il semblerait qu’aucune n’y ait laissé de trace significative (à quelques exceptions près), avant la fondation de la ville en 961 par le roi Achot III d'Arménie (règne : 953  977).
Sa situation sur un vaste plateau triangulaire bordé de ravins profonds creusés par deux cours d’eau, (dont l'Akhourian / Arpaçay, formant encore aujourd’hui la frontière officielle entre l’Arménie et la Turquie), lui offrait des défenses naturelles appréciables qui furent complétées par la construction d’une double enceinte.

Vue des murailles depuis l’intérieur.

Au carrefour des échanges commerciaux entre l'empire byzantin, le califat abbasside, et les états persans d'Asie centrale, Ani se développa rapidement et, à son apogée, compta jusqu'à cent mille habitants. La cité florissante du roi Achot III et de ses fils, le roi Smbat II (règne : 977  989) et le roi Gagik I (règne : 989  1020), devint le centre religieux, administratif et culturel de toute l'Arménie médiévale. Elle fut embellie d’un palais au sein d’une citadelle datant du 7e siècle (dynastie arménienne Kamsarakan), d’espaces publics, de marchés, d’auberges, de résidences luxueuses, et de ce qui constitue l’essentiel des vestiges encore debout, de nombreuses églises qui firent sa renommée dans tout le Proche-Orient.


Plan des ruines d'aprèNikolaï Marr.
 Les premiers explorateurs occidentaux au début du 19e siècle, n’ont fait que constater la présence de vestiges d’une mystérieuse cité balayée par les vents, enfouie sous la neige plusieurs mois de l’année, dont on ne connaissait plus même le nom. Des conflits territoriaux incessants entre les empires ottoman, persan et russe, rendaient d’ailleurs la région peu sûre. Une première campagne d’études sous la direction de l’archéologue Nikolaï Marr d'origine géorgienne, ne sera missionnée qu’entre 1892 et 1917 par la Russie, alors qu’elle occupe toute la région. Un relevé des ruines et quelques interventions de consolidation seront entrepris.
Les tragiques événements liés à la première guerre mondiale et aux soubresauts dévastateurs de l’empire ottoman agonisant, mirent fins pour quelques décennies aux prospections entamées. Elles ont repris avec les relevés de surface et les fouilles de sondage du Prof. Dr. Kılıç Kökten entre 1940 et 1943. Se sont poursuivies avec les fouilles du Prof. Dr. Kemal Balkan en 1965-66. Celles menées par le Prof. Dr. Beyhan Karamağaralı ont commencé en 1989 jusqu'en 2005, puis entre 2007 et 2010 furent complétées par le Prof. Dr. Yaşar Çoruhlu et par le Prof. Dr. Fahriye Bayram entre 2014 et 2018.
En 2016, le site fut inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.
Depuis 2019, des fouilles, des programmes de consolidations/restaurations continuent avec la participation du Prof. Dr. Muhammet Arslan de l'Université Kafkas et de son équipe de scientifiques, historiens d'art, archéologues, architectes et étudiants, sous la présidence de la Direction du Musée de Kars.




On pénètre sur le site par la porte du lion, ainsi nommée en référence au bas relief ajouté au moment de la prise de la ville en août 1064 par Alp Arslan, deuxième sultan de la dynastie seldjoukide, et arrière-petit-fils de Seldjouk, fondateur éponyme de la dynastie, passé à la postérité pour ses prouesses militaires avec le surnom Alp Arslan, signifiant en turc, Lion Héroïque.



Il nous reste à repérer les vestiges éparpillés dans cette immensité à l’aide des panneaux informatifs.



L'église du Saint-Sauveur fut construite entre 1034 et 1036, à l'initiative du prince Ablgharid Pahlavide pour y déposer une relique de la « Vraie Croix » rapportée de Constantinople. 
 

Les interventions de consolidation en cours ne permettent pas de la visiter. L'intérieur de l'édifice présenterait des fresques, dont un Christ tenant l'évangile. Des anges et la Cène entourent le personnage.



A proximité les traces d’un petit hammam seldjoukide. Il en existe un autre plus grand de la même période entre la cathédrale et l'église des Saints-Apôtres. A son sujet, une anecdote est rapportée par Muhammet Arslan, directeur actuel des fouilles. Dans son œuvre, « Enisü'l-Kulub », dont l'unique exemplaire se trouve aujourd'hui à la bibliothèque de Süleymaniye à Istanbul, l'érudit et poète turc Anili Kadı Burhaneddin, décrit sa vie dans la préface et y mentionne l’événement de sa naissance en 1143 dans les grands bains d'Ani. Des précisions sur les circonstances de l'accouchement font allusion aux «conseils d'un médecin» et au lieu précis du «hammam». Il n’en fallait guère plus pour y voir l’expérimentation d’un accouchement aquatique. De fait, les fouilles initiées depuis 2019 ont été dirigées dans ce sens, et une cuve rectangulaire en pierre, peu profonde a bien été découverte en 2022, accessoire généralement absent dans un hammam.

L’information a été relayée entre autres, sur le site du magazine Histoire&civilisations et publiée le 27/11/2022, avec cette même photo en illustration.


       
Un peu plus loin, l'église Saint-Grégoire de Tigrane Honents s’élève en bordure des gorges de la rivière Arpaçay. 


Elle fut dédiée à Grégoire, évangélisateur de l'Arménie et commanditée par un riche négociant, Tigrane Honents, période au cours de laquelle la ville est sous contrôle géorgien, expliquant la probable intervention d’artistes géorgiens dans la réalisation des fresques représentant Grégoire l'Illuminateur, le Christ et le jugement dernier.


A l’extérieur une inscription en arménien énumère les moulins, les champs et les vignobles ayant permis de financer sa construction en 1215.


    
Plus étonnant, à l’extérieur les écoinçons des façades sont décorés de reliefs aux motifs animaliers, lion, aigle, faisan, coq et griffon d’inspiration probablement seldjoukide.


Depuis le promontoire on aperçoit le flanc des gorges de l'Akhourian / Arpaçay, percé de grottes, traces préhistoriques des premiers peuplements dans les zones connues sous le nom de Bostanlar et Harmanyeri, à l'extérieur de la cité, et occupées jusqu'au Chalcolithique, âge du Bronze ancien et même âge du Fer.





De l'église des Saints-Apôtres, datant du 10e siècle, ne subsiste que le narthex qui fut transformé quelques décennies plus tard en caravansérail dont le portail principal porte des motifs ornementaux de muqarnas.


La cathédrale d'Ani dont l'emplacement central était un point de repère dans la cité médiévale comme il l’est encore pour les visiteurs d’aujourd’hui, fut construite entre 989 et 1001 par le fameux architecte arménien Tiridate. Dans le même temps, l'empereur Basile II fit appel à lui pour reconstruire la coupole de Sainte-Sophie de Constantinople effondrée à la suite d'un puissant séisme en 989.
Celle-ci constitue un remarquable exemple de l'originalité de l’architecture arménienne avec son dôme surmontant une nef de plan cruciforme inscrit dans un rectangle.  Actuellement en restauration, on ne peut en apprécier ni les volumes, ni les vestiges de fresques. On ne peut que constater comme une signature sur le site, l’utilisation en polychromie des brun, noir et ocre des pierres volcaniques (tuf et basalte) constituant la structure de l’édifice et quelques reliefs en décoration. Pendant la période seldjoukide, un minaret fut ajouté, puis détruit par les Géorgiens.


Près de la cathédrale furent exhumer récemment les vestiges d’un cimetière seldjoukide et la base d’un Kümbet , sépulture d’un notable.


La mosquée de Menucehr, construite en 1072 pour l'émir d'Ani, Menucehr, est la première mosquée seldjoukide en Anatolie. En arrière plan sur la colline on aperçoit la citadelle datant du 7e siècle à l’intérieure de laquelle fut construit le palais du roi Achot III et de ses fils. La colline n’est pas accessible aux visites.


Une autre mosquée et un complexe socioreligieux se dressait au bord de l’axe principale de la ville, construits pour Ebu'l Muemmaran, fils de l'émir Menucehr, mais le haut minaret de section octogonale, s’effondra en 1890.



Tout près, on peut suivre les traces d’une rue bordée de commerces.


 


Au bord du plateau, côté ouest de la cité, une autre église est dédiée à Saint-Grégoire. En forme de rotonde elle comporte au niveau supérieur une série de colonnes doubles encadrant chacune des douze fenêtres.


Selon les inscriptions au dessus de l’entrée elle fut édifiée au 10e siècle à l'initiative d’un commandant en chef des armées pour servir de chapelle privée afin d’y célébrer des offices à la mémoire de son fils Abougraments.


En contrebas on aperçoit un ensemble de structures diverses, notamment des cavités creusées dans la roche calcaire bordant la vallée du Bostanlar, où se trouvent des traces d’habitations hors des remparts, des peintures rupestres, des cimetières, des pigeonniers et des habitations troglodytes.
La présence de tunnels est aussi mentionnée. Ces zones ne sont pas accessibles aux visiteurs pas plus que celles de la vallée de l’Arpaçay à l’autre extrémité du site.



Un temple du feu (Ateshgede), construit probablement au 4e siècle pendant la période de domination des Perses sassanides, témoigne de la tentative d’imposer le culte zoroastrien à la population autochtone arménienne pourtant déjà acquise à la foi chrétienne. Des traces de construction ultérieure attestent d’une reconversion de l’édifice en chapelle.


La nette silhouette du palais seldjoukide, édifice très restauré, pour ne pas dire reconstruit se remarque dans le paysage.   

La visite in situ s’achève, mais elle sera complétée par un passage au musée de Kars où sont exposés des artefacts provenant des fouilles archéologiques d'Ani. 
 
------------------------
Sources
Histoire&civilisations / Arménie médiévale : quand les femmes accouchaient dans une baignoire, Publié le 27/11/2022